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Réduire la mortalité maternelle - L’appui de l’USAID en faveur du plaidoyer - Le soleil - Sénégal - 02/03/02

THIES – Entre l’USAID et l’Etat sénégalais, c’est indubitablement un mariage de raison. Cela s’est illustré de manière frappante avec l’appui constant que ce partenaire apporte sans cesse au développement économique et social du pays.

Mais c’est surtout dans le domaine de la santé que l’USAID intervient principalement. La région de Thiès a bénéficié, depuis quelques années, de divers appuis de l’USAID. A cet effet, la Maison rurale de Thiès vient d’abriter un atelier régional axé sur les techniques de plaidoyer à l’intention des agents chargés de l’IEC (Information, Education et Communication) qui interviennent au niveau des huit districts, des personnels de la région médicale et des membres des équipes communautaires. Cet atelier, financé par l’USAID et exécuté par le MSH (Management Sciences For Health) qui en assure l’appui technique sous la supervision du Service national de la Santé de la Reproduction (SNSR), a été un prétexte pour les participants d’approfondir la réflexion sur les techniques de plaidoyer.

Concernant la mortalité maternelle, le constat le plus patent, c’est qu’elle connaît encore aujourd’hui un taux élevé avec 500 décès pour 100.000 naissances vivantes, malgré ses nombreuses structures, ses infrastructures routières et ferroviaires, ainsi que sa proximité avec la capitale. Selon les techniciens sanitaires de la région, “la situation risque de s’assombrir d’ici à six ans si rien n’est fait dans le renforcement de l’information et de l’éducation des populations.

Pour M. El Hadj Dioum, spécialiste en dialogue public et communautaire, “il faut s’attendre à 14.900 décès de mortalité maternelle durant ce temps et 900 décès infantiles, en plus de 20 à 30 femmes qui pourraient être victimes d’invalidité à court ou moyen termes.

Le projet santé maternelle et planification familiale est composé de quatre volets dont un concernant le dialogue politique. Ce volet a pour ambition, d’une part, l’instauration d’un dialogue au niveau central de manière à amener les décideurs politiques à initier toutes les réformes des textes nécessaires, législatifs et réglementaires en vue de l’avènement d’un environnement juridique favorable à la promotion de la santé de la reproduction et de la santé maternelle, planification familiale en particulier. D’autre part, il doit contribuer, au niveau communautaire, à la mise en place d’espaces de rencontres et de concertation entre professionnels de la santé, élus locaux, membres d’équipes communautaires et divers acteurs de développement économique et social en vue de prise de décision concertée dans le domaine de la santé. Le volet plaidoyer quant à lui vise les leaders d’opinion (chefs religieux, coutumiers, notables, responsables de mouvements des jeunes femmes) en vue d’aider à l’instauration d’un environnement socioculturel favorable à la promotion de la santé maternelle et de la planification familiale, la prise en compte des jeunes et femmes dans la prise de décision au niveau du secteur de la santé.

A en croire M. Dioum, “le dialogue politique est en faveur de l’amélioration de la coordination entre structures publiques et privées du secteur de la santé, et cela à travers la mise en place de cadres de concertation entre divers acteurs.

Pendant cette formation, la présentation d’un programme dénommé “Reduce/Sénégal) qui est en faveur de la réduction de la mortalité maternelle a constitué un des temps forts. La présentation a montré aux participants ce que pourrait être un support de plaidoyer dans un domaine aussi crucial que celui de la mortalité maternelle. L’avantage du modèle est aussi d’avoir montré l’ampleur de la mortalité maternelle au Sénégal, qui pourrait être réduite de moitié en ramenant le taux national de 510 à 255 décès pour 100000 naissances vivantes. Ce programme vise donc à sauver 36.000 enfants. Cette ambition sollicite nécessairement un engagement politique des décideurs, une mobilisation conséquente des ressources, une stratégie nationale clairement définie, un suivi et une évaluation pertinente. D’autres ateliers sont prévus à Koul, Mekhé et Joal.

A. S. GONZALES

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=11942&index__edition=9528

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