Le rideau est tombé vendredi après-midi sur la 13ème édition de
la Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement
transmissibles en Afrique (CISMA) par des constats.
- 40% seulement des pays du continent africain ont pris l'initiative
de développer une politique nationale de traitement du vih/sida.
- Dans de nombreux pays, les personnes atteintes du vih sont encore
victimes de discrimination et objets de violations et d'abus des
droits humains.
- La non-information entre les conjoints de leur état sérologique
est un facteur d'augmentation du nombre de nouveau-nés infectés
par le vih.
- 50% des ressources mobilisées pour la lutte contre le sida sont
canalisées vers l'Afrique, mais ces fonds n'atteignent pas les
communautés auxquelles elles sont destinées.
- Dans certains pays d'Afrique, malheureusement les moins nombreux,
les législateurs ont été sensibilisés au vih/sida, ce qui les
a transformés en combattants contre cette pandémie.
- De nombreux Africains attendent tout de l'aide internationale
sans faire leur propre mobilisation de fonds.
La plupart des communautés de personnes vivant avec le vih sur
le continent sont moins impliquées dans l'élaboration des politiques
de lutte.
- Le vih de type 2 est le plus transmis.
La crise que constitue le sida a ralenti sa progression ces dernières
années dans certaines pays du continent, malheureusement les moins
nombreux, quand elle a pris son envol dans d'autres. Des poches
de modèles ou de bonnes initiatives existent dans certains pays
comme la Cote d'Ivoire (subvention pour la prise en charge de l'accès
au traitement, implication dans le privé avec des entreprises qui
organisent le traitement) et au Gabon ( pendant ces 12 derniers
mois les antirétroviraux ont été donnés gratuitement a 12000 patients).
Mais ces bonnes approches restent limitées et non intégrées dans
le système de santé publique.
Ce sont autant de constats qui ont convaincu tout le monde que
l'Afrique est encore terriblement souffrant de son vih/sida. Et
la Conférence de Nairobi s'est achevée en se promettant d'inverser
le cours de l'épidémie d'ici à deux ans, c'est-à-dire avant la tenue
de la 14eme CISMA. Où, rassure le Pr Femi Soyinka, le bilan se fera.
C'est en effet Abuja au Nigeria qui a été retenue par la Société
africaine anti-sida (SAA) pour la tenue de la 14ème Conférence internationale
sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique.
Une conférence qui sera présidée par le Pr Femi Soyinka. Il est
vrai que la 14ème Conférence mettra au centre de ses débats l'importance
de la cellule familiale dans cette lutte avec le thème: ''le vih/sida
et la famille'', mais elle sera l'occasion de nombreuses évaluations.
Ainsi pour le président de la prochaine CISMA, elle permettra de
voir jusqu'où ira l'OMS avec son nouveau programme 3/5, entendez
par la'' traitement de trois millions de personnes d'ici à 2005''.
Et au directeur exécutif de l'ONUSIDA, invité d'honneur à la cérémonie
de clôture de la 13ème CISMA d'ajouter' : "A Abuja, nous allons
rendre compte des promesses qui ont été faites aujourd'hui''. La
représentante du mouvement d'accès aux traitements du sida, Mlle
Mafumba espère au nom de ses pairs qu'à Abuja on ne parlera plus
d'accès aux médicaments, mais plutôt des progrès réalisés dans la
mise en œuvre des traitements.
La 13ème CISMA qui a décrié les promesses non tenues par les dirigeants
africains avec la déclaration d'Abuja en 2001, notamment l'augmentation
de 15% de leur budget de santé, espère que la tenue dans la même
ville de la prochaine Conférence amènera nos chef d'Etats à concrétiser
en action leur engagement.
Le choix d'Abuja se veut aussi un hommage au Pr Femi Soyinka, président
de la Société africaine anti-sida (SAA) depuis un an et ce jusqu'à
la cérémonie de clôture de la 13ème CISMA au cours de laquelle il
a rendu sa démission.
B. Zéguéla
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=23960
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