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Le quotidien | Sénégal | 06/10/2022 | Lire l'article original
A Rufisque, la conscience citoyenne est très développée. Ansoumana Dione, à travers l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux (Assam), s'est distingué dans l'assistance à cette cible spéciale. Depuis deux ans, Ameth Daff se singularise lui aussi dans cette voie. Le Centre Delossi dont il est l'initiateur, est devenu un lieu privilégié pour les malades mentaux qui y trouvent assistance sociale et psychiatrique.
«Nous leur assurons d'abord un cadre de vie adéquat et les repas, ensuite vient l'aspect psychiatrique avec les structures sanitaires dédiées», a insisté mercredi M. Daff. Le centre, qui en est présentement à 11 pensionnaires et qui a vu défiler plus d'une centaine depuis le démarrage des activités, recevait la visite d'une délégation de la Fondation Sococim. «La place d'un déficient mental, c'est dans sa famille», a pourtant insisté M. Daff, déplorant dans la même veine, les difficultés pour les familles de s'acquitter de cette tâche sur le plan financier, qui les contraignent souvent à les laisser dans la rue.
A Delossi ne sont internés que des déficients errants dont la famille n'est pas connue. «Ce que nous faisons, c'est essayer d'assurer une santé mentale de proximité à travers les moyens dont nous disposons. Mais pour ceux dont nous connaissons la famille, notre soutien se décline en une assistance périodique et un accompagnement vers les structures sanitaires en charge de ces handicaps», a expliqué l'initiateur de Delossi, déplorant la cherté des médicaments pour cette frange de la population.
«La Cmu ne prend pas en compte ces personnes qui font partie de la société, et les médicaments et la prise en charge dans les hôpitaux et centres dédiés coûtent excessivement cher», a-t-il noté, souhaitant que des évolutions interviennent dans le domaine. «Nous avons visité le centre et nous nous réjouissons du travail colossal qu'est en train de réaliser Delossi», a dit Patricia Diagne, administratrice de la Fondation Sococim, qui, à l'occasion, a remis un chèque d'1,5 million de francs en guise d'appui au centre. «La Fondation Sococim vient appuyer cette initiative qui va au profit de personnes particulièrement vulnérables, parce que, comme vous le savez, les personnes errantes sont exposées à toutes sortes de maladies, aux agressions. Ce qui motive le soutien à cette association qui fait un travail formidable en les accueillant, les soulageant et en s'occupant d'elles», a insisté Mme Diagne.
Le Centre Delossi, implanté au quartier Colobane (Rufisque Est), Daff et son équipe voudraient le voir dupliqué dans les autres collectivités du pays, vu le grand nombre de déficients mentaux errant dans les rues. «Ce sont des personnes qui sont comme nous, qui ont besoin d'assistance et de suivi. L'Etat à lui seul ne peut pas assurer leur prise en charge, ni les collectivités territoriales ; c'est l'affaire de toute la société», a soutenu M. Daff, appelant les Sénégalais à changer de perception sur les déficients errants dont la plupart sont récupérables. Pour conforter ceci, Abou Diallo, un des premiers pensionnaires du centre, présent lors de la rencontre, a recouvré ses facultés mentales et a même recommencé ses activités. Plusieurs Abou Diallo sont encore dans la rue, en attendant leur rencontre avec un grand cœur comme Ameth Daff.
Par Alioune Badara NDIAYE- abndiaye@lequotidien.sn
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