Le Dr Jean-Jacques Allogo Obiang, chef de ce service, n'a plus
que sa seule volonté et son souci de s'occuper des malades pour
travailler.
Dans une note circulaire signé du Dr Jean-Jacques Allogo Obiang,
chef de service du bloc de chirurgie orthopédique du Centre hospitalier
de Libreville (CHL), il fait état de la probable fermeture de ce
service dès aujourd'hui. Motif : toutes ses composantes sont dépourvues
de moyens pouvant permettre au chef de service de travailler dans
de bonnes conditions et ainsi garantir un suivi médical aux patients.
Étant dans une dégradation avancée, le bloc opératoire d'orthopédie
nécessiterait des mesures d'intervention pour sa réhabilitation
complète. Créé entre 1968 et 1970, ce service accueille quotidiennement
des personnes, en provenance de toutes les provinces du pays, victimes
d'accidents de toutes sortes (circulation routière, agression, etc).
Prévu pour fonctionner avec quatre chirurgiens orthopédistes, un
seul médecin y exerce aujourd'hui, depuis l'élection du Dr Davain
Akouré à l'Assemblée nationale.
Pourtant, le bloc opératoire orthopédique du CHL a une vocation
nationale. Car, il est le seul au Gabon qui excelle dans la chirurgie
de l'os - à l'exception de la clinique El-Rapha, construite récemment
-. Malheureusement, cette entité connaît des problèmes d'ordre matériel
et logistique.
En effet, doté de salles d'opération de fractures fermées, de chirurgie
pour enfants et pour la réduction des fractures, de fractures ouvertes
prenant en charge les gangrènes, les abcès, l'ostéite, etc. d'une
autre d'arthroscopie et de prothèses et d'une salle de plâtre pour
la confection des appareils d'immobilisation des fractures, le service
d'orthopédie est privé d'infrastructures adéquates pouvant faciliter
le travail du médecin.
DÉSOLATION •
Aujourd'hui, les murs du bâtiment sont fissurés. Le bloc opératoire
s'inonde à la moindre pluie. Le matériel d'intervention (vis, plaques,
clous, etc) est réutilisé pour plusieurs malades, etc. Autant de
difficultés auxquelles sont confrontés le Dr Allogo Obiang et son
équipe. Le manque d'agents qualifiés, le vieillissement des infrastructures,
le dysfonctionnement du bloc, .... Ainsi fonctionne le service depuis
8 ans.
Cette situation plonge aujourd'hui le chef de service dans une
profonde désolation et dans une inquiétude qui ferait craindre le
pire. A titre d'exemple, le service avait réalisé 1020 interventions
en 2001. L'an dernier, il n'en a réalisé que 600. Une descente aux
enfers qui devrait pourtant attirer l'attention des pouvoirs publics
afin que des solutions idoines soient apportées, dans la mesure
où la santé a toujours été une préoccupation de tous.
Dépité par cette situation, le Dr Jean-Jacques Allogo Obiang n'a
plus que son cri d'alarme pour lancer un appel à l'aide aux politiques,
aux missions diplomatiques et, surtout, aux principaux décideurs
de notre pays. La chirurgie de l'os ne pouvant se faire que dans
un environnement fiable, le Dr Allogo Obiang opère ses patients
dans une température allant jusqu'à 32° au lieu des 19° requis.
Conséquence: la multiplication des microbes qui mettent en danger
les malades et même les médecins. En outre, toutes les installations
du bloc opératoire orthopédique sont à réfectionner. L'installation
d'un groupe électrogène pouvant servir de relais permettrait de
prévenir les incidents dus aux coupures intempestives de courant
durant les interventions chirurgicales.
Si le chef de service peut s'occuper de 10 patients par jour; il
faut ajouter des cas d'urgence, comme nous avons pu le constater
à notre passage hier sur les lieux.
L'installation d'une source d'oxygène et des brasseurs d'air et
la réfection des prises électriques sont aussi nécessaires. De même
que l'aménagement d'un bloc d'urgence au rez-de-chaussée est aussi
en ce qu'il est un aspect exaltant et sensible de la médecine moderne,
et spécialement de la traumatologie, les urgences traumatiques,
en raison de leur importance dans notre pays et du fait qu'elles
peuvent intéresser chaque élément de la population.
Autre urgence, l'informatisation du service de chirurgie de l'appareil
locomoteur, du fait que la salle d'archives ne répond plus au stockage
et à la conservation des dossiers des malades, utiles à la réalisation
du bilan d'activité du service, des travaux de recherche, des thèses
de doctorat en médecine et des expertises médico-judiciaires pendant
30 ans.
À noter que depuis 5 ans, ce service ne bénéficie d'aucun budget,
ni de fonctionnement, encore moins d'investissement, alors qu'il
participe de beaucoup à renflouer les recettes propres de "l'hôpital
général". Si ce service de près de 115 lits pour les patients avait
une autonomie, il aurait certainement eu les capacités de s'autofinancer.
Source : Journal l'Union Plus du 01 & 02/03/2003
Lire l'article original : http://www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_01-02032003e.htm
|