Madagascar applique le système de « boost », voire de doses additionnelles, de vaccins anti-covid. Dans une circulaire en interne diffusé le 14 janvier par le directeur du Programme élargi de vaccination, qui aurait fui et atterri sur les réseaux sociaux, il est demandé à tous les responsables de santé d' « appliquer (…) une dose additionnelle après les doses complètes de la primovaccination ».

Cette dose appelée également boost est ouverte à toute personne ayant déjà complétée les doses recommandées d'un vaccin donné cinq mois après la dernière dose. En effet, si la personne a reçu en primovaccination une dose de vaccin Janssen, elle pourra recevoir en dose additionnelle une dose du vaccin Pfizer. Si la personne a reçu en primovaccination deux doses du vaccin Covishield et/ou AstraZeneca, elle pourra recevoir en dose additionnelle une dose du même vaccin ou du vaccin Pfizer. Et si la personne a reçu deux doses de Pfizer en primo, elle pourra se faire injecter d'une dose additionnelle du même vaccin.

Le directeur général de la médecine préventive au sein du ministère de la Santé publique explique que les districts ayant rempli toutes les conditions techniques pour la mise en œuvre de cette nouvelle disposition peuvent déjà l'appliquer. Techniquement, l'injection de cette dose additionnelle peut se réaliser sur les personnes vaccinées depuis le début de la campagne et ayant déjà complétées leur schéma vaccinal. Même ceux qui se sont vaccinées par le vaccin sensé être en monodose le Jansenn du laboratoire américain Johnson&Johnson pourront recevoir ainsi une 2è dose.

Mais politiquement, la situation semblerait être compliquée. Des sources dignes de foi confirment que cette fuite de la circulaire en interne n'est pas approuvée en haut lieu. Les autorités auraient préféré que l'application de cette troisième dose du vaccin se fasse de manière plus discrète. Mais à cause des pressions diverses, et notamment aux récurrentes questions sur la nécessité ou non d'une dose de rappel du vaccin anti-covid, le ministère de la Santé publique a dû consulter l'Académie nationale de médecine de Madagascar (ANAMEM) le 7 janvier dernier. C'est cette dernière qui aurait donné ses recommandations en confirmant cette nécessité.

A la suite de ces recommandations de l'ANAMEM, le groupe technique de travail national pour l'introduction des vaccins anti-covid 19, auprès du Ministère de la Santé a tenu une réunion la semaine dernière afin de décider de leur mise œuvre. Pour ce faire, une communication a alors été faite aux divers responsables régionaux le 14 janvier dernier. Mais le ministère de la Santé publique précise que la vaccination anti-covid n'est pas obligatoire et relève totalement du choix de chaque citoyen.

En tout cas, plusieurs personnes témoignent avoir déjà reçu leur 3è dose bien auparavant par des circuits non officiels. Le personnel des Nations Unies quant à eux s'apprêtent aussi à recevoir leur 3è dose.

Les études se poursuivent pour déterminer combien de temps dure la protection des vaccins contre la Covid-19. Selon l'OMS, la plupart des personnes vaccinées bénéficient d'une forte protection contre les formes graves et le décès pendant au moins 6 mois. Cette immunité peut toutefois baisser plus vite chez certaines personnes, notamment les personnes les plus âgées et celles souffrant de problèmes médicaux sous-jacents. Le taux d'anticorps protecteurs produits par le corps grâce au vaccin commence à en effet à baisser environ 40 jours après la deuxième injection il reste tout de même très élevé pendant au moins six mois selon les études. La nécessité d'une dose de rappel comme le préconise l'ANAMEM est ainsi confirmé d'autant plus que les vaccins sont disponibles dans le pays.

Mandimbisoa R.

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