Les
rumeurs persistantes de ces derniers jours faisant état de
maladies respiratoires contractées par une partie de la population
dans le Ferlo et qui seraient liées aux intempéries
n’ont pas été confirmées par les autorités
médicales de la région que nous avons contactées.
“ Il n'y a pas eu de la contamination ”, soulignent-elles.
Mieux, ces dernières ont formellement démenti ces
rumeurs, déclarant n’avoir rien constaté pendant
les tournées qu'ils effectuent en ce moment même sur
le terrain.
Selon
le docteur Serigne Tacko Fall, médecin chef de la circonscription
de Linguère, les quelques cas de maladies respiratoires enregistrés
ces derniers temps au niveau des structures de santé sont
liés à la période de fraîcheur comme
il est de coutume chaque année dans la région. Notre
interlocuteur qui venait juste de Wédi Thingoli, Hafé
et Déaly entre autres villages visités, ajoute que
les seuls cas constatés après les intempéries,
sont des problèmes respiratoires contactés par des
animaux qui consomment l’herbe pourrie.
Même
déclaration à Kébémer où le docteur
Cheikh Mbacké Mboup, médecin, médecin chef
de la circonscription médicale trouve que les gens ne font
que spéculer. Cependant, selon lui, a chaque fois qu'il y
a cadavre d’animal en brousse, surtout en grande quantité,
il y a des risques de contamination, ne serait-ce qu'avec les mouches.
Ce qui le préoccupe le plus lui et son homologue de Linguère,
c'est plutôt l'attitude des populations qui n'ont rien fait
pour enfouir ou incinérer les cadavres toujours en abondance
en brousse et aux alentours des concessions. Partisans du moindre
effort, les populations sont demeurées attentistes pour une
question qui les concerne en premier chef. C'est dire que dans toute
la région, aucun effort n’a été fait pour
ensevelir ces carcasses qui dégagent une odeur nauséabonde.
Toutefois, le ministère de l’Intérieur a dans
un communiqué demandé aux populations de s’abstenir
d’enfouir, d’incinérer ou de jeter les cadavres
d’animaux dans les points d’eau afin d’éviter
tout risque de contamination de la nappe phréatique ou des
populations. Les services compétents a déclaré
le ministère, sont en train de procéder à ces
opérations.
Autre
problème qui préoccupe en ce moment dans la région,
c'est l'absence de réflexe et de réaction des autorités
à tous les niveaux. Certes, il est bon et même salutaire
d'aider les éleveurs sur le plan matériel et en aliment
de bétail et autres. Mais, de l'avis de nos techniciens,
il est étonnant qu'aucune étude scientifique sur le
phénomène n'ait été effectuée
deux semaines après les intempéries qui, somme toute,
n'a pas livré tous ses secrets.
Les
bêtes seraient mortes de quoi ? pourquoi les charognards,
les chacals et les chiens se sont abstenus de les dévorer
? Voilà bien de questions auxquelles aucune réponse
n’a encore été apportée. En tout cas,
la balle est aujourd'hui dans le camp des experts de l'élevage,
des services vétérinaires, mais également des
ingénieurs en météorologie. Car, en ce qui
concerne la sécurité des populations et de leurs biens,
aucune question ne doit rester sans réponse. MAMADOU
CISSÉ
Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=11049&index__edition=9501
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