Le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr Issa Mbaye Samb,
a révélé, dimanche dernier, à Fatick, que, dans les cinq prochaines
années qui coïncident avec la période de mise en œuvre de la 2e
phase du Programme de développement intégré de la santé (PDIS),
une dizaine de centres de dépistage volontaire et anonyme sera mis
en place à travers le pays. Cinq centres ont déjà été installés
avec l'appui de FHI/Usaid.
Le camp de sensibilisation des jeunes sur les IST/VIH/SIDA, organisé
au collège du Sine de Fatick, a été clôturé dimanche dernier. La
cérémonie de clôture a été présidée par le ministre de la Santé
et de la Prévention, Dr Issa Mbaye Samb, en présence des autorités
administratives et locales, des responsables de la SWAA, de FHI
et de nombreux invités. Selon le chef de ce camp, qui a regroupé
durant une semaine une quarantaine de jeunes venus de Fatick, Sokone
et Foundiougne, l'objectif était de sensibiliser les populations
pour une réduction de la vulnérabilité des jeunes face aux IST/VIH/SIDA.
De l'avis de René Sarr, cette activité a été menée à travers des
conférences, des veillées, des projections de films et des visites
à domicile. Il a souligné que 69 familles ont été visitées dans
cinq quartiers. Au total, 564 personnes ont été touchées en deux
jours. M. Sarr a déclaré que la sensibilisation a connu un succès
et des propositions concrètes ont été formulées par les populations.
Ces dernières ont, entre autres, demandé l'arrêt de la délivrance
des carnets de prostitution, l'implication des personnes vivant
avec le Vih, la création de centres ado et de dépistage anonyme.
Elles ont également souhaité que le dépistage avant le mariage soit
obligatoire.
Un bon travail de proximité
Venus à Fatick pour donner un coup d'accélérateur aux activités
des jeunes, le ministre de la Santé et de la Prévention s'est réjoui
des résultats obtenus par les campeurs "qui ont fait un excellent
travail de proximité". "C'est cela la prévention", a affirmé le
ministre. Mettant l'accent sur la prévention, Dr Issa Mbaye Samb
a rappelé que le chef de l'Etat, le président Abdoulaye Wade, a
dégagé une enveloppe de 21 milliards de francs destinée uniquement
à la sensibilisation, à l'éducation et à la communication afin de
contenir la pandémie du Vih/Sida.
Après avoir rappelé que le taux de prévalence est de 1,4 % au Sénégal,
mais, a ajouté le ministre de la Santé et de la Prévention, il y
a des poches où la situation est dramatique notamment à Kolda (2,9
%), Diourbel (2,5 %), Ziguinchor (1,9 %). Il faut renforcer les
actions dans ces zones pour faire baisser les taux de prévalence
à l'instar des autres régions où le taux de prévalence est assez
bas comme à Fatick (1 %), a dit en substance le ministre qui a révélé
que des programmes spéciaux sont en train d'être élaborés "pour
plus d'agressivité dans la lutte contre les Vih/Sida".
Dr Issa Mbaye Samb a saisi l'occasion pour exhorter les jeunes,
les femmes, les clubs de solidarité et d'autres à élaborer des projets
et les soumettre afin de bénéficier des financements disponibles.
Le ministre a révélé que, dans les cinq prochaines années, qui coïncident
avec la période de mise en œuvre de la 2e phase du Programme de
développement intégré de la santé (PDIS), une dizaine de centres
de dépistage volontaire et anonyme seront mis en place à travers
le pays. Cinq centres ont déjà été installés avec l'appui de FHI/Usaid.
En réponse à la doléance relative à la création d'un centre pour
adolescents (ado) à Fatick, il a promis d'en parler à son collègue,
le ministre de la Jeunesse.
Parlant de l'hôpital régional de Fatick dont l'ouverture est impatiemment
attendue par les populations, le ministre de la Santé et de la Prévention
a indiqué qu'en collaboration avec le ministre de l'Urbanisme et
de l'Habitat, le ministre de l'Economie et des Finances, le ministre
du Budget, une réunion sera convoquée la semaine prochaine "pour
voir dans quelle mesure il faut continuer les travaux et essayer
de rendre l'hôpital à la population de Fatick".
Réduction de la vulnérabilité des jeunes
Auparavant, le coordonnateur régional du projet SWAA pour la réduction
et la vulnérabilité des jeunes face aux IST-VIH/SIDA, Cheikh Tidiane
Camara, a présenté à l'assistance les activités menées dans la région
de Fatick. Selon lui, après le lancement du projet qui prend fin
en décembre 2004, les activités ont tourné autour de la formation
des jeunes avec l'appui du médecin chef du district de Fatick et
l'organisation de ce camp de jeunesse qui a connu un grand succès.
M. Camara a tenu à remercier FHI qui a financé tout le programme
et les autres qui ont appuyé leur action dans la région. Enfin,
il a vivement salué la présence du ministre de la Santé et de la
Prévention à Fatick.
La présidente nationale de la SWAA, Mme Khadijatou Bâ, et la présidente
nationale de la SWAA/Jeunes, Mme Fatoumata Dia, se sont réjouies
des résultats obtenus par les participants au camp avant de les
exhorter à se mobiliser massivement pour la lutte contre la pandémie
du Sida. Elles ont, en conclusion, mis en exergue la qualité du
partenariat qui lie leur organisation à FHI. Le représentant de
FHI, El Hadji Diouf, a réitéré l'engagement de l'USAID, à travers
FHI, à soutenir la lutte contre le Sida. Il a souligné que le combat
contre la pandémie doit être l'affaire de tout le monde. Il a invité
les jeunes à prendre un engagement pour faire de cette lutte leur
principale priorité. M. Diouf a rappelé que FHI a déjà installé
5 centres de dépistage, ajoutant qu'un centre régional de dépistage
sera installé à Fatick si le local est disponible.
OUMAR NGATTY BA
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=33694&index__edition=10074
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