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Différence entre les sexes, santé et pauvreté les femmes plus exposées : C'est sur les femmes que pèse la plus grande partie du poids de la pauvreté, au détriment de leur santé. - Cameroun-Info.net - Cameroun - 08/03/02

Différence entre les sexes, santé et pauvreté les femmes plus exposées : C'est sur les femmes que pèse la plus grande partie du poids de la pauvreté, au détriment de leur santé. Par exemple :

* 70% des 1,3 milliard de personnes qui vivent dans la pauvreté sont des femmes d'après des estimations sur 20 ans établies pour 41 pays en développement, l'augmentation du nombre des pauvres vivant en milieu rural a été de 17% plus forte pour les femmes que pour les hommes

* les 900 millions d'analphabètes recensés dans le monde comptent deux fois plus de femmes que d'hommes
* la carence en fer affecte deux fois plus de femmes que d'homme

* la malnutrition protéino-énergétique est nettement plus fréquente chez les femmes en Asie du Sud, où vivent près de la moitié des personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde

*un demi-million de femmes meurt chaque année de complications évitables de la grossesse, aggravées par la pauvreté et l'éloignement ° à travail égal, les femmes perçoivent en moyenne de 30 à 40% de moins que les hommes

* dans les pays en développement, seule une infime proportion de femmes détient un réel pouvoir économique ou politique

L'établissement de politiques et de stratégies de lutte contre la pauvreté suscite depuis 20 ans un intérêt considérable. Pourtant, on ne dispose encore que de peu de données et d'informations sur l'état de santé des 20% les plus pauvres du monde - dont les femmes représentent à n'en pas douter une forte proportion. Les informations disponibles témoignent d'un intérêt beaucoup plus marqué pour les populations urbaines et en disent peu sur la pauvreté en milieu rural et ses liens avec la santé. Les données manquent aussi sur les liens entre les inégalités entre les sexes et les nombreuses formes de dénuement dont souffrent les femmes.

La pauvreté, surtout pour les femmes, est bien plus que l'absence de revenus adéquats. Les femmes restent en retard sur les hommes pour le contrôle des moyens de production tels que les liquidités, le crédit et les garanties mais elles sont également pénalisées dans d'autres domaines tels que l'alphabétisation, l'instruction, la formation, l'emploi, la mobilité et la représentation politique et soumises à des responsabilités dévoreuses de temps et d'énergie. Ces facteurs réduisent leurs capacités de développement humain et affectent directement et indirectement leur état de santé. Pour toutes ces raisons, les femmes sont souvent plus pauvres que les hommes à l'intérieur d'un même foyer ou groupe social.

Les conclusions suivantes émergent de différentes études sur la santé et la pauvreté :

* pour les pauvres et presque pauvres des deux sexes, la maladie est une catastrophe qui peut conduire à la ruine économique

* une étude réalisée dans 20 pays en développement a montré que la mortalité des moins de cinq ans était plus élevée quand les femmes n'ont pas d'instruction et dans les communautés agricoles rurales

* là où ils existent, les femmes utilisent en premier les remèdes ou guérisseurs traditionnels pour des raisons de coût, de commodité et de confort

* la tendance de plus en plus marquée à la privatisation "sauvage" peut conduire à une prolifération de services de santé n'offrant que peu de garanties de qualité. Les hommes et les femmes défavorisés risquent d'investir leurs maigres ressources dans des traitements inefficaces

* l'imposition de redevances couvrant l'utilisation de services essentiels comme les services de santé ou les services d'approvisionnement en eau peut pénaliser particulièrement les femmes pauvres pratiquement dépourvues d'autonomie décisionnelle ou financière

* dans certaines parties du monde, les rôles sociaux et les normes culturelles dans lesquels sont enfermées les femmes pauvres peuvent inhiber leur volonté et leur capacité de solliciter des soins. Dans d'autres, ce sont les hommes qui ne font pas appel aux services de santé en raison de la conception qu'ils se font de la virilité.

* dans les familles pauvres, il y a généralement davantage d'enfants que dans les familles plus prospères, ce qui représente une charge supplémentaire pour les femmes. Les grossesses d'adolescentes sont également plus fréquentes dans les familles pauvres

* les changements socio-économiques observés dans de nombreuses parties du monde entraînent des pertes d'emplois et de responsabilités pour les hommes. De plus en plus, les femmes doivent travailler à l'extérieur tout en continuant à exercer leurs tâches domestiques; mais comme leurs gains sont généralement faibles et qu'elles doivent souvent sacrifier le temps à consacrer aux enfants, les schémas de la pauvreté se perpétuent

* les femmes tendent à compenser les manques créés par la réduction des dépenses et services publics, ce qui prend encore plus de leur temps et de leur énergie

* la pauvreté, à laquelle s'ajoute souvent la violence au foyer, est un facteur important à l'origine des cas de stress et de dépression observés chez les femmes

Pour ces raisons et d'autres, l'O.M.S. consacre maintenant des efforts considérables aux liens entre santé et pauvreté. Ce travail consistera entre autres à tenir compte des sexo-spécificités afin que les Etats membres puissent asseoir leur action sur une bonne connaissance des liens entre les différences entre les sexes, la santé et la pauvreté.


Source: Benoît BALLA - Cameroun-Info.net Lire l'article original : 64.91.231.151/cgi-bin/polemedia.org/viewnews.cgi?id=1015594105

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