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Guinée 360 | Guinée | 06/02/2023 | Lire l'article original
A l'occasion de la journée internationale de la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF) célébrée le 6 février de chaque année, Guinee360 est allé à la rencontre d'une exciseuse.
Habitant dans l'un des quartiers populaires de Conakry, Aminata Sylla, 68 ans est exciseuse. Elle est mère de 6 enfants dont 4 filles qui sont toutes excisées. «L'excision est un héritage familial. Toutes les femmes des anciennes générations de ma famille l'ont pratiquée».
La vieille a commencé à l'âge de 19 ans. Elle affirme avoir commencé à exercer dans son village à l'époque où l'excision n'était pas interdite en Guinée. «Quand l'Etat a commencé à l'interdire, j'ai décidé, avec mes amies exciseuses, d'augmenter le tarif de 70 000 à 250 000 Gnf car le risque était énorme si on se faisait prendre par les autorités».
A ses débuts, précise-t-elle, elle excisait à l'aide d'un couteau stérilisé avec du feu puis nettoyé avec un tissu parfumé à l'eau de colombe. « Quand je pratique l'excision, je procède toujours à l'ablation totale du clitoris externe et capuchon du clitoris pour être sûre de réduire la libido de la femme et garantir qu'elle n'aura pas de rapports sexuels avant le mariage et qu'elle restera fidèle à son mari pendant toute sa vie d'épouse. Pour moi, il ne peut pas y avoir de conséquences néfastes de l'excision sur la fécondité de la femme. Au contraire, quand la femme est excisée, elle récent moins de plaisir et ça facilite la contraction des grossesses ».
Dans sa carrière d'exciseuse, Aminata Sylla admet avoir eu de cas compliqués lors de l'ablation, « mais, Dieu merci, il y a jamais eu de cas de mort. J'arrive toujours à stopper le saignement avec les herbes thérapeutiques qu'on utilise ».
Elle est convaincue que l'Etat a commis une erreur en interdisant l'excision qui, selon elle, est une pratique ancestrale. « La non pratique de l'excision favorise la débauche des jeunes filles. Aujourd'hui, nous avons une génération des filles qui n'a peur de rien justement parce qu'elles n'ont pas été excisées et donc n'ont pas cette valeur morale de nos mœurs », affirme la vieille qui, poursuivant, soutient que la solution ce n'est pas l'interdiction de la pratique. « Ce que le gouvernement peut faire c'est de nous aider à avoir les matériaux nécessaires pour continuer à le faire ou même former des médecins dans ce sens, mais bannir l'excision de nos pratiques est impossible ».
L'Enquête démographique de santé (EDS 2018) révèle que 95% des femmes guinéennes de 15 à 49 ans ont déclaré avoir été excisées. Depuis 1999, la proportion des femmes excisées est restée presque identique.
Selon les scientifiques, l'excision est une pratique néfaste pour la santé et expose aux victimes à des maladies. Elle est interdite par les lois en Guinée.
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