La ligue sénégalaise contre l'épilepsie (LES) vient de conduire
une importante étude contre cette affection neurologique dans la
région de Dakar, précisément dans le district sanitaire de Pikine.
Le projet de cette étude, démarré depuis juin 2001, avait été présenté,
avec un plan national, lors d'une réunion à Harare (Zimbabwe), par
le Sénégal à travers la L.S.E. et sous la direction scientifique
de la clinique de neurologie du centre hospitalier universitaire
de Fann, dirigée par le Pr Ibrahima Pierre Ndiaye, également Président
de la LSE.
Il entrait ainsi dans les projets expérimentaux quinquennaux de
lutte contre l'épilepsie dans le monde, initiés par l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS), en collaboration avec la ligue internationale
contre l'épilepsie et le bureau international pour l'épilepsie,
à travers le choix de cinq pays pilotes dont le Sénégal, la Chine,
l'Argentine et le Zimbabwe. " Les résultats de ces projets devront
être vulgarisés à travers le monde au bout des cinq ans ", nous
a expliqué le Pr Amadou Gallo Diop, secrétaire général de la LES.
Cette étude a permis, grâce à des enquêtes, de mieux cerner les
contours de la situation épidémiologique de cette affection et entrevoir
les voies et moyens idoines pour lutter contre elle. L'enquête montre
ainsi que l'épilepsie est une pathologie du sujet jeune, car 60,8%
des personnes atteintes ont moins de 30 ans. Elle a également un
impact négatif sur leur évolution scolaire, car " dans la proportion
du taux de scolarisation de 61,3%, presque la moitié (47,8%) des
élèves épileptiques ont arrêté leur scolarisation au niveau du cycle
primaire ". Sur ce même registre, on y montre que " le niveau d'instruction
est très bas avec 44,2% d'illettrés et seulement 1,3% qui ont fait
des études supérieures ".
L'enquête révèle en outre le retard dans la première consultation
après la première crise, parfois plus d'un an pour plus de la moitié
de l'échantillon, soit 57,9%. " Seulement 26% ont fait un électroencéphalogramme
(EEG), 15,6% un scanner et 16,9% une radiographie du crâne. Ceci
montre peut-être la méconnaissance de l'affection, l'existence de
soins possibles et (ou) la difficulté d'accès aux soins et aux moyens
d'explorations fonctionnelles pour diagnostiquer le mal.
D'ailleurs l'étude souligne que seuls 35,1% suivent un traitement
médical contre 23,4%, dont 10,4% suivent un traitement traditionnel
et 13% sans aucun traitement. Forte de ces données recueillies sur
le terrain, la LES a entrepris diverses activités en faveur de l'accès
aux médicaments essentiels contre l'épilepsie, de la formation des
enseignants des écoles élémentaires et secondaires, de l'information
et de l'éducation du public, ainsi que des familles des malades
par des émissions à travers les médiats.
Le but est d'arriver à dépister rapidement les enfants et les adolescents
affectés, à les prendre en charge médicalement et arriver à réduire
de façon significative le taux d'abandon scolaire, ont indiqué les
chercheurs de cette étude. Une consultation bimensuelle a été enfin
instituée dans le district sanitaire de Pikine, pour une meilleure
prise en charge des patients épileptiques.
Randonnee cycliste de sensibilisation ce dimanche
Ce dimanche matin, les cyclistes enfourcheront leur Vtt à l'appel
de la Fédération sénégalaise de cyclisme, de Bomty Sport et de la
ligue Sénégalaise contre l'Epilepsie, pour véhiculer des messages
de sensibilisation et d'éducation pour la santé grâce à des dépliants
qui seront distribués au passage de la caravane. Cette randonnée
de sensibilisation prendra le départ devant le parcours sportif
situé face à l'Université Cheikh Anta Diop.
Fara DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=25185
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