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LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA - Gabon - 3 avril 2001
Mme Bernadette Chirac a inauguré le Centre de traitement ambulatoire

C'était hier, en présence du couple présidentiel gabonais et d'une forte présence de personnalités du monde médical français.

Le Centre de traitement ambulatoire (CTA) de Libreville est désormais fonctionnel. Structure de soins spécialisée dans la prise en charge des personnes infectées par le VIH/Sida, il a été inauguré hier par Mme Bernadette Chirac, épouse du chef de l'État français, en présence du président de la République, Omar Bongo, de son épouse Édith Lucie, du vice-Président de la République, Divungui Di Dinge, du Premier ministre, Jean François Ntoutoume Emane et leurs épouses, ainsi que des membres du gouvernement gabonais.
On notait également la présence d'une forte délégation de la Croix-Rouge française.
Le Centre de traitement ambulatoire de Libreville est le septième maillon d'un réseau en cours de constitution à travers l'Afrique, depuis l'inauguration en 1994 à Brazzaville (Congo) du premier centre, qui ambitionne de quadriller tout le continent.

FLOU •
Souhaitant la bienvenue au couple présidentiel gabonais, à Mme Bernadette Chirac et à l'ensemble des personnalités présentes, le directeur général du Centre hospitalier de Libreville (CHL), Guy Lasseni Duboze, a souligné dans un premier temps que force est de constater que chaque fois que le chef de l'Etat Omar Bongo met les pieds au CHL, c'est pour des manifestations heureuses marquant une avancée significative dans notre développement.
Et pour l'orateur, l'inauguration du Centre de traitement ambulatoire en est bien une.
Son importance est donc à la dimension de l'ampleur de la pandémie du Sida au Gabon. ne dimension dont les contours sont malheureusement entourés d'un flou artistique ne permettant pas souvent d'en saisir la gravité. En effet, les termes génériques "prévention et lutte" contre le Sida ne sont pas souvent perçus avec toute l'attention que requièrent l'ensemble et la complexité des opérations qu'ils sous-tendent, a encore déclaré Lasséni Duboze.
Tout en prenant en compte les réalités du pays, le CTA est aujourd'hui conçu et présenté comme un incontestable acquis dans le combat contre ce fléau, mieux, comme l'a relevé le ministre de la Santé publique Faustin Boukoubi, il constitue "un pas de géant dans la lutte contre cette terrible pandémie qui progresse de manière stupéfiante dans notre pays, atteignant à ce jour plus de 7,7% , de la population active de Libreville et plus de 6% sur l'ensemble du territoire".
Pour donc faire face et freiner cette avancée morbide, l'implantation du Centre de traitement ambulatoire représente un atout dynamique dans la prévention et la lutte, d'autant qu'il permettra un accroissement sensible de la capacité de dépistage, l'amélioration du traitement des maladies opportunistes en engendrées ou accrues par la déficience du système immunitaire des personnes affectées.
Il permettra aussi un meilleur encadrement psychosocial des personnes affectées ainsi que de leurs familles, la réduction de la transmission matemo-foetale en traitant (en temps opportun) la femme enceinte du virus, épargnant ainsi le bébé innocent qui naîtrait et, enfin rendre de plus en plus accessibles les antirétroviraux, médicaments dont le coût reste pour le moment extrêmement élevé.

Pour ce faire, le CTA dispose d'un équipement moderne mis à la disposition d'un personnel pluridisciplinaire, allant du médecin infectiologue au personnel soignant, en passant par le psychologue, le laborantin et 1'assistante sociale.
Et cerise sur le gâteau, l'unité de soins bénéficiera d'une disponibilité permanente aussi bien des médicaments que des réactifs de laboratoire, sans oublier les consommables de radiologie.
Pour le ministre de la santé, le mérite en revient au président de la République dont elle est la concrétisation des instructions au gouvernement, particulièrement au département de la Santé.

HOMMAGE •
Pour sa part, le Pr Marc Gentilini, président de la Croix-Rouge française et président-fondateur de l'Organisation panafricaine de lutte contre le Sida (OPLS), a fait un bref historique de son combat contre la pandémie du Sida en Afrique, "au moment où personne n'y croyait pas du tout", dira-t-il , jusqu'en ce jour où la prise de conscience marque des points et suscite une mobilisation des élites, pouvoirs publics et société civile, en Afrique particulièrement.
Pour le président de la Croix Rouge française (il fut par ailleurs professeur de médecine de Mme Edith Lucie Bongo), qui a rendu un hommage appuyé au président de la République Omar Bongo, "nous avons le devoir d'agir efficacement" dans ce combat qui n'autorise aucune indifférence de quelque manière que ce soit.
Et l'ouverture officielle de ce centre, dira-t-il, s'inscrit parfaitement dans cette volonté d'aller plus loin.
Avec une salle d'hospitalisation de jour, des salles de consultations (médicales et sociales), un laboratoire permettant d'effectuer les principaux examens d'hématologie et de biochimie, un appareil dé radiologie mobile, une salle de soins et de prélèvements, une pharmacie, des locaux administratifs et des espaces conviviaux, l'on ne pouvait espérer mieux pour soulager les malades gabonais, victimes de cette "peste" des temps modernes.

GRAVITÉ •
Pour sa part, dégageant d'emblée la première place que la lutte contre le Sida occupe dans les priorités de l'État gabonais, Mme Edith Lucie Bongo a signifié aussitôt le signal fort que constitue la présence de Mme Bernadette Chirac à la cérémonie de l'ouverture officielle du CTA de Libreville, relevant à juste titre que "les mots et les textes peuvent être ou froids ou vides.La présence, elle, témoigne toujours".
Avant de préciser qu'elle dit l'engagement et, mieux, la solidarité." Le mot solidarité, devait encore indiqué la première dame du Gabon, est lâché opportunément, car il doit avoir tout son sens en ces moments où l'Afrique angoissée tourne les yeux vers les pays riches, attendant que l'Occident l'aide à combattre une, maladie qui apparaît à beaucoup comme une malédiction".

Au Gabon, l'éloquence des chiffres trahit la gravité du mal : 7% des compatriotes environ sont infectés, et la tranche d'âge la plus touchée se situe entre 15 ans et 49 ans.
Et l'épouse du chef de l'État, médecin de formation, de lancer ce cri d'alarme : "Chacun dans ce pays, peut comprendre que si nous ne mettons pas rapidement un frein à la progression du Sida chez nous, deux générations ne seront pas nécessaires pour faire de notre Gabon un désert".
D'où la forte mobilisation des ressources, avec en tête le chef de l'État lui-même, qui a vite compris qu'il y avait effectivement là urgence.
Intervenant en dernier, Mme Bernadette Chirac a tout d'abord exalté l'amitié profonde et ancienne qui unit son époux et le président gabonais. Avant de situer l'importance du Centre de traitement ambulatoire qui doit être "un centre pilote pour l'adaptation de l'offre des soins", capable d'accueillir une soixantaine de malades par jour et disposant de lits pour des hospitalisations de jour.
Ce qui, selon elle, pourra éviter des saturations dans les services d'urgence. Aussi a-t-elle souligné la nécessité des innovations en tirant profit des échanges d'expériences avec d'autres centres de traitement ambulatoire d'Afrique.

La première dame de France et présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France s'est appesanti sur les ravages causés par la progression d'une pandémie qui mine aujourd'hui 36 millions de personnes à travers le monde dont 26 millions pour la seule Afrique. Il s'agit donc a-t-elle conclu de maintenir le combat et lutter pour faire régresser le fléau. A la suite de ces différentes interventions, Mme Bernadette Chirac a procédé à la coupure du ruban symbolique consacrant ainsi ouverture officielle du centre de traitement ambulatoire de Libreville.
Source : Journal l'Union du 03/04/2001

Lire l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_03042001a.htm

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