Le nombre de donneurs de sang diminue dangereusement au Sénégal.
Le taux est aujourd'hui estimé à 0,25 %. Il est loin de la norme
fixée par l'Organisation mondiale de la santé (Oms) qui est de 2
% que chaque pays doit avoir pour assurer sa sécurité transfusionnelle.
Parmi les causes, on note la propagande autour de la progression
du Vih/Sida et la faible participation de la population féminine
qui, pourtant en est une des plus grandes demandeuses. Ainsi, même
si le seuil de la pénurie n'est pas encore atteint dans les structures
hospitalières, la réduction du stock au niveau des banques de sang
suscite des inquiétudes.
Pour renverser la tendance actuelle, l' Association nationale des
donneurs bénévoles de sang du Sénégal (Andobes) compte organiser
une campagne de mobilisation et de sensibilisation. "Notre pays
accuse un énorme déficit en matière de don de sang".
Selon Thierno Lecompte Seck, Secrétaire général de l'association
nationale des donneurs de sang bénévoles (Andobes), "cette situation
s'explique par le fait que les populations ayant peur de connaître
leur statut sérologique ne veulent plus donner de leur sang".
En effet l'apparition du Vih/ Sida et le déballage médiatique qui
ont accompagné la révélation des accidents liés à la contamination
transfusionnelle par le virus du Sida, ont contribué paradoxalement,
selon lui, "à faire apparaître le don du sang comme un danger plutôt
qu'un remède". La conséquence en est que les donneurs de sang se
font rares. Actuellement, il révèle qu'avec un taux de 0,25 % de
donneurs de sang, le Sénégal est loin des normes fixées par l'Organisation
mondiale pour la santé (Oms) qui fixe à 2 % le taux de don qu'un
pays doit avoir par rapport à sa population pour assurer la sécurité
transfusionnelle.
Pour M. Seck, il s'agira à travers ces journées de sensibilisation
de "changer le comportement des citoyens et de faire revenir la
confiance au niveau des populations pour que le don de sang ne soit
plus l'affaire d'une élite obligée de répéter fréquemment ce geste
de haute portée humanitaire et civique".
En outre précise-t-il, "il urge de développer au niveau des populations
l'aptitude et l'esprit du donneur de sang surtout au sein de la
population féminine qui enregistre le plus faible taux de donneurs".
En ce sens, explique-t-il, qu'il y a une seule femme sur quatre
donneurs alors que cette frange de la population en a le plus besoin.
Ces journées de sensibilisation sur l'importance des dons de sang
seront, selon ses initiateurs, une bonne occasion pour conscientiser
et mobiliser les femmes afin de renverser la tendance. C'est d'ailleurs
la raison pour laquelle, confie le Secrétaire général de l'Andobes,
que le Comité d'organisation de la journée mondiale des donneurs
de sang qui sera célébrée le 23 mai prochain a pris comme slogan
pour cette année, "Une femme, une poche de sang", car c'est elle
qui donne la vie et quand elle la donne, elle l'entretient.
Selon les responsables du Centre national de transfusion sanguine,
"on ne peut pas parler de pénurie de sang bien qu'il arrive qu'une
structure hospitalière en manque". Ce qui est dû, selon eux, au
fait qu'il y a plus de patients qui ont besoin de sang que de donneurs
de sang. Cependant les spécialistes révèlent que grâce aux moyens
sûrs de prélèvement du sang, les donneurs se sentant rassurés, commencent
de prendre conscience de l'importance des dons de sang.
"Sauver une vie n'a pas de prix" lancent-ils. C'est pourquoi, ils
exhortent les populations à donner le sang pour pallier une quelconque
rupture dans les banques de sang.
Ismaïla SARRE
Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/archives/07032003.htm
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