Jusqu'à présent, il n'y avait que des organismes étrangers, en
l'occurrence le FNUAP et l'USAID qui assuraient l'approvisionnement
des produits nécessaires à la santé de la reproduction, notamment
les produits contraceptifs. Ce qui n'était pas toujours pour maintenir
une disponibilité continue de ces produits à l'endroit et en temps
voulus. Dans un futur proche, suite à un accord conclu entre le
gouvernement par le biais du ministère de la Santé, le FNUAP, l'USAID
et la centrale d'achat Salama, ces produits emprunteront le circuit
de distribution des médicaments essentiels.
En d'autres termes, les produits contraceptifs seront aussi disponibles
en milieu hospitalier et dans les centres de santé que les médicaments
essentiels. Garantissant ainsi la sécurité de ces produits à l'heure
où les préoccupations gouvernementales se tournent vers ce secteur
de la santé de la reproduction.
Convention
Hier a donc été signé le protocole d'accord entre ces quatre parties
dans les bureaux du ministre de la Santé, le Pr. Andry Rasamindrakotroka
à Ambohidahy. Les parties contractantes étant, bien entendu, le
ministère de la Santé qui chapeaute l'opération, mais également
le FNUAP et l'USAID, organismes qui s'investissent grandement dans
le secteur du planning familial en important les produits nécessaires,
et enfin la centrale d'achat Salama, qui emprunte elle-même un excellent
circuit de distribution en ravitaillant les divers centres de santé
en médicament essentiels. Ce même circuit sera désormais également
celui des produits et médicaments contraceptifs.
Faible prévalence
Une telle mobilisation a été entreprise afin de concrétiser d'ores
et déjà l'approche de proximité, estimée primordiale au moment où
l'utilisation de produits contraceptifs est encore loin d'entrer
dans les mœurs de la majorité des Malgaches. En effet, seulement
15 % des femmes malgaches ont recours aux méthodes de planning familial
et utilisent régulièrement des produits contraceptifs, le reste
ignore ou craint l'utilisation de tels produits. L'objectif est
de remonter ce pourcentage à 25 % en 2005.
Cependant, un début de changement s'annonce, sachant que 25% des
couples malgaches souhaitent adopter l'une des méthodes de planning
familial modernes disponibles à Madagascar et les produits qu'elles
préconisent. "Cette approche de proximité pourrait s'illustrer à
travers la mise en place de sites communautaires, qui oeuvreront
dans la sensibilisation des populations les plus réticentes à l'utilisation
des moyens contraceptifs", explique le Dr. Perline Rahantanirina,
directrice de la médecine préventive au ministère de la Santé. "L'existence
de ces sites permettra de renverser la tendance actuelle en allant
directement à la rencontre des populations cibles, car jusqu'ici,
c'était plutôt l'inverse".
Un travail de longue haleine, en somme, à l'heure où les idées
reçues et autres superstitions, us et coutumes sont encore profondément
ancrés dans les habitudes d'une grande majorité de Malgaches.
Hanitra R.
Lire l'article original : http://www.midi-madagasikara.mg/textes/cu030304.htm#debut
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