Le recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de
Dakar (UCAD), le Pr. Abdou Salam Sall, a souhaité, hier matin, la
création d'une polyclinique internationale au sein de la Faculté
de Médecine, de Pharmacie et d'Odontostomatologie et un développement
accru de l'intégration des Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication (NTIC) dans les domaines de la recherche,
des échanges scientifiques et surtout de l'enseignement, à travers
ses volets formation et perfectionnement spécialisé, tant à Dakar
qu'au niveau décentralisé.
Le recteur de l'UCAD, le Pr Abdou Salam Sall, qui ouvrait les travaux
des18es journées annuelles de chirurgie organisées par le département
de chirurgie et des Spécialités Chirurgicales de la Faculté mixte
de Médecine, de Pharmacie et d'Odontostomatologie (FMPOS) axées
pour cette édition sur le thème des "complications en chirurgies",
a souligné que la Faculté de Médecine et de Pharmacie, qui détient
en tout 333 enseignants et chercheurs, peut (et doit) s'engager
résolument dans les voies novatrices dans le cadre des réformes
actuellement mises en œuvre au sein de l'UCAD. Il a énuméré cinq
axes retenus par l'UCAD pour le devenir futur de ses écoles et instituts
supérieurs de formation et, parmi ceux-ci, on note l'eau et la qualité,
la valorisation de la biodiversité, la santé, la pêche et l'aquaculture.
Il a indiqué que la Santé ne concernait pas seulement les professionnels
de la Médecine, mais intéresse aussi d'autres secteurs comme l'Economie,
les Sciences, la Sociologie, les Sciences Juridiques, etc.
Une université de développement
Les problèmes de santé, comme tant d'autres qui
concernent d'autres sujets cruciaux parmi lesquels l'autosuffisance
alimentaire, l'habitat et la préservation de l'environnement, se
posent en grand nombre et de façon cruciale à nos pays. "Et du fait
de leurs facteurs étiologiques et des réponses qu'ils requièrent,
a dit le recteur, la solution à ces problèmes nécessite des échanges
rapides d'informations scientifiques, une collaboration pluridisciplinaire,
dans le cadre de projets concrets, une mobilisation adéquate de
ressources et une gestion transparente et démocratique dans la sérénité
de l'espace universitaire".
"Ce sont des enjeux qui se placent dans l'avenir des universités,
surtout celles des pays en voie de développement, dans un contexte
mondial marqué par l'accélération de l'évolution des savoirs et
le mouvement rapides des informations à travers les NTIC", a indiqué
le Pr. Sall, qui s'est dit conforté par la place accordée, pour
cette édition des journées de chirurgie, à l'éthique et à l'apport
des NTIC dans la formation des assistants et des étudiants.
"Les moyens, a-t-il toutefois dit, ne seront à notre disposition
que si nous prouvons que nous sommes efficients dans l'imagination
et la mutualisation des compétences", a ajouté le Recteur qui répondait
ainsi au Pr. Mouhamadou Ndiaye, chef du département de Chirurgie
et des spécialités chirurgicales qui déplorait les difficultés financières
pour la tenue de leurs rencontres scientifiques et l'insuffisance
de ressources humaines pour les postes d'enseignement.
Moment d'évaluation
Le Pr. Doudou Thiam, doyen de la FMPOS de l'UCAD,
a, lui, relevé le fait que ces journées constituent un moment favorable
à l'évaluation, grandeur nature, des capacités pédagogiques des
jeunes enseignants avant les concours d'agrégation. Il s'est félicité
de la "domestication des NTIC" dans l'enseignement et la formation.
Selon le chef du département de Chirurgie et des spécialités chirurgicales,
"les journées de chirurgie sont organisées depuis 19 ans dans le
but de participer à l'activité globale de recherche au niveau de
la Faculté et, plus généralement, dans l'animation de l'espace universitaire".
"Elles avaient été organisées en 1986, a-t-il souligné, pour relever
le niveau scientifique au niveau du département de chirurgie et
des spécialités chirurgicales. Depuis, chaque année, les journées
se tiennent avec un thème qui a été choisi pour permettre à chacun
de produire des travaux scientifiques qui puissent s'y intégrer
ou en dehors du thème et présentés sous forme de communication",
a précisé le Pr. Ndiaye, par ailleurs chef du service de Chirurgie
cardiaque.
Les journées ont permis, après 18 ans, de faire en sorte que le
département de chirurgie représente au niveau de l'espace universitaire
un modèle pour ce qui concerne les productions scientifiques, mais
également pour l'encadrement des enseignants et de leur promotion
sur le plan de la recherche.
"Ces deux thèmes se recoupent, parce que si la qualité est optimale,
les complications sont réduites, et si on veille à connaître parfaitement
les complications, nous pourrons définir les chemins par lesquels
nous devons passer pour améliorer la qualité des soins", a précisé
le Pr. Mouhamadou Ndiaye.
Hommage à feu le Pr. Idrissa
Pouye
"Pour cette année, nous avons introduit un élément
nouveau en y intégrant le personnel paramédical et nous nous consacrons
à faire de l'enseignement destiné à ce personnel dont le rôle, dans
la qualité des soins, est fondamental dans les actes chirurgicaux".
Enfin, un vibrant hommage a été rendu par les différents orateurs
à un des grands maîtres de la Faculté de Médecine et de Pharmacie,
feu le Pr. Idrissa Pouye, rappelé à Dieu il y a de cela quelques
semaines. Le Pr. Idrissa Pouye, rappelle-t-on, a beaucoup contribué,
au sein de l'Ecole de Médecine de Dakar, à la formation de nombreux
médecins et de spécialistes, surtout dans le domaine de la traumatologie
et de l'Orthopédie. Il a été un des fervents maître d'œuvre de la
création du Centre de Traumatologie et d'Orthopédie (CTO), devenu
depuis 8 ans Hôpital général Grand-Yoff (HOGGY). Il était, d'ailleurs,
le président du conseil d'administration de cet établissement de
santé.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=39252&index__edition=10225
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