Actualités de la santé
en Afrique
Novembre 2005
Au sommaire de cette semaine :
Cameroun :
© Recherche : une Camerounaise primée. Le Dr Geneviève Giny Fouda a reçu, en marge du MIM, l’award du meilleur jeune chercheur
© Paludisme : des chiffres effrayants. D’après les prévisions des experts, le paludisme pourra provoquer un à trois millions de décès en 2005
Congo :
© Première Journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle : une rencontre fructueuse
© A Brazzaville, les associations de tradipraticiens se constituent en Fédération
Côte d'ivoire :
© Ordre des médecins : Une assurance “risques professionnels” instaurée
© La morbidité et la mortalité ont baissé de 60 % : La rougeole en recul en Afrique
© La drépanocytose : 12 % de la population ivoirienne concerné
© Pr. Yangni-Angaté interpelle les chercheurs africains
Ile Maurice:
© Tests médicaux à domicile… : Sont-ils fiables ?
© Les premières vitrectomies réalisées à Moka
Madagascar :
© Vaccination - Un plan de cent jours pour éradiquer la poliomyélite
© Santé publique - Alasora ouvre un centre de dentisterie : Donateurs et récipiendaires s’intéressent au nouveau matériel
RD Congo :
© Un rapport MSF révèle des situations de catastrophe sanitaire en RDC
Togo :
© Onusida : Le Togo et l’Afrique payent un lourd tribut
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Santé Tropicale
Au terme de cette rencontre, les participants ont notamment recommandé de mettre rapidement en place un groupe technique chargé de définir les axes stratégiques de lutte contre la mortalité maternelle au Congo. Car en dépit de son consentement à l’Initiative en faveur de la maternité sans risque lancée en 1987 par la communauté internationale, le Congo, comme la plupart des pays africains, n’est pas parvenu à réduire les décès maternels et néonatals comme le demandait l’Initiative. Le pays est encore loin d’atteindre le quatrième pilier des objectifs du Millénaire pour le développement : réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle d’ici 2015.
Selon le programme de coopération Congo-UNFPA 2004-2008, le Congo est l’un des pays où le taux de mortalité maternelle reste le plus élevé. D’après certaines estimations, 1 100 femmes meurent au Congo pour 100 000 naissances. Un chiffre en constante augmentation puisque, en 1993, on recensait 900 décès pour 100 000 naissances.
Or, dans certaines conditions, ces décès pourraient être évités, a précisé le professeur Dackam Ngatchou. Il faudrait ainsi qu’une «femme qui présente des complications soit traitée à temps ; que l’éducation de la jeune fille lui permette d’éviter une première grossesse trop précoce ; que la femme puisse décider de consulter un centre de santé pour obtenir un moyen de contraception sans crainte des représailles de son entourage ; que ce centre soit assez proche de chez elle pour qu’elle puisse s’y rendre en cas de besoin ; que la route l’y conduisant soit praticable ; que le droit en matière de santé de reproduction soit vulgarisé et consciemment appliqué». Malheureusement, au Congo, ces conditions sont loin d’être réunies.
De façon directe ou indirecte, plusieurs causes expliquent la mortalité maternelle. Les centres de santé, pour la plupart, n’offrent pas de soins obstétricaux d’urgence de qualité. Pour le docteur Robert Koubaka, chirurgien obstétricien, il est urgent de remédier à ce problème, car toute femme enceinte peut connaître une complication obstétricale. Selon lui, il convient d’améliorer les conditions de travail dans ces services, d’y garantir un personnel de santé qualifié et disponible ainsi que les médicaments d’urgence. «Il n’est pas normal que les blocs opératoires ne soient pas disponibles après 14 heures les jours fériés et les week-ends dans certains hôpitaux de notre pays !» a-t-il lâché.
De manière générale, les centres de santé congolais manquent cruellement de matériel de travail. A l’intérieur du pays, la situation est particulièrement grave et deux sages-femmes travaillant à Impfondo (Likouala) et Nkayi (Bouenza) ont souligné ces dramatiques carences : «Le 11 octobre 2005, une femme est morte dans mes mains à cause du déficit en matériel de travail. Elle était arrivée à l’hôpital avec un retard, mais nous aurions pu la sauver si les structures avaient été adaptées», a regretté la sage-femme opérant à l’hôpital de référence d’Impfondo.
Le faible niveau d’instruction des femmes, la difficulté, dans certaines localités, d’accéder aux centres de santé et aux soins obstétricaux d’urgence, l’absence d’une bonne planification familiale, le mauvais état nutritionnel de la femme enceinte, la faible mobilisation sociale et la pauvreté constituent des corollaires à la mortalité maternelle et néonatale au Congo. Mais la véritable cause de cette situation reste l’absence d’une politique en faveur de la santé de la reproduction.
Seul un engagement franc de l’Etat pourrait permettre d’étudier soigneusement cette question et d’y trouver les réponses adaptées. Le professeur Léon Hervé Iloki a d’ailleurs rappelé ce paradoxe : si l’on n’hésite pas à interpréter abondamment les chiffres de la mortalité maternelle, aucune étude fiable n’a pour l’heure été menée.
Devant la complexité de cette situation, il convient de réfléchir à une stratégie cohérente. L’approche actuelle a montré ses faiblesses. L’une des raisons de cet échec pourrait bien être l’absence de budget national.
La première Journée de lutte contre la mortalité maternelle a permis de jeter les bases d’un nouveau plan pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale au Congo. Il s’agira d’élaborer une feuille de route, «un plan d’action. Car nous avons constaté qu’il nous faut maintenant élaborer une stratégie concertée, avec des objectifs à atteindre», a précisé le professeur Samuel Nzingoula. «Cette feuille de route, a renchéri le docteur Nestor Azandegbe, conseiller régional pour une grossesse à moindre risque à l’OMS/AFRO, permettra en outre de renforcer l’alliance entre le gouvernement et ces partenaires au développement.»
Pour concrétiser la mise en œuvre de cette feuille de route, les participants demandent de :
- mettre rapidement en place un groupe technique de travail ;
- mettre en place un plan d’investissement public pour la réduction de la mortalité maternelle afin d’atteindre les OMD ;
- institutionnaliser par une loi la date du 17 novembre comme la Journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle ;
- diligenter une étude sur la mortalité maternelle permettant d’établir un rapport fiable sur cette question, de promouvoir la recherche et de favoriser le renforcement des capacités de personnel de santé, élément indispensable dans la lutte contre ce fléau.
«Au nom des Nations Unies, nous nous engageons à soutenir l’équipe technique qui sera constituée pour élaborer la feuille de route nationale. Nous lui donnerons les moyens d’agir pour que, d’ici peu, nous obtenions les résultats attendus», a conclu Richard Dackam Ngatchou. Rendez-vous a été pris pour le 17 novembre 2006.
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