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L'actualité de la santé en Afrique

Interview - Pénurie de sang dans les centres de transfusion - Le libéral - Côte d'Ivoire - 03/09/2004

DR. HYDA JULES (CENTRE NATIONAL DE TRANSFUSIONSANGUINE) : "IL Y A PERIL EN LA DEMEURE"
Depuis quelques semaines, le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) de Treichville est débordé par les demandes en poches de sang. Raison pour laquelle, les responsables de cette structure multiplient les appels à la population, afin que des vies humaines soient sauvées. Dr. Hyda Jules explique les raisons de cette pénurie de sang.

Le libéral : Ces derniers temps, un communiqué est abondamment diffusé sur le petit écran, invitant la population à venir donner son sang. Y a-t-il péril en la demeure ?

Docteur Hyda Jules : Oui, car il se trouve qu'en ce moment, la demande en poche de sang est très forte. Il fallait donc chercher les moyens pour alerter le maximum de donneurs. En cela, la direction de la RTI nous a été d'un précieux apport.

Le libéral : Qu'est-ce qui justifie cette forte demande ?

Docteur Hyda Jules : Il y a deux éléments qui justifient cette hausse de la demande. On a d'abord un besoin accru de la population, particulièrement les malades. Il y a aussi le fait que les élèves qui constituent un nombre considérable de donneurs sont encore en vacances. La forte demande pour les malades s'explique par un accroissement des pathologies surtout les accès palustres. Pendant cette saison post-pluvieuse, les pathologies augmentent et du coup, les besoins sont importants. Cette forte demande s'explique aussi par le fait que nous servons tout le territoire ivoirien, avec la fermeture de Bouaké et de Korhogo. Tout repose maintenant sur Abidjan et le Centre régional de Daloa.

Le libéral : Comment comptez-vous faire face à ces ruptures qui peuvent être préjudiciables aux malades ?

Docteur Hyda Jules : Il nous faut prélever le maximum de sang en recrutant le maximum de donneurs et en faisant en sorte que ceux qui sont déjà donneurs puissent revenir, tous les 75 jours pour les hommes et tous les 90 jours pour les femmes. Il faut savoir que les sangs prélevés sont périssables. Pour une population de 16 millions, il faut au moins un million et demi de donneurs réguliers pour satisfaire les besoins nationaux, selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé). Aujourd'hui, si vous interrogez le président de l'Union nationale des donneurs de sang (Unadsci), il vous répondra que nous sommes environ 10.000 donneurs par an. Vous voyez que le fossé est très grand.

Le libéral : Qu'est-ce qui peut expliquer la réticence des donneurs ?

Docteur Hyda Jules : La réticence a plusieurs explications. On a d'abord certains groupes religieux comme les Témoins de Jéhovah qui sont contre le principe des dons de sang. On a aussi la psychose du test du VIH/Sida, puisque de façon systématique, lorsque nous prélevons le sang, nous effectuons automatiquement le test de dépistage du sida, l'hépatite B, l'hépatite C, la syphilis et le groupe sanguin. Certains ont donc peur des résultats. Pour d'autres, ce sont les mœurs, les pratiques religieuses, les coutumes. Pour ces personnes, le don de sang a d'autres significations. Nous disons qu'il faut dépasser ces considérations en réaffirmant que donner son sang, c'est sauver des vies.

Le libéral : Etes-vous obligé d'informer les donneurs qu'ils ont par exemple le VIH/Sida ?

Docteur Hyda Jules : En fait, au moment de recueillir le sang d'un donneur, nous l'informons de tous les examens qui seront faits sur la poche de sang avant de la distribuer. Mais le donneur, tant qu'il ne vient pas réclamer son résultat, nous le gardons. D'ailleurs, nous avons créé ici un Centre de suivi des donneurs qui permet de suivre toute pathologie détectée. Quelle que soit la pathologie, nous avons des médecins spécialisés.

Le libéral : Vous voulez dire qu'il y a des avantages à être donneur régulier ?

Docteur Hyda Jules : Ah oui ! C'est une question fondamentale. Chez nous, lorsque le donneur a un problème de sang, lui et ses ayants droit, à savoir son père, sa mère, sa femme ou son mari et ses enfants sont gratuitement suivis. De plus, les examens de VIH (5.200 F Cfa), hépatite B (5200), hépatite C (5.200 F Cfa), groupe sanguin (3.900 F Cfa) etc… sont faits gratuitement pour lui.

Le libéral : Des voix s'élèvent pour dénoncer le coût élevé des poches de sang. Alors que les dons sont gratuits.

Docteur Hyda Jules : Le jour où la transfusion sanguine sera totalement payante, nous allons tous mourir. Si les donneurs veulent par exemple faire payer leurs dons à 10.000 F Cfa, nous nous allons traiter ce sang à 50.000 F Cfa et nous le vendrons à 100.000 F Cfa. Mais nous ne pouvons pas le faire. Nous sommes une structure étatique. Nous ne nous enrichissons pas de la vente des poches de sang. Sachez que les prix de vente sont homologués. Lorsque le malade est dans un hôpital général, la poche coûte 3.000 F Cfa, dans un CHU, elle coûte 8.000 F Cfa et dans une clinique privée, elle revient à 25.000 F Cfa. En fait, l'OMS demande, en calculant tous les intrants pour constituer une poche, de vendre les poches à 7.500 F Cfa au moins. Mais nous sommes une structure subventionnée par l'Etat. Jusqu'en 1992, les poches étaient gratuites. Quand on dit que nous vendons le sang, le mot n'est pas propre. Vendre suppose un prix d'achat et un prix de revient.

Le libéral : Les sangs achetés au CNTS sont-ils sécurisés ?

Docteur Hyda Jules : En fait, la transfusion à risque zéro n'existe pas. Mais, en Côte d'Ivoire, toute modestie mise à part, nous sommes le centre de référence en Afrique de l'Ouest. Tous les examens requis par l'OMS sont effectués chez nous. Ce qui ne se fait pas partout. Mais faire tous les examens ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risques. C'est pourquoi, nous disons que la transfusion doit être le dernier recours en matière de pratique médicale.

Le libéral : D'où peuvent provenir les risques ?

Docteur Hyda Jules : Les tests qui sont faits sont fiables. Mais les risques viennent seulement du test de VIH. Pour donner le sang, on procède à un interrogatoire du donneur. Si ce dernier chope un VIH récent, on ne peut pas le percevoir au laboratoire, surtout qu'il n'avouera pas avoir eu, par exemple des rapports à risques. Or, le médecin n'a pas de détecteur de mensonge. A l'ordinateur, ce monsieur sera négatif pour la recherche d'anti-corps. Sinon les tests sont fiables. C'est seulement cet élément subjectif qui ne l'ont pas.

Le libéral : Donner son sang régulièrement n'a-t-il pas d'incidence sur la santé, le poids, etc. ?

Docteur Hyda Jules : L'homme est constitué de sorte que quand on lui prend une certaine quantité de sang, le processus de fabrication reprend automatiquement. Ce qui est pris est reconstitué dans les 48 heures. L'homme a entre cinq et six litres de sang dans son corps. Nous ne prenons que 250 millilitres pour les femmes et environ 450 millilitres chez l'homme. Il n'y a vraiment pas de dommage.

Réalisée par Karim Wally

Lire l'article original : http://www.leliberal.info/pmain.asp?action=lire&rname=Sommaire&id=5488


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