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Walfadjri | Sénégal | 01/10/2008 | Lire l'article original
‘Au début du traitement par les Arv, nous avions d’énormes difficultés dans le cadre de l’observance’, souligne le président du Réseau national des Pv/VIH, Ismaïla Goudiaby. S’exprimant hier lors du point de presse organisé par l’Ong des tradipraticiens Gëstu et tenu à la salle Paul Corréa de l’Institut d’hygiène social (Polyclinique), M. Goudiaby est monté au créneau pour attirer l’attention des acteurs de la lutte sur les conséquences néfastes du couplage des Arv et des plantes médicinales. ‘Les malades qui avaient tenté l’expérience en allant chez les tradipraticiens ont perdu la vie. Ils sont au moins au nombre de six à perdre la vie en l’espace de trois mois’, se désole le président du Réseau national des Pv/VIH. Aussi Ismaïla Goudiaby invite-t-il l’Initiative sénégalaise des antirétroviraux (Isarv) et le comité d’éligibilité d’adopter un système beaucoup plus efficace dans la prise en charge des malades.
La problématique de la contribution de la médecine traditionnelle dans le traitement des malades du Sida est ainsi posée. Sont interpellés au premier chef les tradipraticiens qui reçoivent, selon l’Oms, 80 % des patients en premier recours.
En Afrique, les tradipraticiens exercent la voyance quelle que soit la pratique utilisée (versets, cauris, chapelets, sable, eau etc) en vue de maîtriser les déterminants d’une maladie quelconque ou pour prédire l’avenir. Et plusieurs d’entre eux vont jusqu’à affirmer qu’ils peuvent soigner le Sida. En fait, ils ne traitaient qu’une infection sexuellement transmissible (Ist) et une maladie opportuniste.
Pour sa part, l’ONG des tradipraticiens Gëstu s’est illustrée dans l’orientation des malades du Sida vers les structures compétentes. ‘Nous ne pouvons pas soigner le Sida’, a soutenu mordicus Mamadou Bâ, président de cette ONG des tradipraticiens qui invite ses collègues à reconnaître leurs limites. Ainsi, les tradipraticiens avec qui il travaille sont initiés sur les soins de santé primaires. Toute maladie qui nécessite l’intervention de la médecine moderne est automatiquement signalée. D’ailleurs, Mamadou Bâ a établi une collaboration directe avec le district sanitaire de Pout où est installé son centre de médecine traditionnelle.
Créée en 1996, l’ONG Gëstu regroupe plus de 513 tradipraticiens à travers les onze régions du Sénégal et plus de 330 à travers la sous-région. Le combat de Mamadou Bâ et de cette ONG se résume à mettre sur pied des centres de traitement sur la médecine traditionnelle pour prendre en charge les maladies que la médecine traditionnelle parvient à guérir et faciliter l’orientation et la référence des malades vers les structures sanitaires compétences. Lors de cette rencontre avec la presse, la question de la réglementation est encore revenue sur la table. L’absence de la réglementation ou la mauvaise utilisation des pratiques et médicaments traditionnels peut freiner le développement de la médecine traditionnelle.
Issa NIANG
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