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Haro sur les manquements dans le suivi bioclinique

Le quotidien | Sénégal | 04/12/2009 | Lire l'article original

La région de Diourbel a un taux de prévalence de 0, 1%. Pourtant cette région manque cruellement de partenaires. Alors que du fait de son nombre important d’émigrés, elle demeure un bastion à surveiller du fait du taux de dépistage qui y est de 72%. Le lancement des semaines d’accélération de la campagne nationale de lutte contre le Vih-Sida a été une occasion pour le président de l’association des Personnes vivant avec le Vih (Pvvih) de demander à l’Etat de «faire plus et mieux pour le suivi bioclinique» car explique-t-il, «c’est à ce niveau qu’il se pose très souvent un problème de réactifs, de médicaments pour les infections opportunistes. Des fois, la machine qui permet de vérifier le taux de sédéquart n’est pas fonctionnelle.

C’est aussi à ce niveau qu’il se pose des problèmes de rupture de lait qu’on constate très souvent au niveau de ces programmes».
Pourtant souligne le colonel Seyni Ndoye du Comité national de lutte contre le sida (Cnls) «depuis 2003, l’Etat du Sénégal a rendu gratuite la distribution des antirétroviraux. L’Etat de même que le Cnls font tout pour acheter les médicaments contre les infections opportunistes. Il faut tout faire pour que les médicaments soient mieux gérés. Nous essayerons de couvrir les médicaments jusqu’à 80%».

Par ailleurs, le taux de prévalence de la région qui est de 0,1% ne doit pas faire dormir sur leurs lauriers les populations, prévient le colonel Seyni Ndoye du Cnls. «On dit qu’on est à 0, 1%. Çà, c’est l’Eds (ndlr : Enquête démocratique de santé) qui se fait sur une base aléatoire dans la population générale mais ceci, souvent, peut faire baisser la garde. Il y a des centaines de personnes qui portent le virus qu’elles soient connues ou pas. Ce taux est trompeur et au-delà de cette population générale, il y a les travailleuses du sexe, il y a une partie visible qu’on appelle les travailleuses du sexe déclarées mais, il y en a beaucoup qui sont clandestines», poursuit Colonel Ndoye. Une raison de plus pour que le président de l’association nationale des Pvvih invite les jeunes à se faire «dépister. Parce que connaître très tôt son statut sérologique est une très bonne chose». En tout cas ajoute Yankhoba Diouf, 1er Vice-président du Conseil régional, Diourbel «est une zone d’émigration qui est très pauvre. L’analphabétisme y est très élevé donc, c’est une occasion pour mieux lutter contre la pandémie avec une sensibilisation plus accrue».

Lors de la cérémonie officielle de lancement de cette campagne, au Collège d’enseignement moyen ex-Cemt, l’inspecteur d’académie Oumar Ndiaye, a relevé que le sens de l’intervention du secteur de l’éducation se justifie par les Objectifs du millénaire pour le développement, étant donné que «l’école participe à la construction des réponses aux questions de développement. L’Omd n° 2 relève naturellement des missions du ministère de l’Education car il s’agit d’assurer une éducation primaire pour tous». Et même si l’Omd n°6 vise à «combattre le Vih/Sida, le paludisme et les autres maladies», les autres secteurs doivent participer à sa réalisation.

En outre, «l’école est un instrument de participation efficace à l’effort national de conquête du développement. C’est pourquoi toutes les questions de développement l’interpellent aussi. L’Ecole gère des enfants et des adolescents vulnérables au Vih Sida». «La vulnérabilité biologique : nos élèves sont aux postes ou aux avant-postes de la sexualité et sont victimes quelques fois de la proximité (promiscuité) due aux effectifs pléthoriques. Cet état de fait induit une situation de risques vis-à-vis du Vih dans nos établissements. Nos élèves doivent donc être informés, sensibilisés pour minorer les risques consécutifs à la tentation sexuelle», théorise M. Ndiaye qui note aussi une vulnérabilité psychologique : l’enfant étant souvent au centre du jeu, «il convient de leur faire connaître ces situations pour les protéger». Aussi en plus de l’attrait du jeu et de la sexualité, il y a la proximité et la promiscuité à l’école due aux effectifs pléthoriques, le manque ou l’insuffisance de l’information sur le Vih et la sexualité «ces questions, étant souvent taboues».

Par Boucar Aliou DIALLO

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