L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

Afin d'être en harmonie avec la déontologie Internet, nous vous précisons que toutes nos sources sont informées des textes que nous leur empruntons afin de les mettre à votre disposition dans cette rubrique.

Toutefois, comme elles le précisent elles-même pour la plupart, nous vous prions de traiter les informations avec la plus grande prudence et de ne pas hésiter à suivre les liens que nous plaçons systématiquement à la fin des articles, afin de lire le document original et de contacter, le cas échéant, l'auteur ou le responsable de la publication.

Si vous souhaitiez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir suivre le lien afin de récupérer le document original et vous conseillons d'en informer les responsables.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur SantéTropicale.com

Santetropicale.com

Page d'accueil de Santetropicale.com La Bibliothèque de Santé tropicale Le Kiosque des revues médicales africaines Dictionnaire Internet Africain des Médicaments Web médical africain Annuaire de la santé en Afrique Qui contacter ?

L'actualité de la santé en Afrique

Traitement du sida : La médecine traditionnelle avoue ses limites - Walfadjri - Sénégal - 09/07/2004

Par ces temps où de partout des tradipraticiens battent campagne publicitaire annonçant pouvoir guérir le sida, des guérisseurs regroupés au sein de l'Ong Gëstu, appellent à la retenue. Les guérisseurs traditionnels sénégalais, membres de l'ONG Gëstu (recherche en wolof), ont invité leurs collègues à observer une grande prudence dans le traitement du Vih/sida. "Nous ne pouvons soigner que les maladies opportunistes qui se manifestent avec le sida dont les diarrhées et les maux de tête, mais non la maladie elle-même. Nous n'avons pas encore trouvé le remède à la pandémie", reconnaît, avec humilité, Ousmane Ndiaye, secrétaire général de l'Ong Gëstu, une association créée en 1996. Elle regroupe 157 tradi-thérapeutes qui font recours aux plantes, cauris, racines et autres décoctions pour soigner leurs malades.

"Beaucoup de tradipraticiens continuent de confondre le sida avec la chaude pisse, une infection sexuellement transmissible (IST)", a expliqué à Ips, Ndiaye. Il estime que "les tradipraticiens doivent savoir ce qu'ils peuvent faire dans le traitement du sida et ce qu'ils ne peuvent pas faire et cesser de chercher à leurrer les populations". Ce conseil donné aux tradi-thérapeutes se justifie amplement si l'on sait qu'en général, 80 % des populations africaines font recours en premier lieu à la médecine traditionnelle lorsqu'elles sont souffrantes.
"Quand un individu est atteint par le virus du sida, il est désespéré et a souvent tendance à se tourner vers toute personne affirmant qu'elle peut le soigner, parmi lesquelles les guérisseurs traditionnels", indique Ndiaye à Ips. Ndiaye relève toutefois que "toute maladie a un remède, mais que dans le cas précis du Vih/sida, il faut s'entourer de beaucoup de précautions avant de dire qu'on peut détruire le virus alors qu'on ne possède pas de laboratoire. Les cauris ne peuvent pas déceler un virus".

Amadou Bâ, coordonnateur de l'Ong Gëstu, plaide dans le même sens, invitant ses collègues à "plus de retenue" dans le traitement du Vih/sida. "Une confusion peut intervenir dans le diagnostic car on ne peut prétendre venir à bout d'une maladie dont on ignore les symptômes", souligne Bâ à Ips. Aussi, demande-t-il aux tradi-thérapeutes de s'armer de patience, "le temps, pour eux, de mieux comprendre les causes de la pandémie du sida". Bâ estime qu'il faut d'abord que les guérisseurs traditionnels soient informés sur le Vih/sida afin de ne pas commettre une confusion dans le traitement de la maladie. Selon lui, il peut exister des similitudes entre le virus du sida et certaines maladies opportunistes.
A ce propos, explique Bâ, "nous sollicitons une meilleure collaboration avec les techniciens de la médecine moderne".

La requête formulée par les membres de l'Ong Gëstu a trouvé un écho favorable auprès des autorités sanitaires publiques, puisqu'un atelier a été organisé à leur intention en juin dernier à Dakar dans le but de mieux les familiariser avec les symptômes du Vih/sida. Les guérisseurs traditionnels membres de Gëstu déclarent ne pas vouloir aller vite en besogne dans la recherche d'un remède contre le Vih/sida. Mais ils veulent mieux connaître la maladie avant de songer à la combattre, en complémentarité avec des techniciens de la médecine moderne.

A travers cet atelier de formation qui a duré trois jours, le gouvernement veut donner à la médecine traditionnelle la place qui doit lui revenir dans le cadre de la politique sanitaire nationale, déclare le chef de la Division médecine traditionnelle au ministère de la Santé, Aliou Aw. Le gouvernement sénégalais souhaite aller dans le sens des recommandations préconisées par l'Organisation mondiale de la santé (Oms) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) incitant les Etats membres à développer une politique de protection et de préservation des savoirs traditionnels, indique Aw.
A cet égard, le gouvernement prépare un projet de loi qui sera soumis "prochainement" à l'Assemblée nationale visant à mieux réglementer la médecine traditionnelle au Sénégal, selon Aw. Cinq axes seront développés par cette loi et porteront essentiellement sur la réglementation de la médecine traditionnelle ; la valorisation de la pharmacopée ; la valorisation des travaux de recherche ; la définition, par le ministère de la Santé, d'un cadre d'échanges et de concertation entre tous les acteurs ; ainsi que la protection et la promotion des savoirs traditionnels.

Selon un recensement effectué cette année par le ministère de la Santé, dans huit des onze régions du Sénégal, on dénombre 630 tradi-thérapeutes. Un répertoire et une base de données seront élaborés par le ministère afin de mieux suivre les activités des médecins traditionnels opérant dans tout le pays, précise Aw. Appuyée financièrement par le Comité national de lutte contre le sida (Cnls), Gëstu envisage, selon Ndiaye, son secrétaire général, d'organiser, à travers le pays, d'autres sessions de formation axées sur le même thème.
Conscients de la place primordiale qu'ils occupent au sein de la société, les guérisseurs traditionnels veulent servir de relais auprès des populations qui les consultent régulièrement pour des questions d'ordre social, en démultipliant notamment les campagnes de prévention contre le Vih/sida. "Il n'existe pas quelqu'un de plus apte que le guérisseur qui soit en contact permanent avec presque toutes les couches de la population pour véhiculer les messages de prévention contre la pandémie", affirme Ndiaye.

Selon le rapport du bulletin épidémiologique de l'année 2001, les personnes atteintes de sida au Sénégal sont estimées à 80 000 dont 77 000 adultes, avec un ratio de neuf hommes infectés pour sept femmes. Un plan national stratégique de lutte contre le sida (2002-2006), élaboré par le gouvernement, se fixe comme objectif de maintenir le taux actuel deprévalence du Vih/sida de l'ordre de 1,4 %, en dessous de trois pour cent à l'horizon 2006.
En dehors de Gëstu, une autre association dénommée Prometra/Sénégal (Promotion des médecines traditionnelles), réunit des guérisseurs traditionnels. Dirigée par un médecin, Erik Gbodossou, l'association Prometra a ouvert un centre expérimental des médecines traditionnelles appelé Malango dans la région de Fatick, dans le centre du pays, à 152 kilomètres de Dakar.

Lire l'article original : http://www.walf.sn/societe/suite.php?rub=4&id_art=11180


Retour actualités
 
Copyright © 2004 NG COM Santé tropicale. Tous droits réservés. Site réalisé et developpé par NG COM Santé tropicale