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Chez ces gens-là ! - Le soleil - Sénégal - 04/03/02

“Que ceux qui sont présents le fasse entendre et comprendre aux absents et à ceux qui les succéderont!”. Il y a de ces messages dont on aimerait faire suivre, à leur délivrance, tellement ils sont importants et recèlent des services et avantages nombreux pour ne pas dire infinis, pour ceux qui verront et suivront sagement leurs balises.

Il en est ainsi des messages sur la prévention sanitaire, la promotion des mutuelles de santé, l’habitat social, l’épargne, etc. Toutefois, ne dit-on pas : “On ne peut rien faire et ne jouir de rien, si on n’a pas la santé”. La santé est donc un capital précieux qu’il faut préserver, dans les âges jeunes et adultes, pour les “vieux” jours. C’est ce qui doit pousser chacun à s’informer et s’adapter à cette nécessité de vigilance “permanente pour sa santé”. Cette dernière, on l’a chantée et de nombreux sages ont usé de leur encre et salive sur le primat qu’il faut lui accorder. Idem la solidarité entre humains. “ Nit, nit moy garab bam ” ou “ l’Homme est le remède de l’Homme ”, dit un adage wolof. Santé et solidarité sont les maîtres mots de la mutuelle de santé. Les Mutuelles de santé ne sont en fait que des organisations qui ne servent en réalité qu’à aider leurs membres devant les besoins (parfois surprenants) en soins de santé. Et comme une rengaine, plus encore, comme un disque rayé, on rabâche souvent aux gens, simplement pour le faire comprendre, que la santé n’a pas de prix, mais un coût. Malheureusement, ils sont encore nombreux à se rendre compte de cela que devant des besoins pressants en soins de santé. En plus du bénéfice de l’imputation budgétaire, on voit pourtant des corps de fonctionnaires s’engager dans des mutuelles complémentaires. Ceci pour assurer un parapluie quand le mauvais temps sanitaire s’installe dans la famille sans crier gare. Il en est de même des travailleurs d’entreprises privées avec leur IPM, assurances maladie ou mutuelle de santé. D’autres groupes socioprofessionnels du secteur informel s’intéressent aussi au sujet. Seulement le principal problème est que les grandes difficultés dans l’accès aux soins se notent au sein des communautés de paysans de l’intérieur du pays et des couches défavorisées des banlieues des grandes villes. Maintenant, leur demander de se mutualiser pour leur santé, alors que les maigres revenus de leurs “ maigres ” récoltes, de leur petit commerce ou d’emplois (encore trop) faiblement rémunérés sont rapidement saisis par une féroce apesanteur induite par le coût de la vie, juste après quelques toutes petites sollicitations pour satisfaire un seul et vital besoin, la nourriture, est cruel. Certains ne peuvent même assurer les 100 ou 200 Frs cfa de cotisations individuelles et mensuelles. La vie et dure chez ces gens-là ! Une mutuelle de santé vivant de cotisations d’engagement de 1.000 Fcfa et de cotisations mensuelles de 100 Fcfa, on le devine aisément, n’aura pas une espérance de vie longue. Les moyens de la promotion donc sont à rechercher également ailleurs, dans leur proximité, dans l’intégration de cette idée de mutuelle de santé au sein des groupements de femmes ou de jeunes, gérant ou sollicitant des projets générateurs de revenus. La mutuelle de santé doit être intégrée dans les conditions de financement des projets communautaires générateurs de revenus. En plus des cotisations, une partie des recettes doit être dévolue à la mutuelle de santé. Il y a d’autres champs de possibilités à sarcler, bêcher et labourer, notamment dans les mutuelles d’épargne et de crédit, les tontines des “ tours “ de réception (*) hebdomadaires d’amicales de femmes et même d’hommes, dans lesquelles on y dépense beaucoup d’énergie chaque week-end, le système du “ beutieuk fouk ” (100Fcfa par jour) dans la vente au crédit, etc. Chaque société détient en elle et chaque humain peut cacher des ressorts étonnants et inimaginables de sursaut, voire de survie devant les aspérités parfois tranchantes et impitoyables de la vie. Toutefois, le jeu doit être joué par tous, notamment par les gestionnaires de structures de santé dans la tarification parfois à géométrie variable des soins de santé ; les pharmaciens dans leur implication moins timide dans la promotion des médicaments génériques ; par les gérants de mutuelles de santé, d’IPM et de sociétés d’assurances dans le souci de transparence et la maîtrise des instruments de gestion ; par les collectivités locales dans le respect plein et entier des responsabilités acquises dans le transfert des compétences par la loi sur la décentralisation ; l’Etat dans la mobilisation dans les temps requis des fonds de dotation alloués aux collectivités locales et la prévention des problèmes de santé au sein de la population par l’information, l’éducation et la communication (IEC). Que chacun s’y mette !
Fara DIAW

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=11980&index__edition=9529

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