Les milliers d'élèves, de collégiens et de lycéens sont sous l'aile
protectrice de la Division Contrôle Médical Scolaire (DCMS) du ministère
de l'Education nationale. Dirigée par le Pr Malick Sembène, cette
division a initié une nouvelle politique et défini un paquet de
services à réaliser dans les écoles pour mieux veiller sur la santé
de ce groupe qui est l'avenir du Sénégal.
La Division Contrôle Médical Scolaire (DCMS) du ministère de l'Education
existe depuis...1942, nous lance le Professeur Malick Sembène, chef
de la Division, comme pour souligner l'ancienneté, la permanence
et l'utilité de sa structure.
La DCMS est une vieille dame qui n'a pas pris une ride. Elle s'occupe
de la santé des élèves, des lycéens et collégiens, autant dire de
milliers de Sénégalais qui sont l'avenir de ce pays.
La DCMS, qui chapeaute toutes les inspections médicales des régions,
a d'abord fait de la prévention avant de s'intéresser au curatif.
Les inspections médicales coordonnent les activités des infirmeries
qui existent dans la quasi-totalité des lycées du Sénégal. Ces inspections
coopèrent avec les districts sanitaires. Avec la raréfaction des
ressources et le développement de l'école, la plupart des inspections
médicales scolaires avaient perdu leur lustre d'antan.
Depuis 1992, un nouveau départ a été amorcé. D'autres objectifs
ont été assignés aux structures de la division contrôle médicale
scolaire. C'est ainsi que, dans le programme décennal de l'éducation
et de la formation (PDEF), une sous composante "santé et nutrition
à l'école" a été crée dans le volet qualité de ce programme. En
avril 2000, Dakar a abrité le Forum mondial sur l'Education pour
tous. À cette rencontre, les pays du monde, la Banque mondiale,
l'OMS, l'UNICEF, l'UNESCO ont décidé d'articuler leurs interventions
dans l'école autour du concept de FRESH ("focusing for an effective
school health").
FRESH signifie : "accorder la priorité à un programme efficace de
santé à l'école".
Les principales activités retenues sont au nombre de quatre. Le
Sénégal s'en est largement inspiré.
La première de ces activités est la définition d'une politique adéquate
de santé à l'école.
La deuxième activité est l'approvisionnement en eau et l'assainissement
des écoles au Sénégal.
L'installation de compétences chez l'apprenant en matière de prévention
des affections du milieu est la troisième activité principale.
La lutte contre le SIDA et le paludisme (la tuberculose devrait
être prochainement du lot), le développement de la santé de la reproduction
constituent les principaux thèmes de ce volet.
Le Pr Sembène prévient, toutefois, sur ce point, qu'il ne faudrait
pas "trop alourdir la charge de travail des élèves et des enseignants.
Les élèves sont d'abord à l'école pour étudier".
PARTENARIATS
La définition d'un paquet de services à réaliser dans les écoles
(déparasitage, appui en micronutriments, cantines scolaires, boîtes
à pharmacie, etc.) est la dernière activité retenue dans le cadre
du FRESH.
Ces activités, nous confie le Pr Sembène, doivent être menées dans
le cadre de partenariats forts. Le ministère de l'Education nationale
a d'ailleurs signé, en août 2002, un protocole d'accord avec le
ministère de la Santé et de la Prévention.
D'autres partenariats ont été noués avec des départements ministériels
comme l'Hydraulique, la Jeunesse, le Développement social, avec
des ONG comme le GEEP, des associations de parents d'élèves. Au
cours de la phase expérimentale du PDEF (2000-2003), 85 écoles de
17 inspections départementales ont été ainsi branchées à l'eau potable
grâce à l'appui de l'UNICEF. Le partenariat avec l'office national
de l'assainissement (ONAS) a permis à 25 écoles de Guédiawaye d'accéder
à l'eau potable et de disposer de " latrines séparées pour les garçons
et les filles ", souligne le Pr Sembène.
En 2002, 80 boîtes à pharmacie d'un coût unitaire de 70.000 frs
Cfa ont été mise à la dispositions des écoles. Ce nombre devrait
être multiplié par trois cette année.
PRINCIPALES MALADIES A L'ECOLE
Les maladies les plus courantes en milieu scolaire sont, selon
le Pr Sembène, sont le paludisme, les dermatoses, les maladies diarrhéiques,
les affections bucco-dentaires, l'anémie. Concernant cette dernière
affection, le chef de la DCMS, nous révèle qu ' " un projet de nutrition
est mis en œuvre à Tamba, Matam et Saint-Louis pour donner du fer
aux enfants afin de lutter contre l'anémie ". La DCMS a également
l'ambition de contribuer aux changements de comportement. Dans ce
dessein, elle a produit des outils pédagogiques destinés à l'élémentaire.
Le guide sur le SIDA et le paludisme a été déjà confectionné avec
l'appui de l'UNICEF. Ce guide sera remis officiellement au ministre
de l'Education, demain vendredi. Un guide sur la nutrition, l'alimentation
et la parasitose est en préparation.
En outre, le Pr Malick Sembène a souligné les relations qui lient,
d'une part, la DCMS au ministère délégué auprès du ministre de l'Education
nationale chargé de la Formation professionnelle publique et privée,
de l'analphabétisme et des Langues nationales, et, d'autre part,
au ministère délégué auprès du ministre de l'Education nationale
chargé du Préscolaire et de la Case des Tout-Petits. Il a aussi
mis en exergue les activités que la DCMS aura à mener au bénéfice
de ces deux ministères. Au total, il s'agit, comme le dit un expert,
de "faire des écoles des lieux d'apprentissage efficace, mais
aussi de salubrité, d'hygiène et de sécurité".
El Bachir SOW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=24822&index__edition=9829
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