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Mali web | Mali | 05/03/2024 | Lire l'article original
Elle rêvait d’avoir “la peau claire”. Alors, sur le stand d’un marché encombré d’Abidjan, Anita (prénom modifié) a reçu les piqûres d’une vendeuse trois jours d’affilée “sans savoir ce que le liquide contenait”.
Cette youtubeuse ivoirienne, ancienne adepte des injections dites “blanchissantes”, a attendu dix jours sans voir aucun résultat. “Clairement, je me suis fait arnaquer”, se souvient-elle.
Influencées par un idéal de beauté au teint clair, de nombreuses femmes se dépigmentent la peau en Afrique de l’Ouest, principalement à l’aide de crèmes éclaircissantes disponibles partout dans le commerce bien que nocives.
“Un phénomène pas nouveau” mais “un problème de santé publique mondial demandant une attention urgente” encore pointé en novembre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces dernières années, à côté de pommades dont certaines vieillissent prématurément la peau, donnent des boutons ou contiennent des substances cancérigènes, ampoules et flacons ont fait leur apparition sur les étals.
Ces liquides à s’injecter dans les veines, directement dans le sang, connaissent une forte popularité, en particulier auprès des plus jeunes. On leur prête un effet “plus rapide” et “uniformisant”, explique le président d’un collectif d’ONG de lutte contre la dépigmentation en Côte d’Ivoire, Marcellin Doh.
Jusqu’à présent, ni les autorités sanitaires, ni l’OMS, ne semblent s’être penchées sérieusement sur les dangers spécifiques de ces injections, contrairement à ceux des crèmes, largement documentés.
Pourtant, ces substances à la composition peu transparente présentent aussi d’importants risques, alertent quatre dermatologues ivoiriens et camerounais interrogés par l’AFP.
Ces injections alimentent également un réseau d’arnaques, comme l’a prouvé la composition d’un produit acheté par l’AFP en Côte d’Ivoire puis envoyé en France pour des analyses qui ont montré une différence entre le contenu et l’emballage.
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