Actualités de la santé
en Afrique
Janvier 2005

Au sommaire de cette semaine :

Cameroun :
© Le choléra et la capote
© Les médicaments génériques plus chers. C’est une conséquence de l’effectivité du droit des brevets sur les génériques en Inde
© Héroïnes silencieuses. Au Cameroun et ailleurs, elles sont nombreuses à s'être démarquées dans leur domaine d'activité

Côte d'Ivoire :
© Divo : La fièvre typhoïde progresse

RD Congo :
© Thaïlande/Chine : un médicament contre le Sida d’une efficacité de 89%

Sénégal :
© Lutte contre le vih/sida : Dormons-nous sur nos lauriers au Sénégal ?

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L'actualité de la santé en Afrique - Janvier 2005

Le choléra et la capote. L'année a été marquée par la controverse autour du taux de prévalence du Sida, et la résurgence du vibrion cholérique - Mutations - Cameroun - 03/01/2005

C'est à Bépanda, quartier populeux de Douala, que l'épidémie s'est déclarée. Au mois de janvier 2004, quelques habitants de ce quartier dans lequel la promiscuité et l'insalubrité ont pignon sur rue, sont admis dans divers hôpitaux et autres centres de santé de la capitale économique. Ces patients vomissent et font de la diarrhée. Ce qui les déshydrate. Certains en meurent. Des cas isolés au départ, qui vont très vite se multiplier.
En l'espace de quelques semaines, les hôpitaux de Douala sont littéralement pris d'assaut par des centaines de personnes infectées par le vibrion cholérique, microbe à l'origine du choléra, que l'on contracte par le non respect des règles élémentaires d'hygiène. L'alerte est donnée par les autorités sanitaires de la province du Littoral. Les foyers de la maladie se multiplient. Après Bépanda, les malades se recensent aussi de plus en plus dans les quartiers Mboppi, Nganguè, New-Town, Oyack, Mambanda et Ngwele (Bonabéri). A la date du 02 mars 2004, on dénombre déjà 13 morts sur plus de 900 cas, selon des sources officielles.
Les ressources humaines et matérielles sont renforcées dans les hôpitaux Laquintinie, Cebec de Bonabéri, et dans ceux de districts de Nylon et de Deïdo. Des spots de sensibilisation sont conçus et diffusés sur les ondes des médias publics. A longueur de journée. Malheureusement, au bout de trois mois, les résultats sont peu satisfaisants. «Les campagnes de communication et de sensibilisation n'ont pas atteint leurs cibles. Les programmes de chloration des puits n'ont pas été effectifs. Autre entrave : la quasi totalité des arrondissements de Douala regorgent [désormais] des biotopes à risques», regrette Gounoko Haounaye, gouverneur de la province du Littoral, et coordonnateur provincial de la lutte centre le choléra.
Le 17 mai, 200 millions de francs sont débloqués par le gouvernement. Des fonds qui permettent de construire, à la hâte, des forages dans les quartiers les plus touchés par la maladie, et de soigner gratuitement les malades. Dans la foulée, l'Ong internationale Médecins sans frontières (Msf) se porte au chevet des malades. Par ailleurs, 70 médecins, frais émoulus de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales (Fmsb), en attendant d'être affectés à des postes de travail à travers le pays, sont envoyés en renfort dans les hôpitaux de Douala. Certains d'entre eux sont interloqués devant le triste spectacle. "Nous sommes vraiment dépassés par cette situation. Il faut un renforcement de l'équipe médicale pour essayer de dompter ce fléau. Les conditions d'hygiène et de salubrité sont déplorables ici. La sensibilisation doit également être accentuée à ce niveau", déclare l'un de ces jeunes médecins dans une dépêche de l'Agence France presse (Afp) datée du 05 juin 2004.

Eau souillée
Normal donc que le tableau du bilan se noircisse davantage. Dans la même dépêche, l'Afp fait état de 2.669 cas enregistrés. Pour 29 morts, selon le poste national de la Cameroon radio television (Crtv). Pire encore, l'épidémie a dépassé les frontières de la capitale économique, et même de la province du Littoral. En juillet, l'on annonce 07 morts à Foumbot, dans la province de l'Ouest. Sur une vingtaine de cas déclarés. Certains esprits hâtifs mettent la présence du vibrion cholérique dans cette localité sur le compte des flux migratoires entre les provinces du Littoral et de l'Ouest.
Cependant, une source médicale indique que la maladie est née de la pollution industrielle d'une rivière de Foumbot, principale source d'approvisionnement en eau des habitants de cette partie du pays. Dans le même temps, des malades du choléra sont également signalés à Limbé (province du Sud-Ouest) et dans d'autres localités de la province du Littoral : Manjo, Loum et Nkongsamba (département du Moungo).
Au total, moins d'une cinquantaine de Camerounais succomberont à cette épidémie de choléra, à en croire les chiffres officiels. Des statistiques qui n'ont pas nourri de controverse comme celles sur le taux de prévalence du Sida. En effet, au cours d'une rencontre du Comité national de lutte contre le sida (Cnls), au Yaoundé Hilton hôtel, fin octobre, c'est-à-dire à quelques semaines de la célébration (le 1er décembre) de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, le Minsanté, Urbain Olanguena Awono, annonce la diminution de moitié du taux de prévalence du sida au Cameroun. Des 11,8 % des cas connus jusque-là, le ministère de la Santé publique, après une enquête démographique de santé réalisée quelques mois plus tôt, croit savoir que le Cameroun ne compte plus que 5,5 % de séropositifs. Le scoop barre la Une de tous les journaux, dont certains émettent des réserves sur la crédibilité de tels chiffres.

Vanhivax
Car, le fait que "la récente enquête démographique et de santé réalisée sur plus de 12 000 hommes (15 - 59 ans) et femmes (15 - 49 ans), en milieu urbain et rural, [ait montré] que 98 % de la population a entendu parler du sida", comme l'affirme le Dr. Léopold Zekeng, alors secrétaire permanent du Cnls, n'exclut pas que lesdites populations soient exposées au risque d'infection au Vih. De ce point de vue, les femmes et les jeunes, de l'avis des experts, demeurent les cibles privilégiées. Surtout dans certaines zones rurales du Cameroun où la sensibiliation est encore sinon un luxe, du moins se heurte souvent à quelques écueils socio-culturels. Et où la prise en charge des malades est pratiquement inexistante, du fait de la rareté des antirétroviraux (Arv). Selon les statistiques du Cnls, seuls 12 % des malades ont accès à ces médicaments. Ce malgré les coûts relativement abordables (3.000 à 7.000 Fcfa). Ces Arv constituent pourtant la seule chance pour les malades, de prolonger leur séjour terrestre.
En attendant que la communauté scientifique mondiale trouve enfin un vaccin. A ce propos, Victor Anomah Ngu, chercheur camerounais, croit détenir la potion magique.
Elle s'appelle Vanhivax. Il s'agit d'un "vaccin thérapeutique" qui, selon son inventeur, a déjà sorti plusieurs malades des griffes impitoyables du Vih. Impossible, lui rétorquent ses pairs du monde de la science. La querelle scientifique s'installe. Convaincu de sa trouvaille, Victor Anomah Ngu, lui, ne démord pas. D'ailleurs, ne parle-t-on pas aussi en France, ces jours-ci, de la découverte d'un vaccin similiaire ? Malgré les réserves de ses collègues et des pouvoirs publics camerounais, ce chercheur camerounais continue de recevoir des malades du Sida dans sa clinique, située au quartier Essos à Yaoundé. Une institution sanitaire qui porte bien son nom : "clinique de l'Espoir". Espoir pour les 500.000 malades de Sida du Cameroun de pouvoir un jour recouvrer définitivement la santé. Mais aussi, espoir que ceux des Camerounais qui sont séronégatifs jusqu'ici ne croise pas la route de cet insidieux virus qu'est le vih.

Brice R. Mbodiam

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1104710698

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