Tous les indicateurs concernant le paludisme justifient le choix
porté sur Matam pour abriter, cette année, la Journée africaine
de lutte contre le paludisme, prévue le 25 avril 2004. En 2003,
47,7 % des motifs de consultations dans la région de Matam étaient,
en effet, relatifs au paludisme, contre 35 % au plan national. Les
manifestations dureront trois jours, du vendredi 23 au dimanche
25 avril. Elles seront de grands moments de mobilisation sociale
pour, entre autres, renforcer le succès relatif enregistré dans
le marketing social des moustiquaires imprégnées qui mérite d'être
encouragé et consolidé.
Pour préparer cette Journée, un comité régional de développement
(CRD) spécial, présidé par le gouverneur de la région, M. Mamadou
Lamine Ndao, s'est tenu le jeudi 28 janvier dernier à la gouvernance
de Matam, en présence d'une délégation venue de Dakar. La délégation
était conduite par M. Racine Talla, chef du Service national de
l'Education pour la Santé (EPS), accompagné de M. Médoune Diop,
du Dr Mame Birame Diouf du Programme national de lutte contre le
paludisme et de El Bachir Sow, coordonnateur du Réseau des journalistes
sur la population.
Au cours de ce CRD spécial, les modalités d'organisation ont été
discutées. Les sites devant abriter les manifestations ont été également
identifiés. Enfin, les axes d'un programme d'activités, approfondis
par les différentes parties prenantes, ont été dégagés.
Le gouverneur de la région a d'abord souhaité la bienvenue aux
membres de la délégation venue de Dakar. Il a ensuite rappelé les
objectifs de la mission conduite par M. Talla. Le Dr Mame Bocar
Lô, médecin chef de la région, a rappelé que le Sénégal célèbre
la journée africaine de la lutte contre le paludisme, conformément
à l'engagement des chefs d'Etat et de gouvernement signataires de
la Déclaration d'Abuja (Nigeria) sur l'Initiative "Faire reculer
le paludisme". Pour le médecin chef de la région, tous les indicateurs
sur le paludisme justifient le choix porté sur la 11e région.
En 2003, 47,7 % des motifs de consultations dans la région de Matam
étaient relatifs au paludisme, contre 35 % au plan national. On
constate également, révèle le Dr Lô, deux pics. Le premier a lieu
en octobre, le second au mois de décembre et janvier à cause des
cultures de décrue.
Des discussions approfondies ont suivi avec des interventions des
préfets, sous-préfets, élus locaux, des représentants du programme
national de lutte contre le paludisme, des associations communautaires
de base, des comités de santé, de groupements de promotion féminine,
des Ong.
Un comité régional sera mis en place. Il sera présidé par le gouverneur.
Pour une large mobilisation sociale, il a été retenu de consacrer
trois jours à la célébration de la Journée africaine de lutte contre
le paludisme (du vendredi 23 avril au dimanche 25 avril 2004). Les
manifestations, selon le souhait du CRD spécial, devraient se dérouler
dans la ville de Ranérou, Boki Diawé (département de Matam), Sinthiou
Banambé (département de Kanel). La capitale régionale, Matam, devrait
abriter un forum sur le paludisme. Enfin, un ou deux sites riverains
du fleuve Sénégal seront aussi identifiés en vue de faire le lien
entre les gîtes larvaires et l'irrigation.
La vedette de la chanson, Baba Maal, ambassadeur du PNUD, et Miss
Sénégal, originaire de la région, seront invitées à participer aux
manifestations aux côtés des artistes locaux. Une caravane de sensibilisation
contre le paludisme sillonnera la région. Les visites de l'hôpital
de Ourossogui et du centre de santé de Matam rénové sont également
inscrites dans le programme. Pour mieux coller à l'esprit de la
Déclaration d'Abuja, le CRD a émis le souhait d'associer les autorités
administratives et sanitaires de la République islamique de Mauritanie
à la célébration de la Journée africaine de lutte contre le paludisme.
Au gouverneur de la région qui disait, en guise de conclusion, que
les Matamois feront tout pour mériter la confiance placée en eux,
M. Racine Talla a confié que la célébration de la Journée africaine
de lutte contre le paludisme est d'abord "une activité des communautés"
dont la mobilisation sera déterminante.
EL BACHIR SOW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=34657
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