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Sud Quotidien | Sénégal | 29/05/2021 | Lire l'article original
Depuis quelques jours, certains médicaments dans les officines privées ont connu une hausse. Une situation qui résulte de la reclassification de certains médicaments en produits alimentaires comme les fortifiants, vitamines, fer entre autres. En point de presse hier, vendredi 28 mai à Dakar, le syndicat des pharmaciens privés du Sénégal a tenu à préciser son désaccord total et a décidé avec tous les pharmaciens d'officines, de surseoir à la vente de ces produits concernés jusqu'au rétablissement de prix fixés par la loi.
Pour le syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, plus de 100 produits pharmaceutiques ont connu une hausse des prix au cours de cette semaine allant de 50 % à 100 %, voire 200%. En point de presse hier, vendredi 28 mai à Dakar pour dénoncer cet état de fait, le président dudit syndicat, Docteur Assane Diop renseigne: « la liste continue de s'allonger ». Revenant sur les motivations de cette augmentation des prix, Dr Diop a avancé : « à ce jour, nous n'avons pas suffisamment d'informations pour nous prononcer sur la question. Nous avons eu à échanger avec la direction de la pharmacie, les grossistes qui sont chargés de la distribution de ces produits. La conclusion est que, nous pensons que la décision vient de l'administration douanière».
Face à cette situation le syndicat des pharmaciens du privé estime que le plus grave est : «cette augmentation s'est faite en violation de l'arrêté interministériel N° 188 du 15 janvier 2003 qui fixe le mode calcul du prix au public des médicaments, produits et objets compris dans le monopole pharmaceutique».
Pour docteur Diop, cette situation ne pourrait pas découler de la conjoncture économique dans le monde. «Ce que nous sommes en train de vivre maintenant, c'est un problème de reclassement de médicament en compléments alimentaires. Si c'était à cause de la conjoncture, on aurait une hausse de 5 voire 10% mais jusqu'à doubler ou tripler ? Non !», tranchet-il. Aujourd'hui, avec l'augmentation du prix de ces médicaments, le syndicat après avoir précisé son désaccord total, a décidé avec tous les pharmaciens d'officines, de sursoir à la vente des produits concernés, jusqu'au rétablissement de leur prix fixé par la loi. «Cette hausse vertigineuse des prix, nous le rappelons, ne fera que rendre difficile l'accès aux médicaments pour la population, chose contradictoire aux objectifs de la couverture maladie universelle initiée par le chef de l'Etat», a dit Dr Diop. Et d'attester : «dans l'intérêt de la population, le syndicat invite le ministre de la santé et de l'action sociale ainsi que son homologue du budget à rétablir la situation afin de continuer à garantir l'accès du bon médicament au bon prix.»
Toutefois, les pharmaciens ont invité : «les associations de consommateurs à dire non à cette mesure et à se mobiliser avec eux pour que cette mesure ne passe pas.» Pour rappel, tout médicament commercialisé sur le territoire sénégalais possède une autorisation de mise sur le marché (Amm).
Selon les professionnels du médicament, «cette Amm est un arrêté délivré par le ministre de la santé et de l'action sociale qui, non seulement atteste de l'intérêt thérapeutique du produit en question, mais également fixe son prix de vente au public». Ce qui amène le président du syndicat des pharmaciens privés du Sénégal Docteur Assane Diop à soutenir : «la fixation et l'homologation du prix des médicaments sont du ressort exclusif de l'autorité étatique sur proposition de la direction de la pharmacie et du médicament. Nulle autre structure n'a le droit, ni la compétence et encore moins la prérogative de changer le prix des médicaments».
Denise ZAROUR MEDANG
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