Une sévère épidémie de fièvre typhoïde a secoué
dernièrement la Cité de Kasangulu dont une soixantaine de malades
déclarés étaient suivis dans les diverses formations médicales de
la place. Cinq de ces malades ont succombé de cette maladie. Kasangulu
étant à l'entrée de Kinshasa, il importe que d'utiles dispositions
soient prises pour que cette maladie n'envahisse pas Kinshasa où
l'on signale déjà d'ailleurs une épidémie de gastro-entérite dans
la commune de Kimbanseke ! Depuis quelques mois, une maladie des
mains sales sème la terreur dans les rues de la cité de Kasangulu,
Chef-lieu du Territoire du même nom, dans la province du Bas-Congo.
Il s'agit, en effet, de l'épidémie de la fièvre typhoïde, dont une
soixante de cas de personnes atteintes ont déjà été reçues à l'hôpital
général de référence Massa de la cite de Kasangulu.
Dans le lot, cinq malades ont trouvé la mort suite
à des complications graves de la fièvre typhoïde, cas essentiellement
dus au retard d'acheminement des malades à l'hôpital. D'autres cas
ont été signalés au centre hospitalier marial ainsi qu'au centre
médical du quartier Kiloso. Des sources bien informées il revient
que c'est le quartier Kiloso qui passe pour être le foyer de contagion,
vu le nombre des cas enregistrés dans cette partie de la cite de
Kasangulu Ce qui est déplorable, c'est le fait que les habitants
de Kasangulu sont abandonnés à leur triste sort. Aucune autorité
médicale, en commençant par le ministère de la Santé, pourtant ministère
de tutelle, ni les Ong sanitaires, personne ne s'occupe de cette
grave épidémie de la fièvre typhoïde. Ce que d'aucuns doutent c'est
le fait que cette terrible épidémie, très résistante aux médicaments
n'envahisse la ville de Kinshasa, ville où la notion de salubrité
n'existe pas.
Selon les experts dans le domaine médical, la spécificité de l'épidémie
qui sévit à Kasangulu, est due au fait qu'il s'est constitué une
souche multi-résistante des salmonelles.
Pour rappel, la fièvre typhoïde est une maladie
infectieuse humaine causée par une bactérie, dite bacille d'Eberth,
autrement dit salmonella typhus ou encore par le paratyphus. Ces
bactéries sont responsab1es des gastro-entérites fébriles aiguës,
qui se déclarent dans les 8 ou 15 jours après une ingestion d'eau
ou d'aliments contaminés par ces bactéries.
Il est à noter qu'à la première semaine, la maladie se caractérise
par une fièvre qui s'élève progressivement, suivie des maux de tête,
des nausées et vomissements, de la constipation parfois de la diarrhée.
L'examen clinique du patient révèle l'existence d'un poul lent malgré
la fièvre, et d'une rate habituellement augmentée de volume.
A La deuxième semaine, on atteint la phase d'état de la maladie.
Le patient commence à présenter une fièvre en plateau entre 39 et
40°c. Il manifeste, par moment, une confusion mentale. Les manifestations
de cette terrible maladie peuvent intéresser plusieurs organes à
l'instar des poumons (broncho-pneumonie), du système nerveux central
(méningite, méningo-encéphalite), les os (ostéites), les articulations
(arthrites, le coeur (endocardites), les reins. Des complications
digestives graves peuvent survenir à ce stade, telles que les hémorragies
digestives, la perforation intestinale, avec péritonite. Un certain
nombre de cas peuvent évoluer vers une guérison spontanée.
En ce qui concerne le diagnostic bactériologique, il se fait par
l'isolement du germe, à partir de l'examen des cultures des selles,
ainsi que la mise en évidence des anticorps circulants, par hémoculture
(sérodiagnostic de widal).
Malgré l'indifférence des autorités sanitaires
du pays, grâce à la perspicacité de l'équipe des soins de cet hôpital
de référence de Kasangulu, en dépit des moyens de bard, elle a su
mettre sur pied un schéma de prise en charge efficace. Elle est
arrivée à maîtriser cette souche multi-résistante des salmonelles.
La ville province de Kinshasa est depuis quelques jours menacée
d'une épidémie de gastro-entérite. Elle sévit dans la zone de santé
de Kikimi dans la commune de Kimbanseke. Cette épidémie touche les
enfants de zéro (0) à cinq (5) ans et s'accroît peu à peu. Mais
elle a déjà fait plusieurs victimes, note un communiqué du gouverneur
de la ville province remis à notre rédaction hier soir. Les statistiques
de l'inspection provinciale de la Santé affichent déjà 62 décès
sur 1.514 cas enregistrés dans la capitale. La cellule de gestion
des urgences, précise-t-on, est à pied d'œuvre pour assurer la prise
en charge de différents cas signalés. L'autorité urbaine qui est
particulièrement préoccupée par cette situation, demande aux parents
de respecter les règles d'hygiène en prenant soins de leurs enfants
jusqu'à l'éradication totale de cette épidémie. Toutefois, elle
les prie de contacter le centre de santé le plus proche des l'apparition
d'une diarrhée suspecte. On ne connaît pas encore la cause de cette
épidémie, mais l'on doit savoir que l'environnement insalubre, le
manque criant d'eau potable dans les quartiers Kikimi à Kimbanseke
peuvent être pour beaucoup dans la résurgence de cette maladie qui
terrasse quelques vies humaines. Voilà un élément qui conforte la
démarche du gouverneur Kimbunda, qui a décrété l'opération coup
de poing, pour rendre la ville capitale très propre.
Jean-Pierre Seke/Godé Kazadi | L'Avenir
Lire l'article original : http://www.digitalcongo.net/fullstory.php?id=39613
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