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Le soleil | Sénégal | 06/10/2008 | Lire l'article original
La rage tue. C’est ce qu’ont compris les acteurs dans les domaines de la santé humaine et animale en organisant un atelier de réflexion autour de la maladie à l’Isra (Institut sénégalais de recherches agricoles). Dr Korka Diallo de l’institut Pasteur a déploré l’absence de centres antirabiques c’est-à-dire de lutte contre la rage au Sénégal. Selon lui, il n’en existe qu’un seul. En plus, dit-il, « seul un médecin soigne cette maladie dans cette structure qu’est l’institut Pasteur ». Il a invité les autorités à « multiplier » les centres antirabiques (car) : « il ne s’agit pas de construire. Il suffit de domicilier le vaccin », a-t-il souligné.
Par rapport à la législation, il a souhaité que la responsabilité du propriétaire
du chien soit engagée pour que celui-ci prenne en charge les frais médicaux
de la victime.
Le Dr Ousmane Lô, vétérinaire privé à Louga, s’est indigné de l’absence de statistiques
de la population canine au Sénégal. « On ne peut pas prétendre à éradiquer la
rage, si on ne connaît pas les statistiques ». Il a également dénoncé l’« obscurantisme
» qui entoure les cas de morsures surtout à l’intérieur du pays. A l’en croire,
on doit « démasquer » les prétendants guérisseurs de cas de morsure.
La mise en observation de l’animal suspecté pose problème dans certains endroits. De l’avis du Dr Koné de l’école des vétérinaires de l’Ucad, « nourrir un animal sous surveillance est coûteux ». Pour cela, dit-il, « il faut des moyens et une certaine organisation ». Dr Koné a précisé toutefois que l’éradication de la rage est « possible ». Mais, dit-il, « c’est difficile ». Pour cela, il a estimé qu’il faut une collaboration étroite intersectorielle entre médecins, biologistes et vétérinaires.
Abordant l’aspect juridique de la question, le Dr Malick Tine, chef du bureau
médicine et pharmacie vétérinaires à la direction des services vétérinaires,
a indiqué que lorsque la rage est déclenchée dans une zone, il faut « séquestrer
» tous les chiens, chats et singes du milieu. Il a précisé qu’une surveillance
restrictive de cette communauté canine est nécessaire pour éviter la propagation
de la maladie. Il a également fait part de l’existence, depuis 2002, d’un nouveau
décret relatif à la police sanitaire des animaux qui a remplacé celui de 1962.
De son avis, le deuxième texte est plus « explicite ».
Selon Dr Tine, avec ce nouveau décret, la vaccination des bêtes suspectées est
devenue obligatoire.
A la demande des services vétérinaires, les chiens errants c’est-à-dire ceux non menus de colliers portant le nom et l’adresse du propriétaire, doivent être abattus. « S’il y a une réticence des propriétaires de chiens, les services vétérinaires peuvent faire appel à la force publique », a-t-il fait remarquer. A l’en croire, le nouveau texte ajoute le singe comme un animal qui peut transmettre la rage.
La rage, une maladie méconnue
Dr Isma Ndiaye du laboratoire de Merial est revenu sur l’aspect financier.
« Il faut rassembler l’information pour convaincre les bailleurs », a-t-il soutenu.
Il ajoute en disant : « si on vaccine bien tous les chiens et les chats, on
peut éradiquer cette maladie et penser à un monde sans rage ».
Baba Sall, de la direction des services vétérinaires, a déploré la méconnaissance
de la maladie du grand public et du personnel de Santé. « Ce n’est pas seulement
les populations qui l’ignorent. Même le personnel soignant la connaît guère
», a-t-il constaté. Il a invité les experts à explorer la piste de la vaccination
orale pour « rompre les chaînes de transmission ».
« Notre objectif, c’est de sauver les gens qui meurent de rage », dit-il. Dr Sall a, par ailleurs, regretté le fait que le service vétérinaire soit seul dans ce combat de lutte contre cette maladie. A son avis, « pour un Sénégal sans rage, il faut l’implication de toutes les parties ».
Le Pr Bernard Diop, des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, a souligné l’« incompétence » des services de Santé devant un cas de rage. « On ne connaît pas la rage humaine ni animale », a-t-il déclaré. Il a révélé que cette maladie ne s’enseigne qu’en 4e année de médecine pour une durée d’une heure. « C’est insuffisant », a-t-il reconnu. Sur un autre plan, il a indiqué que cette situation semble due à l’inexistence de données fiables au ministère de la Santé et de la Prévention. Selon lui, ce n’est qu’en juin 2008, qu’on a réintroduit la rage comme « maladie d’importance en santé publique ». Les cas de rage n’étaient pas encore archivés.
A la fin de l’atelier, les experts ont recommandé un plan de surveillance et de contrôle intégré qu’ils qualifient de « nécessaire » pour arriver à bout de la rage.
S. D. SY
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