Des représentants de sept pays francophones sont en conclave à
Ouagadougou. L'objectif de cette importante rencontre qui dure du
20 au 22 octobre 2003 est la revue des programmes nationaux d'éradication
de la dracunculose communément appelée ver de Guinée.
Le ver de Guinée est une maladie de pauvres. Il frappe les populations
des zones rurales et les immobilise à des périodes d'activités agricoles
réduisant considérablement leur productivité. Il est également source
d'absentéisme scolaire pour les enfants en âge d'aller à l'école
et les conséquences sociales qui en découlent sont souvent dramatiques.
Le ver de Guinée constitue depuis 1986 un problème de santé publique
pour l'organisation mondiale de la santé. Ainsi depuis cette date,
la communauté internationale s'est mobilisée contre ce fléau. En
témoigne la mise en œuvre des programmes d'éradication dans les
pays endémiques. la réunion de Ouagadougou a pour objectif la revue
des programmes nationaux d'éradication de la maladie dans les pays
endémiques. Sept pays (Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire, Mali, Mauritanie,
Niger, Togo) prennent donc part à cette rencontre. Le défi est donc
grand pour l'éradication du mal dont le principal véhicule du vecteur
est l'eau non potable selon le ministre de la Santé, Alain Bédouma
Yoda.
A l'étape actuelle de la lutte, le ver de Guinée n'existe à l'état
endémique que dans 12 pays africains dont 11 dans notre région.
En 1989, on dénombrait pour la seule région africaine, 883 640 cas
de ver de Guinée notifiés. Et en 2002, on enregistrait pour la même
région 13 150 cas soit plus de 98% de réduction du nombre de cas.
Le Burkina fait partie des 12 pays africains où le mal reste endémique.
En 1992, l'année où le programme d'éradication a été mis en œuvre,
le Burkina a notifié 11 784 cas dans 908 villages. Cinq ans après
le début du programme (en 1996), le nombre de cas est passé à 3
241 dans 348 villages, soit une réduction des cas de 72,5% et 62%
pour ce qui est du nombre de villages endémiques. La lutte a été
intensifiée en 2000 par entre autres, le renforcement de la mobilisation
sociale et la communication pour un changement de comportement,
la surveillance épidémiologique, l'approvisionnement en eau potable
des populations rurales. "Une intensification qui a porté des fruits
en témoigne les chiffres : 1956 cas en 2000, 1 031 cas en 2001 et
591 cas en 2002. Cela donne un taux de réduction de près de 70%.
le nombre de villages endémiques a connu le même taux de réduction
passant de 4000 villages en 2000 à 129 villages à la fin de l'année
2002. En 2003, 174 cas de ver de Guinée ont été enregistrés les
huit premiers mois contre 472 cas à la même période de l'année précédente.
Pour le ministre de la Santé, les efforts doivent à présent être
concentrés sur les dernières localités en maintenant une surveillance
active des zones libérées pour éviter la réinfection. La victoire
est proche et il n'y a aucune raison selon le ministre que les pays
participant à la rencontre de Ouagadougou ne réussissent pas là
où d'autres dans les mêmes conditions ont réussi. Ce sont par exemple
le cas des pays comme le Cameroun, le Sénégal, le Kenya et le Tchad
qui sont parvenus à interrompre la transmission locale du ver de
Guinée. Etienne NASSA
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2003_21_10/sidwaya.htm
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