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Le quotidien | Sénégal | 08/03/2022 | Lire l'article original
Mme Diouf née Amsatou Diakhaté a un parcours de battante, qui l'a menée de Kaolack à Mbour, avec à la clé des attestations de formatrice en teinture dans la capitale du Saloum. Après avoir aidé à la formation de groupes vulnérables, la native de Saint-Louis finit par atterrir dans la Petite-Côte où elle œuvre actuellement dans l'enseignement préscolaire. La célébration de la Journée internationale des droits des femmes offre l'occasion de la montrer en exemple.
Mme Diouf née Amsatou Diakhaté habitant le quartier Trypano, est un fervent défenseur de la communauté. Cette native de Saint-Louis, qui s'est installée à Mbour depuis 1999, est agent de santé communautaire et présidente du groupement Machalah.
Au service de sa communauté depuis plusieurs années, elle s'active dans la santé de la mère et de l'enfant, la vaccination des enfants, la santé communautaire des jeunes filles, des adolescentes et adolescents, les problèmes conjugaux. «J'ai toujours aimé être au service de ma communauté. En plus de mes devoirs de femme au foyer, j'aide les enfants, qui ne disposent pas d'extrait de naissance et qui doivent aller à l'école aussi, de pouvoir le faire. Souvent pour ces cas, je vais voir le directeur de l'école qui les inscrit le temps de faire les examens. J'aide aussi les jeunes filles qui ont arrêté l'école très tôt. Je les accompagne pour qu'elles puissent avoir une formation professionnelle. Pour les jeunes aussi, qui n'ont pas de carte nationale d'identité, et aussi pour les certificats de nationalité, je les aide aussi. Je sensibilise sur les projets, les concours, même les aides pour les enfants ou familles démunies. Notre objectif c'est de lutter contre la déperdition scolaire mais également contre la saleté dans le quartier», a précisé Mme Diouf.
Très appréciée dans son quartier et malgré qu'elle ne dispose pas d'un budget, les femmes, qui n'ont pas de moyens pour se soigner, la sollicitent souvent pour qu'elles leur viennent en aide. «Nous faisons tout pour qu'elles se soignent. Les femmes de mon quartier bénéficient également de formations et nous le faisons de façon bénévole. D'ailleurs, nous avons mis en place notre groupement qui est devenu incontournable dans ce quartier qui commence à se développer», informe-t-elle.
Aujourd'hui son amour pour sa communauté a fini d'avoir raison sur elle. «Je suis née dans le communautaire, je me rappelle mon enfance. Je suis née à Saint-Louis mais j'ai grandi à Kaolack. Souvent, je voyais mon oncle, Sa Tiombi Diop, qui travaillait à la radio, avec son ami. Ils demandaient souvent aux parents qui sont dans le quartier de leur montrer les enfants qui n'ont pas été à l'école pour aller les inscrire. Ils allaient même dans les villages les plus reculés de Saint-Louis pour le faire. Un jour, il dit au directeur de l'école que j'étais sa nièce et que si j'emmenais un enfant qui est dans une situation pareille, qu'il le prenne», se rappelle Amsatou Diakhaté.
Son parcours et son expérience vécue souvent dans de grandes familles l'ont forgée. «C'était un peu difficile pour moi, j'ai dû quitter l'école après mon entrée en sixième. J'ai finalement réussi à un concours avec le projet Ymca où j'ai fait deux ans de formation avec un diplôme de teinturière. Après une annonce de la Chambre des métiers de Kaolack, j'ai été recrutée comme encadreur de la première promotion des handicapés de Kaolack, qui faisait de la teinture. J'ai travaillé dans ce projet avec les Allemands pendant 10 ans. En 1999, je me suis mariée et je suis venue à Mbour avec une attestation de formatrice en teinture, on m'a mise en rapport avec la Chambre des métiers de Thiès.»
A Mbour, elle va vivre une autre expérience avec la mise sur pied du groupement Machalah. Ces femmes vont faire des cotisations pour mettre en place une préscolaire. «Nous avons démarré notre école avec des palissades, on s'est cotisé, nous avons eu à l'époque 60 mille, le premier jour des inscriptions, on n'avait qu'une seule élève, 10 jours après, nous avions eu 5 élèves et aujourd'hui nous enregistrons beaucoup d'élèves. C'est comme ça que nous avons mis en place notre préscolaire. Ensuite, nous avons mis en place un centre de formation professionnelle pour les jeunes filles. Même pour la mosquée du coin, nous sommes à l'origine de cette construction, nous les femmes nous avons mis la main à la pâte», renseigne l'agent de santé communautaire.
Malgré tout ce travail qu'elle réalise, Mme Diouf est bénévole et exerce son métier avec son amour. Elle apporte beaucoup de soutien aussi au centre des adolescents de Mbour, surtout dans le domaine de la sensibilisation.
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