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Le quotidien | Sénégal | 28/05/2008 | Lire l'article original
Paludisme, diarrhées, Vih/Sida, tuberculose, infections néonatales. Voilà des maladies infectieuses qui sont souvent fatales à leurs victimes. Des maladies à fort taux de létalité qui, toutefois, feront moins de victimes dans les deux prochaines décennies, si l’on se fie aux derniers indicateurs de l’Oms qui, dans son dernier rapport Statistiques sanitaires mondiales 2008, présente les statistiques de 193 états membres. En résumé, ce recueil de statistiques (le quatrième du genre) indique qu’à «l’échelle mondiale, les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux (Avc) sont, désormais, les principales causes de décès, (car) les grandes maladies infectieuses (diarrhées, VIH, tuberculose, infections néonatales et paludisme) deviendront des causes moins importantes de mortalité au cours des 20 prochaines années».
En effet, il est prédit dans ce rapport que les quatre causes majeurs de décès en 2030 auront pour noms : cardiopathies, accidents vasculaires cérébraux, les pneumonies obstructives chroniques et les infections respiratoires. Toutefois, on y précise que la hausse des cas de «pneumonies obstructives chroniques est à associer avec la projection d’un usage croissant de la cigarette». D’autre part, l’Oms désigne les accidents de la circulation (qui étaient à la neuvième place en 2004) comme la cinquième cause de décès en 2030. Par contre, à la même période, il est attendu une baisse du nombre de décès dus au Vih/Sida, ou bien cette infection sera la 10e cause de décès à cette date. De même, la tuberculose va reculer jusqu’à la 20e place et les diarrhées à la 23e place.
Toutefois, le Hiv Sida est l’une des plus grandes menaces de la santé publique dans le monde, étant donné que la majorité des décès des infections peut être évitée «si partout dans le monde les populations avaient accès à de bons services en matière de prévention et de traitement». Les indicateurs font état d’une hausse continue des personnes vivant avec le Vih, même si le nombre est moins élevé que les premières estimations (variant entre 30 et 36 millions de personnes infectées). Une révision substantielle des chiffres est attendue par les experts de l’Oms, grâce au recours à des méthodes de collecte beaucoup plus adaptées.
Mais il est souligné que «la région subsaharienne reste la plus affectée avec une population infectée, en 2007, estimée à 22,5 millions de personnes. Une sur trois personnes infectées vit dans cette partie du monde». Cependant, même si le nombre d’infections a augmenté de façon globale, le taux de prévalence n’a pas changé, et s’il y a environ 6 800 nouvelles infections par jour, il est compté 6 000 décès.
L’insupportable sort des femmes
Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé attire l’attention sur les inégalités majeures en terme de santé. La mortalité maternelle en est l’illustration «la plus flagrante (mais aussi) la plus insupportable» : une femme vivant en Afrique subsaharienne présente un risque 100 fois plus élevé de mourir en cours de grossesse ou d’accouchement, qu’une femme d’une région développée !
Pourtant, la cible n°5 des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) ambitionne de réduire le taux de mortalité maternelle et infantile d’ici 2015. Seulement, pour atteindre cet objectif, il faut une réduction annuelle de 5,5% du taux de mortalité maternelle. «Aucun pays du monde n’a pu encore le réaliser», selon l’Oms, car de façon globale, la mortalité maternelle n’a baissé que de 5,4% en 15 ans, de 1990 à 2005, soit un pourcentage de réduction de 0,4% par année (d’ailleurs, pour cette période, aucune amélioration n’a été notée en Afrique sub-saharienne qui enregistre le plus de décès et où le risque individuel est plus élevé pour les femmes).
En outre, c’est la cible pour laquelle les données sont peu disponibles, car les différentes structures internationales que sont l’Oms, l’Unicef, le Fnuap et la Banque mondiale disposent de peu d’informations, surtout pour les pays à fort taux de mortalité maternelle. En effet, la grossesse reste dangereuse, voire fatale pour la majorité des femmes, selon le Rapport 2008 de l’Oms. Selon les dernières estimations, ce sont 536 000 femmes qui ont perdu la vie en 2005 du fait d’une grossesse difficile ou des complications à l’accouchement. En effet, le taux de mortalité maternelle sur le plan mondial est de 400 décès pour 100 000 naissances vivantes. Seulement, ce taux cache une très forte disparité, car si dans les pays développés on compte 9 décès pour 100 000 naissances vivantes, ce taux est de 450 dans les pays en développement et de 900 en Afrique sub-sahariennes. Ce qui veut dire, selon l’Oms, que 99 % des femmes qui meurent en couche ou du fait de leurs grossesses vivent dans les pays en développement, «soit plus de la moitié en Afrique sub-saharienne et près du tiers en Asie. Ces deux régions concentrent 85% de la mortalité maternelle dans le monde».
Inégalités
L’Oms déplore aussi dans ce rapport Statistiques sanitaires mondiales 2008 l’inégalité dans l’accès aux soins de santé maternelle, néonatale et infantile avec des systèmes qui favorisent les plus nantis. Une réalité valable dans la prise en charge d’une autre maladie endémique dans les pays d’Afrique : le paludisme. Cela, malgré les progrès notés dans la lutte contre cette maladie. En effet, la lutte contre le paludisme connaît des changements importants, en particulier grâce au recours de plus en plus important à des moustiquaires imprégnées qui a permis une réduction de la transmission.
Mais, les indicateurs nationaux, comme d’habitude, cachent des disparités. Ainsi l’on se rend compte que les pauvres (les enfants comme les femmes enceintes) ne bénéficient pas trop de l’impact des interventions contre le paludisme autant pour la prévention que pour le traitement.
Une autre cause de mortalité mondiale est le tabac «qui tue le tiers, voire la moitié de ses usagers». Des décès liés aux maladies corollaires à l’usage de la cigarette comme les cardiopathies, les infections respiratoires, l’obstruction chronique des poumons. Ces pathologies devraient augmenter pour passer de 5,4 % en 2004 à 8,3 % en 2030. Et 80 % des décès seront enregistrés dans les pays en développement, selon les estimations de l’Oms, qui affirme «qu’une personne qui fume perd environ quinze années de vie». Or, 22% des adultes de part le monde sont des fumeurs habituels (36% d’hommes contre 8% de femmes). Alors, pour mieux contrôler l’usage du tabac, l’Oms recommande, entre autres, des politiques visant à définir des espaces non fumeur, d’encourager des programmes pour soutenir les personnes qui souhaitent arrêter de fumer, des conseils de santé sur les paquets de cigarettes, des taxes élevés sur le tabac.
Sur un autre registre, le cancer, qui a causé 7,4 millions de décès en 2004, reste une menace pour l’être humain. Car, si la tendance n’est pas inversée, ce sont 83,2 millions de personnes qui perdront la vie d’ici 2015 à cause d’un cancer. Et les femmes, surtout celle sans ou à faibles revenus, devront encore payer un lourd tribut à cette maladie, en particulier, du fait du cancer du sein qui est responsable à 16 % des décès enregistrés chez les femmes adultes. Et pourtant, une mammographie précoce et un suivi adéquat permettraient de réduire de façon signifiante les décès liés au cancer du sein.
Par ailleurs, la méningite reste un danger, surtout pour l’Afrique, avec des pics dans la zone dite ceinture méningocoque africaine où les épidémies de 1996-1997 avaient infecté 220 000 personnes dans 17 pays. La trêve connue depuis lors a été rompue depuis 2006. En 2007 avec 54 676 cas de méningites suspectés, 4 062 décès enregistrés. Cependant, 49 % des cas ont été confinés dans un seul pays, le Burkina Faso
Aminatou M. DIOP
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