La stratégie
d'opérationnalisation du plan de développement de
l'infrastructure nationale d'information et de communication. La
politique nationale en matière de médecine et de pharmacopée
traditionnelle. Et la loi portant code général des
collectivités territoriales, ont constitué le menu
du 20e point de presse du gouvernement.
Animé par les ministres Adama Fofana, Moumouni Fabré,
Alain Bédouma Yoda et le délégué général
à l'informatique, ce point de presse a été
le lieu d'une analyse critique des délibérations du
dernier conseil des ministres.
Le gouvernement entend faire des technologies de l'information et
de la communication, un puissant levier agissant efficacement à
la réalisation des enjeux du cadre stratégique de
lutte contre la pauvreté. Adama Fofana le porte-parole du
gouvernement et le délégué général
à l'informatique Joachim Tankoano, sont venus affirmer et
défendre cette stratégie du gouvernement Paramanga
Ernest Yonli, à ce 20e point de presse du gouvernement. C'était
vendredi 15 octobre 2004 dans la salle de conférence du ministère
en charge des infrastructures.
Une stratégie de développement de l'infrastructure
nationale, l'informatique qui, selon eux, résulte d'un long
processus initié en 2001, en associant tous les acteurs concernés
: gouvernement, secteurs publics et privés, société
civile. La mise en œuvre de cette stratégie entre 2004
et 2006, sans tenir compte des investissements attendus des opérateurs
de télécommunication (150 milliards), coûtera
près de 45 milliards de francs CFA. Pourquoi un tel investissement
coûteux ? "C'est pour permettre au Burkina de ne pas
se mettre en marge des énormes possibilités que lui
offrent les technologies de l'information et de la communication
pour son développement que nous avons fait cette nécessaire
option", ont affirmé les membres du gouvernement.
En milieu rural, la médecine traditionnelle constitue très
souvent le premier recours pour la majorité des patients.
En milieu urbain, les patients ont l'habitude de consulter à
la fois les agents de santé et les tradipraticiens de santé;
d'où la nécessité d'une coordination efficace
des deux types de médecine pour une prise en charge efficiente
des malades.
Le gouvernement s'est donc engagé à promouvoir et
à valoriser le secteur de la médecine et de la pharmacopée
traditionnelles afin de répondre à la demande en matière
de santé. Cette volonté s'est traduite par notre souscription
aux déclarations, résolutions et initiatives relatives
à la question, notamment sur le plan international (déclaration
de Alma Alta, déclaration des Chefs d'Etat de l'Union Africaine
faisant de la période 2001-2010 la décennie de la
médecine traditionnelle en Afrique, etc.).
Selon les membres du gouvernement, c'est pour que cette volonté
politique se traduise dans les faits que la politique nationale
en matière de médecine et de pharmacopée traditionnelles
a été adoptée avec l'appui de deux décrets
dont l'un, portant condition d'exercice de la médecine traditionnelle
au Burkina Faso et l'autre portant autorisation de mise sur le marché
des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle.
Selon le ministre de la Santé, M. Alain Yoda, les différents
recensements effectués au sein de ces associations permettent
d'estimer le nombre total de tradipraticiens sur l'ensemble du territoire
national à 30 000 dont environ 3000 dans la ville de Ouagadougou,
1 500 à Bobo-Dioulasso et 600 dans chacune des autres provinces,
soit un tradipraticien pour 500 habitants.
Pour M. Alain Yoda, les tradipraticiens traitent la plupart des
maladies soignées par la médecine conventionnelle
; paludisme, hypertension, hépatites virales, hémorroïdes,
affections respiratoires aiguës, maladies diarrhéiques,
drépanocytose, cancers, sinusites, épilepsie, rhumatismes
articulaires, blennorragies, Zona, carences nutritionnelles, fractures,
etc.
Certains soins s'adressent à des pathologies non reconnues
par la médecine conventionnelles : envoûtements, sorcelleries.
De même, le ministre de la Santé a révélé
que certains agents de santé collaborent avec des tradipraticiens
de santé pour la prise en charge des malades. Ces agents
de santé signalent une fréquence élevée
de succès dans les maladies suivantes : hépatites,
fièvre jaune, zona, toux, paludisme, drépanocytose,
hémorroïdes, fractures, sinusites, impuissance sexuelle
masculine, cancer du sein, etc.
Voilà pourquoi, le ministère de la Santé et
l'OMS travaillent à faire d'eux, des acteurs officiels du
dispositif sanitaire burkinabè. Cette implication de la médecine
traditionnelle passe par l'accès aux aides, au diagnostic
pour les patients traités par les tradipraticiens de santé,
La référence rapide des patients vers les formations
sanitaires, surtout en période d'épidémie (méningite,
rougeole, etc.).
Le recueil de données sur la médecine traditionnelle
pour l'établissement de normes de prise en charge, l'utilisation
des tradipraticiens comme agents IEC, la mise en place de structure
d'interface permettant aux patients de bénéficier
à la fois de ce qu'il y de mieux en médecine traditionnelle,
sans perdre les avantages de la médecine conventionnelle
en matière de diagnostic et de suivi clinique.
L'Impact économique et chances
de réussite de cette donne !
Alain Yoda note qu'une étude réalisée par la
banque mondiale en 2002 estime à environ dix milliards (10
000 000 000) le chiffre d'affaire annuel des vendeurs de plantes
médicinales au Burkina Faso. Le secteur est donc économiquement
viable.
La politique nationale et les textes réglementaires permettront,
selon M. Yoda, la mise sur le marché de médicaments
respectant les normes internationales de qualité pharmaceutique,
d'efficacité et de sûreté. Une telle approche
fournira à la médecine traditionnelle des fondements
économiques, pour le développement d'un tel secteur.
L'industrialisation de la production locale de médicaments
issus de la médecine traditionnelle est possible, a-t-il
ajouté. Car, le marché existe, la flore est très
riche dans sa diversité (plus de 2000 espèces identifiées),
Ibrahiman SAKANDE
E-mail: iba.sak@caramail.com
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidwaya_quotidiens/sid2004_16_10/sidwaya.htm
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