Les
complications liées aux avortements, spontanés ou
provoqués, constituent un problème majeur de santé
publique dans les pays en développement. Cest pour
promouvoir la santé de la reproduction par une amélioration
de laccès et de la qualité des services, quune
conférence francophone régionale sur les Soins après
avortements (Saa) regroupant près de 150 chercheurs et experts
nationaux et internationaux se réunit depuis hier et ce jusquau
7 mars, au Méridien président de Dakar.
Le
ministre de la Santé et de la prévention, le Pr. Eva
Marie Coll Seck qui a présidé la cérémonie
douverture de la rencontre de Dakar a déclaré
"quil est impératif pour les services publics,
les collectivités locales les organisations non gouvernementales
et lensemble des forces vives de nos sociétés,
dimaginer des approches novatrices pour juguler la tragédie
que constitue la mortalité maternelle". En effet, explique-t-elle,
"les statistiques publiées par lOrganisation mondiale
de la Santé (Oms), montrent que chaque année, cinq
cent mille (500.000) femmes meurent des suites de complications
liées à la procréation". Elle a indiqué
que cette situation est beaucoup plus préoccupante en Afrique
subsaharienne où le taux de mortalité maternelle avoisine
640 décès pour 100.000 naissances vivantes, ce taux
est en moyenne trente fois plus élevé que dans les
pays développés. A cette morbidité et mortalité
maternelle dont il est à l'origine, le Pr. Eva Marie Coll
estime que lavortement constitue un problème majeur
de santé pour la plupart des pays de la sous-région.
Selon lOms, les complications liées à lavortement
sont à lorigine de 14% de la mortalité maternelle
dans le monde. Mais, ajoute-t-elle, "chaque année, des
millions de femmes des pays en développement souffrent dinfections
graves, de douleurs chroniques et dinfertilité du fait
de complications consécutives à des avortements".
Certaines études effectuées en milieu hospitalier
en Afrique révèlent quenviron 17% des femmes
en consultation à la maternité viennent pour des complications
liées à lavortement.
"Cest
une situation dramatique socialement inacceptable," fait remarquer
le ministre de la santé et de la prévention. Malgré
toutes ces données "catastrophiques, elle se félicite
de linitiative de "nos Etats" qui se sont résolument
engagés dans lexpérimentation de programmes
tendant à réduire le nombre de décès
maternels dus aux complications liées à lavortement.
Pour lessentiel, ces initiatives consistent à tester
au niveau des structures ciblées, la faisabilité,
lacceptabilité et lefficacité dun
modèle de prise en charge basé sur lintroduction
dun paquet intégré de services incluant les
soins médicaux durgence avec lutilisation de
la technique dAspiration manuelle intra utérine (Amiu),
lintégration des services de planification familiale
dans les soins fournis à ces patientes, et la référence
des patientes à dautres services de santé de
la reproduction pour la prise en compte des autres besoins.
Ismaïla
SARRE
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l'article original : www.sudonline.sn/archives/04032002.htm
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