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Sud Quotidien | Sénégal | 20/05/2021 | Lire l'article original
La gestion des hôpitaux est le plus souvent chaotique. Certains en sont dépourvus de matériels vitaux. Une situation qui se déteint sur la qualité du traitement des patients. Selon docteur Mohamed Lamine Ly, spécialiste de santé publique, l'incident de l'hôpital de Linguère n'est qu'un signal. Toutefois, il a avancé : «au-delà de son caractère tragique, les professionnels de la santé pensent que l'incendie interpelle tous les décideurs du pays, assumant rarement leurs responsabilités et si prompts à se défausser sur des lampistes».
En tant qu'acteur du système de santé sénégalais, le docteur Mohamed Lamine Ly déplore le fait que les insuffisances en ressources humaines et matérielles plombent toute politique de prévention de risques, qui est un impératif de service public dans les établissements de santé.
Ce prononçant dans un entretien accordé à Sud Quotidien, le spécialiste de santé publique déclare à propos de l'incendie du service de néonatologie qui a coûté la vie à quatre bébés à l'hôpital Magatte Lo de Linguère : «il est vrai que la Justice a son mot à dire sur les tenants et aboutissants de cette douloureuse affaire, qui s'est soldée par le décès de quatre nouveau-nés. Mais elle ne devra pas s'arrêter à de supposés manquements d'infirmières écrasées par le travail». Il poursuit : «il y a également lieu d'évaluer le niveau de mise en œuvre des réglementations de prévention des incendies dans les structures sanitaires de notre pays et de scruter les normes et procédures, en matière de sécurité incendie».
Pour la blouse blanche, les responsabilités nouvelles incombent certes aux professionnels du secteur, qui pourraient être prises en compte dans le cadre des procédures d'accréditation basées sur l'évaluation de prestations délivrées par les services de santé. Au-delà de son caractère tragique, les professionnels de la santé pensent que l'incendie interpelle tous les décideurs du pays, «assumant rarement leurs responsabilités et si prompts à se défausser sur des lampistes».
Pour docteur Ly, dans les structures de soins, c'est la sécurité sanitaire, qui est souvent au premier plan, en relation avec les dispositifs et gestes médicaux, notamment les affections iatrogènes, liées à un traite ment ou un acte médical. Elle peut concerner les personnels par biovigilance dans les laboratoires, radioprotection dans les unités de radiologie entre autres ou les patients, qu'il s'agisse d'infections nosocomiales, de transfusions sanguines ou d'administration de médicaments par sécurité transfusionnelle, pharmacovigilance.
Parlant de l'insécurité dans les hôpitaux publics, le médecin a évoqué aussi les risques techniques liés à l'eau avec une rareté ou une qualité douteuse, à l'électricité avec délestages lors d'opérations ou aux installations électriques défectueuses, à l'air avec la présence de polluants, qualité microbiologique mais aussi à la distribution de gaz médicaux qu'on peut intervertir. «D'ailleurs, les questions d'accueil et de sécurité dans tous les lieux recevant du public, particulièrement les structures de soins, font de plus en plus l'objet de revendications de la part des usagers mais ne sont pas encore suffisamment prises en compte par les associations de consommateurs ou de défense des droits humains», a-t-il évoqué.
Et de poursuivre : «autant les patients acceptent plus ou moins les risques médicaux, autant ils considèrent que les risques techniques doivent être maîtrisés, de telle sorte que la sécurité des soins devienne aussi essentielle et fondamentale que l'égalité aux soins ou la continuité service que l'égalité aux soins ou la continuité».
Denise ZAROUR MEDANG
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