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L'actualité de la santé en Afrique

Choléra : Dakar passe de 6 à 20 cas dépistés - Walfadjri - Sénégal - 26/10/2004

Hier, en milieu de matinée, le Professeur Pape Salif Sow du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Fann avait quinze cas de choléra à traiter sur les bras. Ainsi, la maladie se propage à Dakar. Leur traitement ne lui pose pas problème. Ce sont plutôt les accompagnants des malades qui constituent une grande équation au niveau de la prévention.

La maladie du choléra gagne du terrain dans la capitale. On parlait de six cas, vendredi dernier. Hier, au niveau du service des maladies infectieuses de l'hôpital Fann, quinze cas étaient recensés. "Je suis débordé en ce moment, j'ai quinze cas de choléra à traiter", nous annonce le Professeur Pape Salif Sow, visiblement préoccupé par le sort de ces malades qui augmentent chaque jour en nombre. Hier, dès les premières heures de la matinée, le service des Maladies infectieuses du Chu de Fann reçoit des personnes malades du choléra. "Le problème, souligne le professeur Sow, c'est que cela commence à se disséminer dans les autres quartiers. On parle maintenant de Pikine, de Yoff, de Médina, de Yeumbeul et Keur Massar. Mais pas de cas signalés à Rufisque".
"Depuis trois jours, j'ai la diarrhée et je vomis souvent. Je crois que j'ai attrapé le choléra, c'est pourquoi je suis venu pour me faire soigner", raconte un malade chez qui des prélèvements de selles ont été faits. L'homme est âgé de 61 ans, il habite la Médina. Au début de son malaise, il s'était rendu à la Fondation Elisabeth Diouf où lui seront prescrits des médicaments, mais son état ne s'est pas amélioré. L'homme avait jeûné, mais il lui sera demandé d'interrompre son jeûne. Les prélèvements de selles faits, il attend, au même titre que les accompagnants des malades, d'être édifié sur son sort.
L'un de ces accompagnants est, depuis samedi dernier, au Chu de Fann où est hospitalisée sa fille âgée de 18 ans. Elle vient de la banlieue dakaroise, précisément de Pikine. Elle raccompagnait sa mère à l'hôpital Abass Ndaw quand elle a été aux prises avec des vomissements et des diarrhées. "On la suit actuellement, j'attends d'être édifiée sur son sort", explique son parent qui l'accompagne.
Les agents des services des maladies infectieuses du Chu de Fann et les agents du service d'hygiène qui y ont été affectés le temps de l'urgence, semblent débordés en ce début de matinée du lundi. L'arrière-cours du hall du service sert de salle d'attente aux accompagnants des malades. Les malades installés dans les salles et au niveau des couloirs du bâtiment sont séparés de leurs accompagnants par une bâche sur laquelle il est mentionné : "Visite interdite dans cette salle".
A l'intérieur, les agents accélèrent l'offre de soins sous la houlette du Professeur Pape Salif Sow. Par moment, une infirmière d'Etat sort pour procéder à un appel nominatif. L'accompagnant de ce malade se présente et il lui est demandé soit d'acheter des médicaments ou d'apporter des habits de rechange au malade. Les habits que portait celui-ci à son arrivée, sont désinfectés par les agents des services d'hygiène, avant d'être remis aux accompagnants des malades.
En général, note le Professeur Sow, le traitement est très simple. "Il faut leur remettre de l'eau. Ce sont des sujets qui se déshydratent et il leur faut en même temps codifier des antibiotiques pour tuer le microbe". Des cas identifiés hier matin et qui n'étaient pas sévères ont pu regagner leur domicile. "Pour le moment, malgré la propagation, aucun cas de décès n'a été enregistré", se félicite le Pr Pape Salif Sow. Seulement, s'inquiète-t-il, "nous avons énormément de problèmes au niveau de la prévention avec les accompagnants des malades". Un malade draine quatre à cinq accompagnants, alors que les risques de contamination de la maladie sont très élevés. Le Pr Pape Salif Sow travaille avec le direction et les services de sécurité de l'hôpital pour que chaque malade ait un seul accompagnant. Ainsi, garantit le professeur, "avec les règles d'hygiènes véhiculées, même ceux qui sont restés à la maison pourront être épargnés".
Pour la circonstance, les agents des services d'hygiène au niveau de l'hôpital redoublent d'efforts. "On est organisé en deux équipes. Une travaille le matin et l'autre, le soir. Depuis le début où des cas de choléra ont été signalés, on désinfecte matin et soir dans les salles d'hospitalisation et aux alentours du Service des maladies infectieuses", indique un agent du service d'hygiène. "Même les voitures qui amènent les malades sont désinfectées pour protéger les chauffeurs et les futurs clients s'il s'agit des taxis".

Issa NIANG

Lire l'article original : http://www.walf.sn/actualites/suite.php?rub=1&id_art=13846

 

Après Rebeuss et Colobane, des cas signalés à la Médina, à Pikine, aux Parcelles Assainies, à Guédiawaye... - Walfadjri - Sénégal - 26/10/2004

La liste des zones de Dakar touchées par le choléra risque de s'allonger dans les jours à venir. Même si aucun cas n'a été détecté jusqu'ici dans les autres régions du Sénégal, la propagation de la maladie dans la région de Dakar est d'une rapidité inquiétante au point qu'en plus de temps qu'il n'en faut pour en parler, elle a débordé des frontières de Rebeuss et Colobane pour toucher la Médina, les Parcelles Assainies, Pikine, Guédiawaye, Yoff... Malgré tout, la prévention s'organise.

La liste de cas du choléra ne cesse de s'allonger dans la région de Dakar. Au nombre de six vendredi dernier, elle porte sur une vingtaine de cas recensés. La situation est alarmante, quoi que les autres régions de l'intérieur n'aient pas été touchées par l'épidémie. Malgré une vaste politique de prévention déployée au Sénégal avec l'existence de deux directions en charge sur la question, cette maladie diarrhéique a réussi à s'installer dans la capitale. Cette situation est liée "aux mouvements de populations" et "aux moyens de communications", informe le docteur Johnson, de la section de surveillance épidémiologique à la Direction de la prévention sise au ministère de la Santé. Selon lui, "le Sénégal est dans une zone où il ne pouvait empêcher la pénétration de la maladie car, depuis trois ans, tous ses pays limitrophes vivent avec l'épidémie du choléra".
Saluant la rapidité avec laquelle le système de surveillance sénégalais a détecté le premier cas de la maladie, le docteur Johnson situe le "combat" à mener à l'heure actuelle dans le domaine de la prévention et y invite tout le monde. C'est ainsi qu'un important dispositif de matériel accompagné d'une vaste campagne de communication a été déployé dans les structures de santé du pays, explique-t-il.

Créé il y a trois ans, le comité de gestion de la prévention se charge des cas détectés avec l'aide en son sein de différentes sections, notamment la section d'hygiène, la section de surveillance épidémiologique, la section de communication entre autres. Ces sections travaillent en synergie et de façon permanente pour faire face, au-delà même du choléra, aux autres maladies qui peuvent menacer la quiétude des populations. Ainsi une fiche technique est distribuée au corps médical pour chaque district afin de permettre à ces acteurs de savoir ce qu'il faut faire en cas d'apparition des premiers signes du choléra, explique M. Johnson. Toujours par mesure de sécurité, les malades sont traités sur place dans les hôpitaux de la localité afin de réduire la propagation de la maladie. A l'en croire, le simple fait de transporter le malade a engendré quatre contaminations dont le premier cas a été noté à Colobane. Selon le docteur Johnson, la vente d'aliments et d'eau dans les rues commence à subir un contrôle régulier avec l'appui des agents du service d'hygiène. Mais l'accent doit être mis sur la conscientisation des populations d'autant plus qu'il n'y a pas de "vecteur" de la maladie. "Le réservoir du virus; c'est l'homme, le grand risque c'est la population; car la bombe du choléra est entre ses mains", renseigne le médecin. Selon lui, "il est impératif aujourd'hui d'inculquer dans la conscience des individus que ce sont eux-mêmes qui causent la maladie".

Absente du Sénégal depuis 1996, la maladie du choléra due à une bactérie qui vit dans l'eau affecte les intestins chez l'homme. Cette infection entraîne une diarrhée accompagnée de vomissements chez le sujet et lui fait perdre deux à quatre litres d'eau par jour. Seule une mesure d'hygiène bien suivie peut en épargner les populations, martèle le docteur Johnson.

Amadou NDIAYE

Lire l'article original : http://www.walf.sn/actualites/suite.php?rub=1&id_art=13847

 

Professeur Pape Salif Sow (Maladies infectieuses au Chu Fann) : "La dernière épidémie remonte au 31 octobre 1996" - Walfadjri - Sénégal - 26/10/2004

"Officiellement, la dernière épidémie de choléra remonte au 31 octobre 1996", explique le Professeur Pape Salif Sow du service des maladies infectieuses au niveau du Chu de Fann. D'après lui, cette réapparition de la maladie est liée à un certain nombre de problèmes d'insalubrité. Il y a, d'abord, la promiscuité et l'absence d'assainissement dans les quartiers. Le Pr Sow se fait même plus précis : "Si on regarde la configuration des quartiers où la maladie a fait son apparition, ce sont des quartiers où il y a une absence d'égoûts et une mauvaise gestion des ordures ménagères". A cela s'ajoute la précarité sociale. En effet, certaines familles vivent dans des conditions de promiscuité qui favorisent la prolifération des microbes et des vecteurs de transmission des maladies.
Selon le professeur, cette épidémie de choléra doit être considérée comme un problème national. "Que chacun en ce qui le concerne s'y mette : les imams, les pères de famille, les chefs de quartiers, etc., pour sensibilser les personnes sur les méthodes préventives sur la maladie". Ces méthodes consistent à se laver les mains aux sortir des toilettes ou en contact avec des personnes atteintes, à éviter de consommer de l'eau de boisson suspecte, et à désinfecter constamment.

I.NIANG

Lire l'article original : http://www.walf.sn/actualites/suite.php?rub=1&id_art=13848


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