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Sud Quotidien | Sénégal | 04/01/2023 | Lire l'article original
L'année 2022 fut très mouvementée avec son lot de malheur et de désespoir. C'est en 2022 que des bébés se sont retrouvés calcinés et c'est la même année que des femmes ont perdu la vie pour négligence de la part des professionnels de la santé. L'année 22 a aussi été l'année des scandales avec celui du foncier de l'hôpital Le Dantec, la gestion de la Covid. Elle a vu le limogeage du ministre de la santé et des grèves à répétition des syndicats pour le respect des accords. Toutefois, il faut se dire qu'une lueur d'espoir pour les populations est née avec l'ouverture des blocs opératoires, la pose de la première pierre d'un hôpital de niveau 4 à Saint Louis ainsi que la restructuration du système sanitaire avec le lancement du guide d'accueil dans les hôpitaux entre autres...
Depuis un mois, les sénégalais continuent de réclamer leurs milliards issus des fonds covid après le rapport de la cour des comptes qui a relevé des irrégularités. Ce rapport considéré par plus d'uns comme un scandale financier, politiques comme société civile demandent des comptes à l'Etat au moment où ce dernier tente de se justifier sur leur gestion. Un autre scandale qui continue d'alimenter les débats reste la reconstruction de l'hôpital Aristide Le Dantec. Fermé depuis le 15 aout dernier et la pose de la première pierre prévue le 1er septembre, à la date d'aujourd'hui, rien n'a encore bougé. Le redéploiement du personnel fait dans le plus grand amateurisme, a laissés en rade plusieurs prestataires. L'affaire Le Dantec s'est aussi le foncier restant de 3ha qui ne sera pas utilisé pour la reconstruction dudit hôpital.
L'année 2022 a été marquée aussi par une série de drames dans des structures hospitalières. Le plus douloureux qui a plongé tout le Sénégal dans l'émoi, dans la tristesse est celui des 11 bébés mort calcinés à l'hôpital de Tivaouane.
Le 25 mai restera graver dans la mémoire de ces mères qui ont vu le fruit de leur amour emporté par les flammes qui ont ravagé le service néonatalogie de l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy. Un drame qui a conduit au limogeage du ministre de la santé et de l'action sociale d'avant, Abdoulaye Diouf Sarr pour être remplacé à son directeur de la santé publique, Dr Marie Khemmesse Ngom Ndiaye. Toutefois, après ce drame, le chef de l'Etat avait décrété un deuil national de trois jours et ordonné une mission d'enquête de l'Inspection générale d'Etat (Ige) pour regarder la qualité de l'infrastructure ainsi que celles des autres services de néonatologie du pays. La justice qui s'est saisie de l'affaire, a placé trois travailleurs sous mandat de dépôt dont la sage-femme de garde Awa Diop et l'aide infirmière, Coumba Mbodji et le chef de la division de la maintenance et Fodé Dione de cet hôpital.
Auparavant, le 1er avril, la mort d'Astou Sokhna à l'hôpital de Louga a suscité l'émotion partout dans le pays. Des femmes se sont levées pour réclamer justice, des marches organisées pour dénoncer ce fait. La mort d'une dame d'une trentaine d'années, enceinte de 9 mois, décédée après avoir demandé en vain une césarienne avec son bébé qui pouvait être sauvé, a créé un sentiment d'animosité à l'égard des prestataires de santé des maternités. La mission d'audit de ce cas avait conclu une mort évitable. Portée devant la justice, l'affaire a abouti à l'arrestation de quatre sages-femmes, parmi les 6 citées dans ce dossier pour non-assistance à personne en danger. Le 11 mai, le Tribunal condamne trois des six sages-femmes arrêtées à six mois de prison avec sursis et les trois autres bénéficient d'une relaxe.
Dans la nuit du 30 au 31 août, un autre drame va encore secouer le pays. Mamy Doura Diallo et l'enfant qu'elle portait sont décédés au Centre de santé de Kédougou, après une césarienne d'urgence considérée comme acte barbare de la part des sénégalais. Suite à ce drame, 3 personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue à la gendarmerie de Kédougou pour «négligence» et «homicide involontaire». Il s'agit du gynécologue, de l'anesthésiste et de l'infirmier. Quelques jours après, ces derniers ont été blanchis à cause de l'expertise de leur maitre qui a jugé l'acte posé par le gynécologue comme une procédure de sauvetage. Comme dans les deux précédentes affaires, les agents de santé ont la démarche des autorités envers leurs collègues et ont apporté leur soutien sans faille à leurs pairs jusqu'à leur libération.
Les syndicalistes de la santé ont menés des luttes pour la dignité des personnels du secteur de la santé. En suivant les pas des enseignants, ils ont posé des jaloux qui ont abouti à l'ouverture des négociations entre les différents secteurs de l'Etat pour la hausse de leur salaire, l'avancement dans la profession, les indemnités de logement, la réforme dans la formation, des engagements fermes avaient été pris par le gouvernement. Si le gouvernement a posé des actes, les syndicalistes ont jugé que c'est loin des accords entre les deux parties. Une situation qui a conduit à plusieurs états d'humeurs dont des grèves de 48H renouvelable qui montait à crescendo jusqu'à 5 jours renouvelable avec le respect des urgences. Les syndicats plus en vue sont la F2S et And Gueussem. Les internes des hôpitaux se sont fait entendre aussi pour une meilleure intégration dans le secteur de la santé.
L'année 2022 a donné une lueur de joie, d'espoir dans plusieurs régions du Sénégal. Dans le domaine des infrastructures, le chef de l'Etat, Macky Sall a posé la première pierre d'un nouvel hôpital de niveau 4 dans la région de Saint Louis. Les blocs opératoires des centres de santé de Dahra (nord), de Bignona (sud) et de Popenguine (ouest) ont été ouverts en 2022. Le gouvernement a aussi précédé dans le secteur de la santé et de l'action sociale, au renforcement du personnel de santé dans les régions. Pour l'amélioration de l'offre de soins et de services, le ministère de la santé a renseigné avoir octroyé 490 bourses en 2022, pour toutes les spécialités, pour un montant de 1 milliard 764 millions de francs CFA, avec un système de rémunération des agents. Le ministère de la santé a aussi lancé le guide de référence de l'accueil dans les structures de santé ainsi que l'élaboration du Plan national de développement des ressources humaines et du guide de mobilité du personnel.
Denise ZAROUR MEDANG
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