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SOINS APRES AVORTEMENT : Comment sauver 500.000 femmes - Le sud - Sénégal - 05/03/02

Les complications liées aux avortements, spontanés ou provoqués, constituent un problème majeur de santé publique dans les pays en développement. C’est pour promouvoir la santé de la reproduction par une amélioration de l’accès et de la qualité des services, qu’une conférence francophone régionale sur les Soins après avortements (Saa) regroupant près de 150 chercheurs et experts nationaux et internationaux se réunit depuis hier et ce jusqu’au 7 mars, au Méridien président de Dakar.

Le ministre de la Santé et de la prévention, le Pr. Eva Marie Coll Seck qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la rencontre de Dakar a déclaré "qu’il est impératif pour les services publics, les collectivités locales les organisations non gouvernementales et l’ensemble des forces vives de nos sociétés, d’imaginer des approches novatrices pour juguler la tragédie que constitue la mortalité maternelle". En effet, explique-t-elle, "les statistiques publiées par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), montrent que chaque année, cinq cent mille (500.000) femmes meurent des suites de complications liées à la procréation". Elle a indiqué que cette situation est beaucoup plus préoccupante en Afrique subsaharienne où le taux de mortalité maternelle avoisine 640 décès pour 100.000 naissances vivantes, ce taux est en moyenne trente fois plus élevé que dans les pays développés. A cette morbidité et mortalité maternelle dont il est à l'origine, le Pr. Eva Marie Coll estime que l’avortement constitue un problème majeur de santé pour la plupart des pays de la sous-région. Selon l’Oms, les complications liées à l’avortement sont à l’origine de 14% de la mortalité maternelle dans le monde. Mais, ajoute-t-elle, "chaque année, des millions de femmes des pays en développement souffrent d’infections graves, de douleurs chroniques et d’infertilité du fait de complications consécutives à des avortements". Certaines études effectuées en milieu hospitalier en Afrique révèlent qu’environ 17% des femmes en consultation à la maternité viennent pour des complications liées à l’avortement.

"C’est une situation dramatique socialement inacceptable," fait remarquer le ministre de la santé et de la prévention. Malgré toutes ces données "catastrophiques, elle se félicite de l’initiative de "nos Etats" qui se sont résolument engagés dans l’expérimentation de programmes tendant à réduire le nombre de décès maternels dus aux complications liées à l’avortement. Pour l’essentiel, ces initiatives consistent à tester au niveau des structures ciblées, la faisabilité, l’acceptabilité et l’efficacité d’un modèle de prise en charge basé sur l’introduction d’un paquet intégré de services incluant les soins médicaux d’urgence avec l’utilisation de la technique d’Aspiration manuelle intra utérine (Amiu), l’intégration des services de planification familiale dans les soins fournis à ces patientes, et la référence des patientes à d’autres services de santé de la reproduction pour la prise en compte des autres besoins.

Ismaïla SARRE

Lire l'article original : www.sudonline.sn/archives/04032002.htm

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