La direction de l'hôpital d'enfants Albert Royer
(HEAR) et ses différents présidents de commissions du projet d'établissement
ont passé la première épreuve dans le processus de validation devant
les membres de leur conseil d'administration présidé par le Pr.
Ousseynou Fall Dia.
Il reste toutefois un long chemin à faire, car
cet atelier, qui s'est tenu samedi au complexe de la Piscine Olympique
du Point E, est la toute première étape avant le "grand Oral" devant
la commission nationale de validation présidé par le Secrétaire
général du ministère de la Santé. C'est cette commission nationale
qui, en réalité, devra adopter définitivement leur document devant
servir de "tableau de bord" pour le pilotage de l'évolution, jusqu'en
2008, de cet établissement public de santé d'une capacité de 120
lits, la seule référence nationale hospitalière de "niveau 3", spécialisée
dans la prise en charge des maladies de l'enfant.
C'était donc samedi un moment "d'échauffement"
pour le staff de l'HEAR qui devra bien huiler sa présentation et
les contenus de son document dont les divers volets sont : le projet
médical, la gestion des ressources humaines et financières, le projet
social, les soins infirmiers et, surtout, le plan de financement
pour la réalisation de tout ce qui précède.
Dans leurs présentations respectives, le directeur de l'HEAR, le
Dr Youssou Ndiaye, et le Pr. Dembel Sow, président de la commission
médicale, ont mis en exergue la position stratégique de cet établissement
mis en service en mai 1981 dans le dispositif sanitaire national
et qui recherche 14,8 milliards de Fcfa pour son plan de financement
pour la période allant jusqu'en 2008. Dans ce plan de financement
dévoilé par Mme Sall Kadiata Diop, "8 milliards de Fcfa sont destinés
aux investissements et 6 milliards de Fcfa au fonctionnement de
cet établissement qui aspire, selon le Pr. Dembel Sow, président
de la commission médicale de l'HEAR, à devenir un pôle d'excellence
national et sous-régional dans la prise en charge de tout ce qui
touche le binôme Mère-Enfant sur le plan sanitaire te social".
Ils ont expliqué ses diverses missions en matière de soins spécialisés
et intensifs, de recherche et d'enseignement pour les futurs médecins,
spécialistes en pédiatrie et personnels paramédicaux. Ils ont soulevé
aussi des insuffisances dans divers compartiments et fonctions de
l'HEAR qui, rappelle-t-on, reçoit, depuis le départ des Canadiens
en décembre 1996, la globalité de son budget de fonctionnement de
l'Etat ; les recettes propres de l'HEAR ne contribuant que pour
22% dans les ressources financières. Ces insuffisances se trouvent
principalement dans le plateau technique qui ne permet pas de réaliser
certaines explorations fonctionnelles essentielles dans la prise
en charge des maladies de l'enfant et les ressources humaines composées
de 7 universitaires, 96 fonctionnaires et non fonctionnaires de
l'Etat et, enfin, de 83 contractuels, un total qui ne permet pas
d'abattre le gros volume de travail suscité par la demande croissante
en soins. Entre 1998 et 2003, le nombre de consultants est passé
de 7582 à 9327. Il en est de même pour les consultations qui ont
"bondi" dans la même période de 8118 à 19745 qui est actuellement
la moyenne annuelle.
Sur ce registre, le Directeur de l'HEAR a toutefois
révélé que des efforts ont été effectués par l'établissement dans
l'amélioration des conditions d'hospitalisation, du cadre de travail
des personnels, de l'hôtellerie, de l'accueil des consultants externes,
des urgences et des visiteurs sur fonds propres.
De son côté, le Pr. Dembel Sow a indiqué que ce projet d'établissement
devrait permettre de mieux répondre à la demande en soins qui est
actuellement faible, dans la mesure où le nombre global de lits
pédiatriques dans la région de Dakar n'est que de 375 dont 120 logés
à l'HEAR, 90 au service de Pédiatrie de l'hôpital Aristides Le Dantec,
25 à l'hôpital général de Grand-Yoff et 20 au centre de santé Roi
Baudouin de Guédiawaye.
Il a rappelé que la population pédiatrique du Sénégal est de 47%
sur la population nationale de 10436000 individus. Chaque année,
a-t-il souligné, "le Sénégal enregistre 480000 naissances, avec
une mortalité infanto-juvénile de 145 pour 1000".
Il a ensuite souligné l'ambition de l'HEAR de se doter d'un service
de pédiatrie, mais aussi d'autres pour l'ophtalmologie, la chirurgie,
les soins intensifs, la néonatalogie, la pneumologie pédiatrique,
la pédodontie et la pharmacie, en plus de l'obtention d'un scanner
pour le service d'imagerie médicale. L'HEAR devrait donc, grâce
à ce projet, accroître ses capacités d'accueil pour les hospitalisations
et les consultations externes par la création d'une clinique externe
sous forme d'hôpital de jour qui pourra délivrer des soins ambulatoires
pour les pathologies chroniques.
Le Pr. Dembel Sow a déploré le grand afflux quotidien
de malades au niveau de l'HEAR pour des consultations externes et
dont une grande quantité peut être gérée par les centres de santé,
voire même les postes de santé de la région de Dakar.
"Un bon fonctionnement du système de la pyramide sanitaire devrait
donc régler ce problème d'engorgement auquel l'hôpital est confronté
quotidiennement, ce qui lui permettrait de se consacrer de façon
idoine aux cas compliqués qui lui sont référés de tous les coins
du territoire national", a expliqué le Pr. Dembel Sow.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=39159&index__edition=10223
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