Différence
entre les sexes, santé et pauvreté les femmes plus
exposées : C'est sur les femmes que pèse la plus grande
partie du poids de la pauvreté, au détriment de leur
santé.
Par
exemple :
*
70% des 1,3 milliard de personnes qui vivent dans la pauvreté
sont des femmes d'après des estimations sur 20 ans établies
pour 41 pays en développement, l'augmentation du nombre des
pauvres vivant en milieu rural a été de 17% plus forte
pour les femmes que pour les hommes
*
les 900 millions d'analphabètes recensés dans le monde
comptent deux fois plus de femmes que d'hommes
* la carence en fer affecte deux fois plus de femmes que d'homme
*
la malnutrition protéino-énergétique est nettement
plus fréquente chez les femmes en Asie du Sud, où
vivent près de la moitié des personnes qui souffrent
de malnutrition dans le monde
*un
demi-million de femmes meurt chaque année de complications
évitables de la grossesse, aggravées par la pauvreté
et l'éloignement ° à travail égal, les
femmes perçoivent en moyenne de 30 à 40% de moins
que les hommes
*
dans les pays en développement, seule une infime proportion
de femmes détient un réel pouvoir économique
ou politique
L'établissement
de politiques et de stratégies de lutte contre la pauvreté
suscite depuis 20 ans un intérêt considérable.
Pourtant, on ne dispose encore que de peu de données et d'informations
sur l'état de santé des 20% les plus pauvres du monde
- dont les femmes représentent à n'en pas douter une
forte proportion. Les informations disponibles témoignent
d'un intérêt beaucoup plus marqué pour les populations
urbaines et en disent peu sur la pauvreté en milieu rural
et ses liens avec la santé. Les données manquent aussi
sur les liens entre les inégalités entre les sexes
et les nombreuses formes de dénuement dont souffrent les
femmes.
La
pauvreté, surtout pour les femmes, est bien plus que l'absence
de revenus adéquats. Les femmes restent en retard sur les
hommes pour le contrôle des moyens de production tels que
les liquidités, le crédit et les garanties mais elles
sont également pénalisées dans d'autres domaines
tels que l'alphabétisation, l'instruction, la formation,
l'emploi, la mobilité et la représentation politique
et soumises à des responsabilités dévoreuses
de temps et d'énergie. Ces facteurs réduisent leurs
capacités de développement humain et affectent directement
et indirectement leur état de santé. Pour toutes ces
raisons, les femmes sont souvent plus pauvres que les hommes à
l'intérieur d'un même foyer ou groupe social.
Les
conclusions suivantes émergent de différentes études
sur la santé et la pauvreté :
*
pour les pauvres et presque pauvres des deux sexes, la maladie est
une catastrophe qui peut conduire à la ruine économique
*
une étude réalisée dans 20 pays en développement
a montré que la mortalité des moins de cinq ans était
plus élevée quand les femmes n'ont pas d'instruction
et dans les communautés agricoles rurales
*
là où ils existent, les femmes utilisent en premier
les remèdes ou guérisseurs traditionnels pour des
raisons de coût, de commodité et de confort
*
la tendance de plus en plus marquée à la privatisation
"sauvage" peut conduire à une prolifération
de services de santé n'offrant que peu de garanties de qualité.
Les hommes et les femmes défavorisés risquent d'investir
leurs maigres ressources dans des traitements inefficaces
*
l'imposition de redevances couvrant l'utilisation de services essentiels
comme les services de santé ou les services d'approvisionnement
en eau peut pénaliser particulièrement les femmes
pauvres pratiquement dépourvues d'autonomie décisionnelle
ou financière
*
dans certaines parties du monde, les rôles sociaux et les
normes culturelles dans lesquels sont enfermées les femmes
pauvres peuvent inhiber leur volonté et leur capacité
de solliciter des soins. Dans d'autres, ce sont les hommes qui ne
font pas appel aux services de santé en raison de la conception
qu'ils se font de la virilité.
*
dans les familles pauvres, il y a généralement davantage
d'enfants que dans les familles plus prospères, ce qui représente
une charge supplémentaire pour les femmes. Les grossesses
d'adolescentes sont également plus fréquentes dans
les familles pauvres
*
les changements socio-économiques observés dans de
nombreuses parties du monde entraînent des pertes d'emplois
et de responsabilités pour les hommes. De plus en plus, les
femmes doivent travailler à l'extérieur tout en continuant
à exercer leurs tâches domestiques; mais comme leurs
gains sont généralement faibles et qu'elles doivent
souvent sacrifier le temps à consacrer aux enfants, les schémas
de la pauvreté se perpétuent
*
les femmes tendent à compenser les manques créés
par la réduction des dépenses et services publics,
ce qui prend encore plus de leur temps et de leur énergie
*
la pauvreté, à laquelle s'ajoute souvent la violence
au foyer, est un facteur important à l'origine des cas de
stress et de dépression observés chez les femmes
Pour
ces raisons et d'autres, l'O.M.S. consacre maintenant des efforts
considérables aux liens entre santé et pauvreté.
Ce travail consistera entre autres à tenir compte des sexo-spécificités
afin que les Etats membres puissent asseoir leur action sur une
bonne connaissance des liens entre les différences entre
les sexes, la santé et la pauvreté.
Source: Benoît BALLA - Cameroun-Info.net Lire l'article original
: 64.91.231.151/cgi-bin/polemedia.org/viewnews.cgi?id=1015594105
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