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Gabon Review | Gabon | 22/04/2022 | Lire l'article original
L'opinion et surtout les usagers et patients commencent à se poser des questions sur les véritables raisons de la misère et du dénuement, dont l'évidence saute aux yeux, dans les hôpitaux du grand Libreville. Vitrine du système sanitaire national, le Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) n'est que la face visible d'un alarmant iceberg de paupérisme.
Le plus grand hôpital du Gabon est paralysé depuis bientôt deux mois par une grève des personnels, toutes catégories confondues, au plus grand désarroi des patients et usagers, constitués à près de 95% de Gabonais dits économiquement faibles (GEF). Si les personnels de santé s'insurgent pour des impayés de primes depuis de longs mois, il y a surtout qu'ils indexent régulièrement des conditions de travail particulièrement lamentables.
À des degrés divers, les constats, carences et plaintes dont le Chul est hélas le théâtre, sont les mêmes dans la quasi-totalité des hôpitaux publics de Libreville et du Gabon : bâtiments délabrés, étanchéité moisie, lieux d'aisance hors d'usage, accueil dégoûtant, plateaux techniques désuets, pharmacies hospitalières dégarnies, fournitures en eau et en électricité problématiques, etc.
Tous ces maux et pas seulement, ainsi que l'importance des chantiers à engager interrogent en effet sur les capacités financières desdites structures hospitalières à y remédier sur fonds propres. À l'évidence, il ne fait l'ombre d'aucun doute que le propriétaire desdits hôpitaux (l'État) les laisse mourir à petit feu, au grand bonheur des officines privées dont certaines grosses pointures sont les promoteurs connus.
Il saute aux yeux que le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, ne montre nullement pressé de trouver des solutions pérennes aux préoccupations pressantes et récurrentes de l'hôpital au Gabon. Tout le contraire du pragmatisme observé dans la recherche et l'obtention des faramineux financements relatifs à la lutte contre le Covid-19 dont l'opacité laisse pantois.
Présentée comme la planche de salut pour le financement du système sanitaire national, la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) se révèle être plus un problème qu'une solution pour l'hôpital public. Les prestations des hôpitaux sont reversées au compte-goutte par cette institution qui a un temps suscité espoir et fierté.
De fait, la CNAMGS est elle même victime du principe de l'unicité des caisses au niveau de la trésorerie centrale de l'État. Les fonds collectés pour elle ne lui sont que péniblement reversés, l'obligeant, à son tour, à faire du service minimum vis à vis des hôpitaux. Comme qui dirait : «la plus belle femme du village ne peut donner que ce qu'elle a», un adage bien connu qui se vérifie aisément avec la quasi inertie du système de financement des hôpitaux au Gabon.
Il reste, en effet, les crédits et dotations de l'État sur lesquels les hôpitaux auraient également bien pu s'appuyer pour réaliser les chantiers stratégiques urgents et assurer un fonctionnement ne serait qu'à minima. Là encore, il n'est un secret pour personne que lors des clôtures budgétaires, la jauge pointe rarement à 50% des allocations promises, effectivement décaissées et mises à disposition de l'Agence comptable des hôpitaux du grand Libreville. Et si le coupable était désigné ?
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