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Mutations | Cameroun | 28/10/2009 | Lire l'article original
Au Cameroun tout comme en Afrique de manière générale, il y a encore beaucoup de choses à faire tant du point de vue de la prise en charge des patients que du traitement. Globalement, il manque des moyens pour poser des diagnostics, il y a des problèmes quant à la prise en charge clinique de la plupart des pathologies gastro-entérologiques dont le suivi est assez onéreux. Au Cameroun, il y a encore beaucoup de maladies gastro-entérologiques qui ne sont pas diagnostiqués. Par conséquent, beaucoup de malades ne sont pas traités faute d’avoir pu être diagnostiqué à temps.
Avez-vous une idée des statistiques de décès dûs aux pathologies gastro-entérologiques ?
Pour n’avoir pas travaillé dessus, je ne dispose pas de statistiques exactes. Ce qui est sûr, c’est qu’au Cameroun, toute comme dans beaucoup de pays en Afrique, beaucoup de cas échappent au diagnostic.
Quelles sont les maladies qui à votre avis passent à côté du diagnostic ?
Pratiquement la plupart de ces maladies sont difficiles à diagnostiquer, mais je vais insister sur les plus courantes. L’hépatite B par exemple qui, en ce moment est un grand fléau en Afrique et qui cause beaucoup de décès par cirrhose et cancer du foie. Beaucoup de patients en meurent sans pour autant qu’on ait pu poser le diagnostic. On peut aussi parler des cancers du colon dont de nombreuses personnes en meurent sans être diagnostiqués par manque de moyens : les patients n’ont pas accès à la coloscopie, c’est-à-dire l’ensemble des dépistages qui, dans les pays industrialisés sont organisés de manière systématique.
Est-ce qu’il ne se pose pas aussi un problème de manque de spécialiste ?
C’est vrai qu’il y a aussi un problème de manque de spécialistes. Il y a quelques années on en dénombrait à peine une dizaine. Aujourd’hui ils sont une trentaine dans tout le pays, ce n’est pas assez, même s’il y a évolution. Mais ce qui est important de souligner, c’est que même ceux qui exercent sur place sont confrontés au problème de moyens et par conséquent, ne peuvent pas donner le meilleur de leur potentiel.
En terme de sensibilisation, comment peut-on éviter les maladies gastro-entérologiques ?
Il serait fastidieux de donner ici une ligne de conduite pour chacune de ces maladies, tellement elles sont nombreuses. Je vais tout de même insister sur le cas de l’hépatite B qui est une maladie transmissible comme le Vih. Il faut savoir qu’il existe un vaccin contre l’hépatite qui devrait être administré dès l’enfance et qui protège contre la maladie. A défaut, on conseille d’avoir les même précautions que face au Vih : avoir des rapports protégés, éviter d’utiliser des aiguilles souillées, éviter les scarifications, observer les règles d’hygiène, etc.
Pourquoi les maladies gastro-entérologiques comme l’hépatite ne bénéficient pas des mêmes publicités que le sida par exemple ?
Il y a une focalisation sur le sida du fait de la médiatisation qui en est faite. Pourtant, je vous assure que l’hépatite c’est une maladie du même niveau de destruction que le sida. Mais on n’en parle pas assez, sans doute du fait d’une sensibilisation insuffisante, mais davantage, parce que l’hépatite, contrairement au sida est une maladie qui évolue de manière insidieuse.
En tant que praticienne venue d’ailleurs, quelle suggestion avez apportée pour aider les médecins locaux à une meilleure prise en charge des maladies gastro-entérologiques au Cameroun ?
De manière générale, je commencerais par interpeller nos dirigeants afin qu’ils mettent plus de moyens pour permettre aux médecins de bien faire leur travail, à savoir, pouvoir diagnostiquer les patients et les prendre correctement en charge. Je pense aussi que si les frais de santé étaient moins élevés cela aiderait les patients à mieux assurer leur suivi en allant au bout de leur traitement. Cela dit, nous encourageons nos confrères locaux à pousser toujours plus loin le diagnostic en dépit de la modicité des moyens, et de se concerter entre eux, car l’union fait la, force.
Propos recueillis par R.A.T
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