Après celle des jeunes, lancée il y a de cela quelques semaines
à Kaolack par le ministre de la Jeunesse, Alioune Sow, c'est au
tour de la semaine nationale destinée à la sensibilisation des femmes
sur les dangers du VIH/SIDA d'être ouverte à dans le département
de Pikine, précisément au centre de lutte contre les drogues "Jacques
Chirac" de Thiaroye par le ministre de la Famille et de la Solidarité
nationale, Mme Awa Guèye Kébé, en présence du préfet et du maire,
Daour Niang Ndiaye. Le ministre de la Famille et de la Solidarité
nationale, Awa Guèye Kébé, a appelé hier matin les femmes à s'armer
contre le VIH/SIDA à travers la recherche de l'information sur ce
mal et sa dissémination au sein de toutes les organisations du pays
(groupements de promotion féminine, GIE, associations religieuses
ou non, etc.) dans les villages de la campagne et les quartiers
des villes.
Le ministre qui ouvrait les manifestations de la semaine nationale
en faveur des femmes contre le VIH/SIDA à Thiaroye, dans la grande
banlieue dakaroise, a révélé que le plus grand danger à l'heure
actuelle est que les experts ont constaté que l'épidémie à VIH/SIDA
a débuté une féminisation pernicieuse, ce qui serait préjudiciable
pour le développement du pays, quand on sait la place que les femmes
y occupent".
Le ministre a reconnu les relations vicieuses qui existent entre
le développement du VIH/SIDA et la pauvreté. Pour cela, elle a révélé
que tous les projets d'appui à la promotion de la femme auront obligatoirement
un volet intégré de lutte contre le VIH/SIDA.
Approche décentralisée privilégiée
Elle a félicité l'union des femmes commerçantes du département
de Pikine qui a mobilisé ses membres dans cette lutte à travers
la sensibilisation dans le monde du commerce de l'informel et aussi
le soutien aux malades, aux personnes vivant avec le VIH et aux
orphelins du SIDA. Elle a confié aux journalistes que la mise en
œuvre du plan sectoriel "Femmes/SIDA" privilégie l'approche décentralisée
et la stratégie du "faire-faire" à travers les organisations de
femmes.
Pour sa part, le Dr Ibra Ndoye, secrétaire exécutif du Conseil
national de lutte contre le SIDA (CNLS), a attiré, lui aussi, l'attention
sur les menaces qui pèsent sur les femmes en soulignant avec force
que s'il y a quelques années, on avait un homme infecté pour une
femme infectée, l'ONUSIDA a constaté que maintenant on a un homme
infecté pour quatre femmes infectées".
Louant la forte mobilisation sociale d'hier et les initiatives
dynamiques prises par Mme Awa Guèye Kébé et Mme Ndèye Soukeina Guèye,
point focal du plan sectoriel "Femme/SIDA", le Dr Ibra Ndoye a expliqué
que le gouvernement sentant l'évolution de contexte épidémiologique
a décidé de quadrupler le budget affecté à l'accès aux médicaments
antirétoviraux, le portant ainsi de 250 millions de Fcfa, en 1998,
à 1 milliard de Fcfa, et développé un programme de lutte contre
la transmission du virus de la mère à l'enfant, mais aussi une promotion
du dépistage volontaire et anonyme dans des centres de dépistage
à travers le territoire.
Au nom de M. Ahmed Razhaoui, représentant du PNUD, M. Mademba Ndiaye
a déclaré à juste titre "que le combat contre le VIH/SIDA n'est
pas celui d'une semaine, mais qu'il est permanent, jusqu'à ce que
la menace soit définitivement écartée".
Dynamisme des organisations féminines
Lors de cette même cérémonie, le ministre Awa Guèye Kébé, dont
le département ministériel est le premier à signer les conventions
des plans sectoriels du secteur public dans la mise en œuvre du
plan stratégique contre le VIH/SIDA avec le conseil national de
lutte contre le SIDA, a remis le premier chèque destiné aux associations
de la société civile à l'association "And Bok Yakar" (ABOYA), très
active dans la lutte contre le VIH/SIDA au Sénégal.
Sur ce registre, Mme Ndèye Soukeina Guèye a indiqué ce que l'on
attend des organisations féminines qui doivent œuvrer pour sauver
l'avenir de leur pays et de leurs familles des drames du VIH/SIDA
que d'autres pays très touchés vivent déjà.
Pour cette semaine, divers financements ont été mobilisés, notamment
1.500.000 pour chaque représentant régional, 1690000 à raison de
300000 Fcfa par région et 400000 Fcfa par département.
En outre 2,4 millions ont été octroyés au ministère de la Famille
et de la Solidarité de nationale.
En ce qui concerne les associations, diverses subventions ont été
également données, dont 630.000 au CNJS, 715.000 à AEVF, 557.000
à AWA, 383.000 à l'ANPF, 700.000 à la FAFS, 795.000 à l'ANOFEN,
538.000 à l'AASED, 1.535.000 à l'union des femmes commerçantes,
1.585.000 à la SWAA, 205.000 aux femmes parlementaires, 570.000
à la COCOGES et 550.000 à l'AFAO.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=31409&index__edition=10015
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