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Le soleil | Sénégal | 14/01/2008 | Lire l'article original
Je disais tantôt qu’il y a un déficit énorme en infrastructures sanitaires au niveau du district sanitaire de la commune de Thiadiaye. Nous comptons actuellement seulement cinq postes publics de Santé et deux postes de Santé privés catholiques, dont un à Ndiaganiao et le deuxième à Thiadiaye. Vous convenez avec moi que pour une population de 152.888 habitants, les cinq postes de Santé sont dérisoires. C’est insuffisant pour répondre aux normes de couverture de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui sont de 5.000 à 10.000 habitants pour un poste de Santé. On est très loin de ces normes. Cela démontre que le déficit est réel.
Qu’est-ce que vous préconisez pour combler ce déficit ?
La Santé est aujourd’hui une compétence transférée aux Collectivités locales, ce qui fait que nous comptons sur celles-ci pour résoudre cette question des infrastructures qui est de leur responsabilité. Malheureusement ces Collectivités locales ont des ressources limitées. Donc il faudrait que l’Etat continue à appuyer la construction des postes de Santé dans les zones rurales.
Les partenaires extérieurs et certaines ONG doivent aussi participer à la construction de ces postes de Santé parce que leur partenariat pourrait aider à combler le déficit. Un seul acteur ne peut pas répondre à tous les besoins, car ils sont énormes. En dehors des infrastructures, il y a d’autres problèmes dont le manque de personnel. En effet, on note dès fois que dans les zones où il y a des infrastructures, le personnel médical n’est pas suffisant. Et quand, je parle de personnel de Santé, il s’agit d’abord des infirmiers, de sages-femmes avant de penser aux médecins et autres spécialistes.
Il y a souvent le problème de la prise en charge de certaines pathologies. Est-ce le cas dans votre district ?
Au niveau de Thiadiaye, nous avons la gynécologie, ce qui nous permet de faire des césariennes et autres interventions. Nous avons également un cabinet ophtalmologique où nous faisons des opérations de la cataracte, un cabinet dentaire. Mais avec l’organisation de nos structures, la couverture est un peu difficile parce que les gens sont obligés d’aller vers les spécialistes. On aurait aimé avoir plus de moyens pour que les spécialistes aillent vers les populations. Il y a des patients qui ne peuvent pas se déplacer. En milieu rural, les gens n’ont pas souvent des moyens de déplacement pour aller voir des spécialistes. Si le district disposait de moyens, on pourrait aller vers les populations et on aurait gagné en efficacité dans la couverture sanitaire.
Quelles sont les pathologies les plus fréquentes dans la zone ?
Aujourd’hui comme partout au Sénégal, c’est le paludisme qui vient en tête des opérations, surtout pendant l’hivernage, avec un taux qui tourne autour de 35 à 40 %. Mais grâce aux efforts réalisés par le Programme national de lutte contre le paludisme, ce taux a chuté ces dernières années. Il tourne autour de 15 à 20 % actuellement. Il y a également les infections respiratoires (virales) qui concernent tout ce qui est rhume, pneumonie ; en somme, tout ce qui touche les maladies du système respiratoire. Il y a les maladies de la peau qui sont très fréquentes dans notre zone. Enfin, les maladies diarrhéiques qui sont liées aux problèmes de l’accès à l’eau. Les populations n’ont pas assez de latrines.
Qu’en est-il du VIH/Sida ?
Je viens seulement hier (07 janvier) d’un atelier de planification sur la question du VIH/Sida. C’est vrai que le milieu rural a été souvent oublié. Notre atelier a essayé de rectifier cet état de choses pour donner au milieu rural sa véritable place dans la lutte contre le Sida. Dans ce sens, nous avons fait une planification multisectorielle où tous les secteurs, à savoir l’éducation, la famille, les hommes en uniforme, la Société civile ont été invités et ont fait chacun un plan de lutte contre le Sida pour pouvoir prendre en charge les besoins des populations des zones rurales comme les nôtres.
Faites-vous de la sensibilisation ?
Nous avons prévu un important programme de sensibilisation dans les
villages et nous allons mettre l’accent sur le dépistage. Nous
allons les inciter à faire le dépistage de manière volontaire
parce que tant que les populations ne feront pas de dépistage, elles
ne connaîtront pas leur statut sérologique et la lutte sera limitée
à un stade théorique. Notre objectif est de pousser les gens à
faire le dépistage pour se protéger et protéger les autres.
Déjà il y a des dépistages et des causeries qui ont été
organisés au Centre de Santé de l’Eglise catholique de Thiadiaye
par « Sida service ». Souvent, nous effectuons des sorties en stratégie
avancée, mais nous voulons les multiplier parce qu’on n’en
pas fait assez. Cette année, nous comptons faire le maximum de sorties
possibles pour faciliter le dépistage des populations.
Nous devons également nous féliciter du fait que des gens viennent
se dépister volontairement et de façon spontanée.
Des personnes vivent-elles avec le VIH/Sida à Thiadiaye ?
Ben sûr ! Nous suivons régulièrement des malades. Nous
en avons une vingtaine seulement ; la prise en charge n’est pas encore
intégrale à Thiadiaye. Jusqu’à présent, nous
envoyons nos malades prendre des médicaments à Thiès, à
Fatick ou à Mbour. Mais pour cette année, avant le mois de février,
nous comptons démarrer la prise en charge intégrale, c’est-à-dire
les malades vont prendre leurs médicaments à Thiadiaye. Les populations
pourront se dépister, faire leur bilan de suivi, et d’inclusion
et enfin prendre des médicaments sur place.
Un appui psychosocial est également prévu à travers des
causeries que nous faisons qui d’ailleurs ont déjà commencé.
Nous avons monté une association des Personnes vivant avec le VIH/Sida
et nous travaillons avec elles en termes de groupes de paroles, d’appui
nutritionnel et tout cela est effectif dans notre district.
Entretien réalisé par Eugène KALY
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