Célébrée le 24 mars de chaque année, la journée mondiale de lutte
contre la tuberculose au Burkina est placée cette année sous le
thème : "DOTS m'a guéri, il te guérira aussi''. Dans la mise en
œuvre de cette stratégie, les autorités du ministère de la Santé
ont procédé à l'inauguration du bloc technique du programme national
de lutte contre la tuberculose ; bloc situé dans l'enceinte de l'hôpital
national Yalgado Ouédraogo.
Les derniers chiffres enregistrés par l'Organisation mondiale de
la santé (OMS) font ressortir une recrudescence de la tuberculose,
fait lié en grande partie à l'avènement de la pandémie du VIH/Sida
et à la paupérisation des populations. En Afrique, un tiers de la
population est infecté par le bacille de la tuberculose ; 40 % des
personnes atteintes de Sida meurent de tuberculose.
Au Burkina Faso, environ 2500 nouveaux cas de tuberculose sont
dépistées chaque année dont 60 % de forme contagieuse. Parmi ces
cas contagieux, la tranche d'âge la plus touchée est celle comprise
entre 15 à 45 ans et représente 70 % de cas. L'une des retombées
économiques de cette situation est la baisse de la productivité
en ce sens que le malade perd une entrée de travail et est susceptible
de contaminer 10 à 15 personnes. Ce tableau sombre a amené les autorités
du ministère de la Santé à élaborer une stratégie : le DOTS. Il
se définit comme une stratégie de traitement de courte durée sous
observation directe.
De l'application de cette stratégie, le ministre Alain Yoda a pu
dire : "DOTS a été expérimenté avec succès par l'Union internationale
contre la tuberculose et les maladies respiratoires (UICT/MR) et
adopté par l'OMS. Les bénéfices de l'application de cette stratégie
sont inestimables car on obtient la guérison complète de 90 % des
patients ayant mené à terme le traitement, avec une réduction ayant
mené à terme le traitement, avec une réduction globale du traitement.
100 % des malades de la tuberculose bénéficient de la stratégie
DOTS au Burkina Faso''.
Le docteur Mathurin Dembélé, coordonnateur du Programme national
tuberculose a détaillé les cinq composantes de la stratégie DOTS.
La composante une porte sur l'adoption d'un programme national de
lutte qui comprend l'allocation d'une enveloppe annuelle de 45 millions
pour l'achat des médicaments antituberculeux et le recyclage du
personnel.
La composante deux porte sur l'examen des crachats des patients
suspects de tuberculose à travers un réseau de 74 laboratoires polyvalents
bien équipés et faisant l'objet d'un contrôle de qualité régulier.
La composante trois indique que la durée du traitement de la tuberculose
est de huit (8) mois : "tendant les deux premiers mois, le patient
reçoit chaque jour quatre médicaments antituberculeux qu'il avale
devant un agent de santé. Pendant les six (6) autres mois il prend
une dose quotidienne de deux anti-tuberculeux et la dotation peut
alors se faire tous les quinze jours ou tous les mois'' a précisé
le Dr Dembélé Mathurin.
La composante quatre porte sur un système d'approvisionnement en
médicaments à travers une déconcentration des magasins de stockage
du magasin central jusqu'au district sanitaire.
La composante cinq repose sur une évaluation du nombre de patients
pris en charge et ceux déjà guéris.
Au-delà de ces composantes il a été souligné la nécessité d'une
approche communicative efficiente par des campagnes d'information,
d'éducation. L'inauguration du bloc technique du Programme national
de lutte contre la tuberculose, œuvre de la coopération néerlandaise
et équipé par la coopération française vient donc renforcer la stratégie
DOTS. Le bloc, d'une valeur de 117 676 405 F CFA comprend : une
salle de cours, une salle de radiographie, une chambre noire, une
salle de lecture, quatre bureaux, une salle de réunion. Il importe
maintenant aux malades de fréquenter assidûment ce bloc.
Ismaël BICABA
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2003_25_03/sidwaya.htm
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