Après trois jours de bonnes pratiques sur la prise en charge du Vih-Sida au Sénégal, le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) a primé les plus méritants et a demandé aux autres acteurs de persévérer dans la réponse car vaincre le Sida est toujours possible au Sénégal.

Les journées scientifiques du sida au Sénégal se sont déroulées du 1er au 3 novembre dernier au centre de conférence du président Abdou Diouf dans la localité de Diamniado sur le thème « le sida en contexte de Covid19 et maladies émergentes, quelles stratégies pour réduire les inégalités ». 3ème édition du genre, la particularité résidait dans la prise en charge psychologique des jeunes avec une présentation du Dr Khadidiatou Dembélé de l'hôpital principal de Dakar. Une séance qui a permis à des jeunes et adultes de partager des moments d'échanges sur les questions de sexualité afin de mieux prendre en charge l'aspect prévention dans la lutte contre le Sida.  Pour le Dr Safiétou Thiam secrétaire exécutive du Cnls qui s'exprimait sur l'importance de ces journées, «  il était nécessaire d'identifier les problèmes, sérier les priorités  pour apporter des solutions idoines ». Du côté du ministère de la Santé et de l'action sociale, la ministre Marie Khemesse Ngom Ndiaye, venue présider les cérémonies d'ouverture et de clôture a laissé comprendre : « C'est à ce prix que nous pourrons être au rendez-vous de 2025 pour l'atteinte de la cible des trois 95 et en 2030 pour l'objectif d'élimination du VIH comme préoccupation de santé publique ». Pour les scientifiques, ces journées leur ont été dédiées pour parler « de la place de la science dans la préparation à la pandémie  et renforcement des systèmes de santé ». Sur ce point, Dr Karim Diop du centre de régional de recherche et de formation  à la prise en charge clinique (Crcf )a soutenu : « les scientifiques ont été  formés à donner des conseils grâce à leur expertise  et leur expérience. Il faut les écouter car anticiper, c'est prévoir et notre système a été résilient au  moment où on prédisait une catastrophe  pour l'Afrique en période de Covid-19 ».

Les recommandations des journées

La prise en charge communautaire a pris une place importante voire primordiale pendant ces journées scientifiques sida. Pour le professeur Alimatou Diop, rapporteur général de ces rencontres, il y a à encourager le rôle des jeunes leaders dans l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive (Ssr) des adolescents jeunes.  Pour ce faire, les acteurs ont préconisé des plaidoyers et des campagnes de sensibilisation. Pour les jeunes, ils demandent à améliorer les relations avec les adultes, à soutenir des campagnes contre les intox. Il importe aussi d'améliorer l'accès aux services de santé de la reproduction.  Dans les thématiques, les acteurs ont fait ressortir la recrudescence de la stigmatisation et la discrimination et ont estimé que les consommateurs de drogues surtout les femmes sont plus vulnérables sur le plan économique, de la législation. Pour réduire ces facteurs de risques, les acteurs de la réponse ont préconisé comme solution le renforcement de la formation avec le coaching des médiatrices par les pairs, la mise en réseaux des acteurs de lutte contre le Vih pour la création d'experts locaux et le partage d'expériences sur les populations clés. Sur la Covid, les dépistages et le suivi virologique, les acteurs ont débattu sur l'intérêt des Tdr dans les sept jours suivant l'apparition des symptômes.

Le professeur Amadou Mactar Dièye, administrateur des laboratoires a souligné « la nécessité de travailler sur la surveillance, la détection, la prévention et la prise en charge ». La demande d'intégrer le dépistage hépatite-sida a été une demande formulée par les acteurs. Pour la ministre de la Santé et de l'action sociale, Marie Khemesse Ngom Ndiaye, les enseignements tirés de ces journées et surtout les recommandations formulées dans les différentes communications serviront grandement à améliorer les performances. C'est pourquoi, elle a avancé que leur mise en œuvre doit faire l'objet d'un suivi rapproché. Je voudrais, à cet effet, inviter les acteurs communautaires à s'impliquer très fortement. « Chacun devra, à son retour dans sa zone, diffuser les bonnes pratiques pour favoriser une bonne appropriation par l'ensemble des acteurs. En dépit des moyens souvent limités, les chercheurs restent déterminés à trouver des solutions adaptées aux multiples problèmes posés par les malades et leurs familles » a-t-elle avancé.

Les distinctions des journées

Avec comme marraine et parrain de ces journées les professeurs Coumba Touré Kane et Moussa Seydi, la recherche a été en fête avec la distinction du jeune chercheur qui est revenue au Crcf de Fann avec Dr Thierno Mady Diallo. Les districts de Oussouye et de Mbao ont été primés pour leur performance dans la lutte contre le Sida. Toutefois, la palme revient au programme sida des armées qui a enregistré le plus faible taux de prévalence avec une constance depuis plusieurs années.

DENISE ZAROUR MEDANG

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