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L'actualité de la santé en Afrique

Lutte contre la méningite : Les réalités à Manga et à Pô - Sidwaya - Burkina Faso - 3/03/2003

Sur 53 districts sanitaires que compte le Burkina Faso, 7 ont atteint le seuil d'épidémie selon le taux prescrit par l'OMS qui est de 10 cas pour 100 000 habitants.
Dans la campagne de lutte contre la méningite entreprise par le ministère de la Santé et plusieurs actions ont déjà été menées. Dans la poursuite de cette dynamique, une délégation du ministère de la Santé conduite par son secrétaire général M. Jean Gabriel Wango et des représentants de l'OMS au Burkina Faso ont fait le déplacement le jeudi 27 février 2003 dans les districts de Manga et de Pô. A ce jour, tous les districts sanitaires du Burkina Faso sont touchés par la méningite.
Huit semaines après les premiers cas de méningite, le nombre de personnes atteintes s'élève à 2433 avec un total de 347 décès. Les districts sanitaires les plus touchés sont Manga avec 282 cas, Batié avec 170 cas, Bogandé avec 161 cas et Pissy avec 101 cas enregistrés.
La situation actuelle est grave mais pas alarmante car, tirant les leçons des épidémies de méningite passées, le ministère de la Santé avait pris des mesures pour limiter au maximum les cas de décès, éviter l'expansion de la maladie à grande échelle. Chose contenue pour le moment. Cette année la maladie s'est déclenchée relativement plus tôt que prévu.
Mais, au regard des chiffres évolutifs et de l'instabilité de la maladie, l'option est à un à un traitement curatif.

500 000 doses de vaccins acquis

Conscient de cette réalité, le gouvernement dans son plan d'action avait fait de la vaccination, une priorité. Le Burkina Faso dispose d'un stock de vaccin A-C capable de répondre aux besoins. Mais, la difficulté majeure réside dans le nouveau germe apparu l'année dernière, le W-135. Le seul vaccin contre ce germe qui existait était d'une forme trétravalente. C'est-à-dire que ce vaccin était efficace contre les germes A, C, Y et W-135. Mais, le coût très exorbitant de ce vaccin faisait que le Burkina Faso ne pouvait se permettre de se l'approprier et même cela écartait du même coup, les chances de notre pays de l'acquérir auprès de l'OMS. Fort de ce constat, nos autorités ont fait la proposition à l'OMS de trouver un autre type de vaccin, qui reviendrait moins cher. Compte tenu du fait que le germe Y n'existe pas dans notre pays, un consensus sur le trétravalent A, C et W-135 a été trouvé. Le Burkina Faso est le premier pays et le seul a avoir bénéficier de ce nouveau vaccin avec 500 000 doses acquis sur un total de 3 000 000 de doses disponibles. Cela constitue une belle performance pour nos autorités. Mais, 500 000 doses pour une population de près de 10 millions d'habitants, le rapport est très faible et le problème reste toujours posé.

Quelle stratégie adopter ?

Pour le secrétaire général du ministère de la Santé, la détermination du germe en cause est primordiale. L'insuffisance du trétravalent exige donc qu'il ne soit envoyé que là où le méningocoque W-135 sévit uniquement. Il n'est pas nécessaire d'envoyer le tétravalent dans les zones où le bivalent (A-C) pourrait résoudre plus facilement le problème. A ce sujet, Batié est un bel exemple car, après avoir constaté que le germe en cause était le méningocoque A et C, une campagne de vaccination contre ce germe a été élaborée et à ce jour, le nombre de cas qui était en pleine évolution a marqué un frein pour se maintenir dans un certain équilibre.

S'inspirer des réalités sur le terrain

La détermination du germe en cause suppose un travail de laboratoire au préalable. Le ministère a constaté qu'il existe des difficultés. L'objectif principal de ce voyage, était de recenser des difficultés présentes sur le terrain et de voir dans quelle mesure avec les autorités locales, ils pourraient trouver des solutions pour pallier ces problèmes. Pô et Manga, en collaboration avec la direction régionale de la Santé du Centre-Sud, ont élaboré leur plan de riposte contre la méningite et installé des comités de crise. Cela a permis la mobilisation des agents de santé, le renforcement des stocks de médicaments et la prise en charge gratuite des malades, la sensibilisation des populations...

Ainsi, la première difficulté réside dans le déficit de communication. En effet, le constat est que les malades se font généralement consulter très tard. Cette attitude rend difficile la prise en charge. Elle est d'ailleurs la cause essentielle du taux de létalité élevé dans certains districts sanitaires. Autres difficultés et non des moindres, concerne l'acheminement des prélèvements à Ouagadougou. Un problème très important car, sa résolution est capitale pour la réussite de la stratégie de vaccination ciblée adoptée par le ministère de la Santé.

Ce voyage de Manga et de Pô a été l'occasion pour le secrétaire général du ministère de la Santé, de lancer un appel à toutes les structures sanitaires du Burkina Faso afin qu'elles prennent toutes les dispositions nécessaires pour acheminer le plus rapidement possible, les prélèvements à Ouagadougou. A Manga, la vaccination par le nouveau vaccin (le trétravalent A-C-W-135) a démarré le jeudi 27 février 2003. Elle concerne la tranche d'âge de 2 à 30 ans. Cette vaccination par le trétravalent sera fait sous la supervision des agents de l'OMS car, compte tenu de la nouveauté du vaccin, l'OMS veut suivre de près cette vaccination pour mesurer son efficacité et veiller à ce qu'elle se passe dans les conditions requises.

Des discussions entre le Burkina Faso et l'OMS sont en cours pour permettre à notre pays d'avoir un supplément de 500 000 doses. Cette deuxième dotation pour le Burkina Faso, portera à un million de doses sur trois millions disponibles par l'OMS à répartir dans les pays situés dans la ceinture méningitique et touchés par cette maladie.
Antoine W. DABILGOU

Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2003_03_03/sidwaya.htm


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