Grâce au porte-à-porte, le maximum d'enfants sera
touché si les parents jouent leur rôle Sanankoroba, 35 km au sud
de Bamako dans le cercle de Kati, siège du village d'enfants SOS,
capitale d'une commune rurale de 23 856 habitants, a été choisi
pour le lancement des 7è Journées nationales de vaccination que
notre pays a organisées durant le week-end dernier.
Il était 9h vendredi, lorsque le président de la
République Amadou Toumani Touré est arrivé sur place, accueilli
par les membres du gouvernement, le gouverneur de la région de Koulikoro,
El Hadj Sékou Dembélé, le maire de la commune de Sanankoroba, Oumar
Coulibaly, et de nombreuses personnalités. Sous les ovations, le
chef de l'Etat s'installe à la tribune pour écouter le mot de bienvenue
du maire Oumar Coulibaly. Celui-ci s'est engagé à contribuer au
succès des JNV avant de présenter, au nom de ses mandants, quelques
doléances au président de la République, des requêtes relatives
à la construction de centre de santé et surtout à l'affectation
de personnel qualifié pour les structures existantes.
Le président du comité national de pilotage El
Hadj Sidy Konaté a lui rappelé que la vaccination a toujours été
une affaire du président Touré, "l'ami des enfants". Dès le premier
passage, il y a 7 ans, ATT était là pour que les enfants restent
toujours debout, dira-t-il.
Le ministre de la Santé, Mme Maïga Zeinab Mint Youba, a rappelé
que la poliomyélite était en voie d'éradication dans notre pays
et que la bataille contre le poliovirus sauvage se mène simultanément.
Ce sont les campagnes de vaccination synchronisées menées sur le
continent depuis 7 ans qui permettront de venir à bout de cette
maladie invalidante.
Le refus de certaines communautés de nos pays de
faire vacciner leurs enfants explique le retour en force de la maladie.
Ainsi, alors que le Mali n'avait pas organisé de JNV depuis 2002,
deux cas de paralysie flasque aiguë viennent d'être signalés à Ber
(région de Tombouctou) et Bourem (région de Gao). Preuve que le
poliovirus sauvage est en circulation dans notre sous-région. Au
total depuis le 30 juin 2004, 305 cas de poliomyélite ont été signalés.
Si 85 % des malades sont localisés au Nigeria, 4 cas ont été signalés
au Burkina Faso, 5 au Bénin, 18 au Niger, 7 au Tchad, 8 en Côte
d'Ivoire. En la matière, un seul cas suffisant à déclarer l'état
d'épidémie, on comprend que les efforts de plusieurs années, ayant
mobilisé des milliers d'agents et coûté des milliards de francs
risquent d'être anéantis.
Mme Maïga Zeinab Mint Youba qui a relevé que les
deux cas identifiés dans notre pays l'ont été grâce à la qualité
de la surveillance des paralysies flasques aiguës, a déploré qu'en
dépit des efforts déployés, des parents continuent de soustraire
les enfants à la vaccination puisque les deux petits malades n'avaient
jamais été vaccinés.
Avant même la découverte des cas cités, le Mali souscrivant à l'action
de 21 autres pays avait pris la décision d'organiser des JNV cette
année et l'année prochaine. D'où un effort financier notable malgré
la situation créée par l'invasion des criquets pèlerins.
Ce sont ainsi plus de 3,3 millions d'enfants qui
recevront les gouttes du vaccin oral administré par 21348 vaccinateurs
qui ont fait du porte à porte à la rencontre des enfants. Sous la
supervision de 2135 agents, ils avaient prévu de "couvrir" quotidiennement
une moyenne de 100 familles en ville et 80 familles en milieu rural.
Les JNV 2004 coûteront 1. 024 695 270 Fcfa.
Le président de la République qui donnait le coup
d'envoi symbolique de l'opération, a lancé un appel à tous pour
que durant les 3 jours du premier tour, le maximum d'enfants reçoivent
les précieuses gouttes. Dans l'ensemble, le Mali s'est bien comporté
ces 7 dernières années, a-t-il fait remarquer, et les résultats
sont bons. Une obligation de résultat pèse sur ceux qui seront à
la tâche. S'il y a des défaillances les responsabilités seront situées
et les coupables sanctionnés, a assuré le président de la République.
Plus que jamais la vaccination reste un droit pour
les enfants et un devoir pour les parents. C'est pour les aider,
que les vaccinateurs iront aux enfants. Les parents doivent simplement
ouvrir les portes et s'assurer que tous les enfants de 0 à 5 ans
ont reçu les gouttes de vaccin oral.
Si chacun assume son rôle, il n'y aura pas d'enfant non vacciné
et tous tireront bénéfice de plusieurs années d'efforts qui ont
pour objectif de bouter la poliomyélite hors du Mali.
Joignant le geste à la parole, le président Touré s'est ensuite
rendu dans une famille pour administrer les premières gouttes. 15
enfants dont des triplés étaient concernés. La petite Konimba Touré,
16 mois fut la première à recevoir les gouttes salvatrices. La campagne
pouvait commencer.
A. LAM
Lire l'article original : http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=7916
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