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Sud Quotidien | Sénégal | 07/05/2021 | Lire l'article original
La lutte contre les cancers au Sénégal a subi les affres du coronavirus qui a plombé toutes les chances de trouver des bienfaiteurs pour la prise en charge des malades souffrant d'un cancer. La ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), n'est en rien épargnée. Face à cette situation des voix se sont levées pour demander plus d'aides.
Le Sénégal enregistre chaque année 1.500 nouveaux cas de cancer du sein et 1 000 cas du col de l'utérus selon la Ligue sénégalaise de lutte contre le Cancer (Lisca). Toutefois, d'autres cancers comme celui de la prostate, de l'estomac demeurent aussi fréquents dans le pays.
Pour le professeur Mamadou Diop, du centre de traitement du cancer Joliot Curie de l'Hopital Aristide Le Dantec, les hommes sont atteints par beaucoup de cancers. «Ils sont partagés entre le cancer digestif, ORL, du poumon et de la prostate», a-t-il déclaré. Si celui du cancer du col de l'utérus comme celui du sein peuvent être prévenus en mettant en place un dispositif bien identifié et codifié pour faire la prévention, le professeur Diop a soutenu : «ce n'est pas le cas des autres types de cancers, notamment la prostate et autres où il est compliqué de mettre en place un programme de dépistage».
Face à la complexité de la maladie, beaucoup de malades succombent faute de moyens de prise en charge. Les médicaments ainsi que les analyses étant souvent hors de portée des malades, c'est toute une famille qui s'active pour trouver les moyens pour la survie du malade. Malgré la gratuité de la chimiothérapie au Sénégal et l'appui de certaines associations comme la ligue sénégalaise de lutte contre le Cancer (Lisca), des malades continuent de mouvoir. Avec la déclaration du coronavirus dans le pays qui a plombé les ressources existantes, plusieurs malades ont été laissés pour compte faute de moyens et les activités de soutien aux malades dans les hôpitaux quasiment disparus.
Face à cette situation des voix des malades souffrant de cancers se lèvent pour demander des appuis aux personnes de bonnes volontés mais également pour le renforcement des moyens de la Lisca qui prend chaque année en charge des malades de cancers dans tous les domaines du traitement. Salif Ndiaye qui souffre d'un cancer de la prostate, pris en charge dans des structures sanitaires du pays, vit toujours avec son mal. Sa famille étant son seul soutien, il a épuisé toutes les ressources qui étaient à sa portée. Pris en charge par une association, ce dernier fait face à des difficultés financières. «Je vis avec un cancer. Je dois faire de la chimiothérapie pour empêcher l'évolution de la maladie. Sans prise en charge médicale, c'est très difficile pour moi de m'en sortir», confie-t-il.
Comme Salif, Aissatou Sow souffre d'un cancer mais du sein. Les analyses et les médicaments sont pris en charge par la Lisca. «Lorsque les ressources sont en baisse, on le ressent dans la subvention de l'association et nous avons du mal à faire face aux traitements», a-t-elle renchéri.
Et un des infirmiers en soins au centre Joliot Curie de l'hôpital Aristide Le Dantec de renseigner : «l'hôpital recevait tous les mois des appuis venant des associations ou de bonne volonté pour aider les personnes souffrant de cancers. Ces aides pouvaient se solder par une prise en charge des analyses ou encore des médicaments», a-t-il renseigné. Et de poursuivre : «avec la pandémie et les restrictions qui vont avec, les activités des soutiens aux malades ont été suspendues et les bienfaiteurs se font rares».
Denise ZAROUR MEDANG
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