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Le quotidien | Sénégal | 16/12/2008 | Lire l'article original
Cette session de formation, la première du genre au Sénégal, entre dans le cadre de la politique de renforcement des capacités des acteurs. En effet, dans un passé récent, le paludisme était considéré comme une pathologie tropicale négligée. C’est-à-dire qu’il faisait l’objet de peu d’attention de la part des bailleurs de fonds et autres partenaires au développement.
Depuis un certain temps, cette tendance est en train de changer et le paludisme fait aujourd’hui l’objet de beaucoup plus d’attention, avec l’arrivée, ces dernières années, de beaucoup de nouvelles interventions. C’est pourquoi il semble être nécessaire pour les autorités en charge du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) de mettre le personnel médical à niveau pour leur donner des outils et des compétences à même de leur permettre de faire face aux exigences du moment.
C’est dans cette optique qu’une session de formation a été organisée à l’intention de médecins-chefs de districts sanitaires. «Nous avons été très contents de voir qu’à l’issue des tests d’entrée, la moyenne de la classe qui était à 9 est passée à 14. Avec les tests statistiques que les formateurs ont eu à faire, cela témoigne que l’acquisition de connaissances est réelle. Maintenant, il faut traduire les compétences acquises ici en stratégies sur le terrain et qui vont être mises en œuvre par des hommes bien formés», déclare Dr Pape Moussa Thior, coordonnateur du Pnlp.
Certes, ce sont, seulement, 22 médecins-chefs de districts sanitaires qui en sont bénéficiaires, mais, à en croire Dr Pape Moussa Thior, il est envisagé d’organiser la deuxième session au mois de mars 2009 et continuer à chercher du financement pour former l’ensemble des acteurs qui interviennent sur le terrain en matière de paludologie. Selon Dr Thior, «la lutte contre le paludisme est une chaîne pour laquelle aucune faiblesse n’est tolérée. La formation des acteurs au niveau le plus décentralisé, au niveau communautaire est une nécessité. Et Mme le ministre de la Santé et de la Prévention médicale l’a bien compris en nous instruisant de renforcer davantage la politique de prévention à travers ce niveau communautaire», estime le coordonnateur du Pnlp. «Au niveau du Pnlp, nous avons développé beaucoup de programmes, notamment le projet Abcd qui est une initiative pour atteindre les bénéficiaires communautaires à travers les districts.
C’est un projet dans lequel nous avons quelques 8 000 organisations communautaires de base (Ocb) qui forment des relais, des agents de santé communautaire, entre autres, pour appuyer les populations», renseigne Dr Pape Moussa Thior. «Récemment nous avons recruté dans des villages où il n’y avait aucune structure sanitaire des distributeurs communautaires de soins à qui nous avons donné des compétences pour qu’ils puissent, à leur tour, soigner les personnes qui en avaient besoin dans les villages où il n’y avait pas de structures de santé», indique-t-il.
Evoquant la cherté du coût de soins de santé, le coordonnateur du Pnlp soutient
que les médicaments qu’ils utilisent pour lutter contre le paludisme sont des
Act ; le traitement pour un enfant coûte 150 francs Cfa contre 300 francs Cfa
pour les adultes. «Dans le privé, ces traitements sont, peut-être, multipliés
par dix. Le ministère de la Santé et de la Prévention médicale a fait des efforts
et nous allons poursuivre ces efforts pour réduire davantage le coût. C’est
le cas pour les moustiquaires imprégnés dont le prix a été fortement subventionné
et même lors des campagnes nous les donnons même gratuitement», poursuit-il,
avant d’indiquer qu’ils sont conscients que les maladies comme le paludisme
sont très répandues et que tout effort portant sur l’accessibilité des soins
est le bienvenu.
Correspondant
Par Assane DEME
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