Les Journées annuelles de chirurgie ont démarré
avant-hier. Elles ont pour thème les complications en chirurgie
qui interpellent autant le chirurgien que le malade. C'est pourquoi,
plus de 80 communications sont prévues pour fouiller le sujet et
chercher des solutions permettant de minimiser le risque chirurgical.
Le département de chirurgie de la faculté de Médecine,
de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de l'Ucad tient, depuis avant-hier,
ses 18e journées annuelles de chirurgie. Le thème de cette année
porte sur "les complications en chirurgie". Des sous-thèmes sont
au menu. Comme la qualité des soins, le dossier infirmier et l'éthique
médicale.
Pour le chef de département de chirurgie, le Pr Mouhamadou Ndiaye,
"les complications en chirurgie interpellent tous les chirurgiens
ainsi que leurs malades. Les complications sont redoutées par ces
derniers et sont à l'origine de la question qui est toujours posée
: quel est le risque de cette intervention ?"
Pour lui, plus de 80 communications seront présentées pour fouiller
le sujet et proposer des solutions afin de minimiser le risque chirurgical.
La table-ronde sur la démarche du processus qualité en chirurgie
participe à atteindre cet objectif, à réduire "le risque évitable
à son strict minimum grâce à la standardisation et à l'évaluation
continue des procédures de soins per et peri-opératoire".
Pour sa part, le doyen de la faculté de Médecine, de Pharmacie et
d'Odonto-Stomatologie, le Pr Doudou Thiam considère que ces journées
sont "un forum privilégié pour des échanges d'expériences entre
enseignants et chercheurs, mais aussi un moment favorable à l'évaluation,
grandeur nature, des capacités pédagogiques des jeunes enseignants
avant les concours d'agrégation". Les complications sont, selon
le Dr Bay Karim Diallo, secrétaire général du comité d'organisation
des journées, "le fait à la fois du chirurgien et du malade. Ce
dernier peut être à l'origine des complications quand il est diabétique,
par exemple. Quant au chirurgien, il peut créer des complications
si, dans son intervention, il perfore une veine, un nerf...".
Et le Dr Diallo précise que des dispositions sont prises pour minimiser
ces complications. "Il s'agit de l'anesthésie. Mais en cas d'urgence,
cela est pratiquement impossible", explique-t-il. Cependant, pour
le Dr Diallo, "un bon diagnostic conduit à une indication précise
avec comme conséquence probablement une intervention correcte, sans
surprise". Malgré tout, il réclame l'amélioration du plateau technique
comme le matériel radiologique (scanner, imagerie par résonance
magnétique), le matériel fibroscopique et endoscopique.
D'ailleurs, une assemblée générale constitutive s'est réunie, hier,
dans ce cadre. De son côté, le Pr Mouhamadou Ndiaye en a profité
pour plaider la cause de son département, en réclamant un laboratoire
de chirurgie expérimentale. "La réalisation de notre projet de laboratoire
de chirurgie expérimentale nous ouvrira de grandes perspectives
dans ce domaine.
De même, l'implication du département dans la réorganisation des
Certificats de spécialisation par la mise en place d'un tronc commun
adapté aux différentes spécialités chirurgicales est souhaitées
par la majorité des enseignants et des étudiants". Le Pr Ndiaye
a aussi demandé "la mise en commun de moyens ainsi que l'ouverture
de nouveaux terrains de stage (qui) permettra d'atteindre ces objectifs
et de doter nos pays de spécialistes respectés, c'est-à-dire compétents
et responsables parce que bien formés. Nous en avons la volonté,
donnez-nous les moyens", a dit le chef de département.
Le recteur de l'Ucad, Abdou Salam Sall, qui a ouvert
les journées, a annoncé la création de cinq écoles doctorales. Il
s'agit des écoles doctorales sur l'eau et la qualité de l'eau, sur
la valorisation biochimique, sur la santé avec l'implication non
pas seulement de la faculté de Médecine, mais également de celles
des Sciences, du droit, du département de sociologie, sur la pêche
et sur l'aquaculture.
Quant aux moyens, le recteur indique que leur obtention dépend de
l'efficience du système mis en place. "Les moyens ne seront à notre
disposition que si nous prouvons que notre système est efficient.
Pour construire l'efficience de notre système, l'Ucad doit polariser,
notamment la faculté de Médecine, l'ensemble des structures sanitaires
de Dakar, Thiès, et même celles de Kaolack. Si vous vous mobilisez,
l'argent sera trouvé". Mais pour le recteur de l'Ucad, c'est "la
gestion qui pose problème. Il faut dépasser cela pour la transparence".
Moustapha BARRY
Lire l'article original : http://www.walf.sn/actualites/suite.php?rub=1&id_art=11022
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