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Sud Quotidien | Sénégal | 21/09/2024 | Lire l'article original
De plus en plus de familles accueillent en leur sein un membre souffrant de la maladie d’Alzheimer. Ces personnes qui sont d’un âge très avance sont souvent victimes de perte progressive de leur mémoire, également des troubles affectifs et comportementaux. Au Sénégal, près de 800 mille personnes en souffrent. Un véritable fardeau pour les familles puisque cette maladie ne se guérit pas et les médicaments pour ralentir le processus sont difficilement accessibles.
Une étude réalisée par l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) entre 2004 et 2006 sur une population de 872 personnes âgées, révèle que les 58 sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Soit une fréquence de 6,6 %, largement au-delà des prévisions qui tournaient autour de 1 à 2%. Pour le taux de prévalence de la démence au Sénégal, il s’élève à 9,1%, avec une proportion de 45% pour la maladie de l’Alzheimer, avait indiqué l’année dernière le chef du service de gériatrie à l’hôpital de Fann, Professeur Mamadou Coumé, relevant une augmentation exponentielle. D’après les estimations du pays, le Sénégal dénombre près de 800 000 personnes, réparties selon les âges.
Selon Pr Coumé, la maladie d’Alzheimer constitue « la forme de détérioration cognitive la plus fréquente au monde ». Et d’ajouter : « elle rentre dans le cadre des troubles cognitifs majeurs [caractérisés] par une perte progressive et irréversible des fonctions cognitives. Ce sont les lésions qui détruisent progressivement les neurones responsables de la mémorisation ».
Un constat qui fait que beaucoup de familles gardent en leur sein un membre souffrant de la maladie d’Alzheimer des fois sans le savoir. Face à la croissance inquiétante de la maladie surtout chez les sujets âgés, ce 21 septembre, journée internationale de ladite maladie, les acteurs vont encore saisir l’occasion pour porter le plaidoyer pour une meilleure prise en charge de cette pathologie. Selon les professionnels de cette maladie, en Afrique, si les médicaments pour la prise en charge de la maladie d’Alzheimer se font rares, ils n’en continuent pas moins de multiplier les appels pour une disponibilité permanente.
Selon le professeur Elhadji Matar Ba, neurologue psychiatre spécialiste en Neuropsychologie, la souffrance d’une telle maladie constitue une véritable condamnation pour le malade et un fardeau dans les familles du fait que le malade peut faire perdre complètement ses facultés mentales. « Quand on parle d’une pathologie neuro dégénérative, c’est une pathologie qui est caractérisée par une mort neuronale progressive. Et les neurones, ce sont ces cellules qui sont au niveau du cerveau et qui nous permettent de faire des tâches complexes comme par exemple se souvenir d’informations et stocker des informations et pouvoir les récupérer plus tard » a-t-il détaillé. Du côté du professeur Coumé : « Nous avons une augmentation exponentielle des troubles cognitifs que nous hospitalisons, parce que c’est maintenant des malades qui viennent pour des troubles du comportement, des chutes répétitives, une dénutrition, et durant l’hospitalisation, l’évaluation met en route le diagnostic de l’Alzheimer. Nous avons les maladies cardiovasculaires, les maladies rhumatismales, les maladies métaboliques, puis viennent les maladies neurocognitives en quatrième position ».
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