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La problématique de l’information
Du 26 au 30 mars dernier à Bobo-Dioulasso une trentaine de communicateurs de la presse privée et publique étaient en séminaire de formation en IEC/Santé. Organisé par le Ccentre national d’éducation pour la santé (CNESA), avec l’appui de l’OMS, ce séminaire avait entre autres pour objectif de doter les journalistes de rudiments nécessaires pour le traitement et la diffusion de l’information sanitaire en vue de promouvoir la santé à travers l’information, l’éducation et la communication. Par Ben Alex BEOGO - 11 Avril 2001

Appliquée au domaine de la santé, l’IEC (Information, Education et Communication), ensemble d’activités visant à modifier le comportement d’individus, adoptée lors du 13è sommet mondial de l’éducation pour la santé tenu à Houston (USA) permet un changement de comportement des populations pour leur bien-être.
De ce fait, la promotion de la santé ne peut certainement pas relever seulement du seul secteur sanitaire et des professionnels de la santé.
Elle exige donc l’action concertée de tous les intervenants politiques, professionnels de la santé, organismes bénévoles, autorités régionales et locales, etc.

L’éducation pour la santé

Dans une vision de la promotion de la santé, l’éducation pour la santé doit être vue comme la base de la participation des communautés.
Elle permet d’acquérir et de conserver des habitudes saines de vie aux populations, de leur apprendre à mettre judicieusement à profit les services sanitaires qui sont à leur disposition et de les conduire à prendre eux-mêmes individuellement et collectivement les décisions qui contribuent à l’amélioration de leur état de santé et des conditions du milieu où ils vivent.
Le développement de la science a permis de codifier un certain nombre de connaissances et de pratiques, bref un ensemble dont la mise en pratique et le suivi peuvent permettre de vivre mieux en ayant un contrôle sur les différents facteurs physiques et socio-culturels, etc.
Plus spécifiquement, les sciences de la santé publique ont énoncé des règles d’hygiène et d’assainissement des modes de vie sains qui permettront de juguler de façon efficace les maladies transmissibles.
Ces connaissances doivent être transmises aux populations pour les amener à changer de comportement. Dans notre pays, le faible niveau d’instruction (l’ignorance) est une cause majeure de comportements défavorables à la santé.
Le manque de connaissances se conjugue avec les pratiques coutumières pour constituer des poches de résistances, des pesanteurs à l’application de toute innovation en général.
Dans nos cultures, la conscience du danger et de la maladie est fortement liée à la relation avec autrui.
Dans la plupart des sociétés africaines, les communautés villageoises considèrent la santé comme un don de Dieu dont il faut mériter en se conformant aux rites, aux totems, aux tabous et interdits des ancêtres. C’est ce qui explique qu’elles ont recours très souvent aux divinations, aux sacrifices pour conjurer le mauvais sort et demander la clémence des ancêtres.
Galvanisées et convaincues par une telle perception de la santé, certaines populations demeurent imperméables à tout changement de comportement.
Dans un tel contexte, on peut cerner aisément le rôle et la place qu’occupe l’IEC dans le domaine de la santé dans notre pays. Et c’est aussi dans ce contexte que les communicateurs sont interpellés.

Les médias et l’IEC/Santé

Les médias ont donc un rôle capital dans la promotion de la santé.
Les professionnels de la communication, se présentent alors comme des personnes ressources pour véhiculer l’information sanitaire pour le changement de comportements.
Cependant, pour véhiculer l’information sanitaire, les professionnels de l’information se doivent de bien cerner les objectifs et la cible pour éviter d’aboutir au contraire du résultat recherché.
C’est pourquoi, face à un problème de santé clairement identifié dont la solution proviendrait d’une intervention en matière de communication, il est nécessaire de formuler des objectifs de communications et de définir une stratégie à adopter.
Elle permet en fait de :
- choisir les activités appropriées ;
- déterminer les canaux de communication adaptés ;
- définir les axes sur lesquels il faut mettre l’accent afin d’amener le changement souhaité ;
- élaborer les messages appropriés.
Le communicateur qui élabore le message doit prendre plusieurs précautions dans la mesure où le plus important n’est pas ce qui est dit mais ce que le public cible a compris et retenu.
Dans ce sens, le message doit comporter deux éléments essentiels qui conditionnent sa qualité.
Il s’agit du fond et de la forme, du contenu et du contenant.
Pour pouvoir donc véhiculer l’information sanitaire, le journaliste a besoin des rudiments nécessaires. Mais force est de reconnaître que l’obtention de l’information par les journalistes pose souvent problème rendant le travail plus compliqué.
Le domaine de la santé étant très sensible, il appartient aux professionnels de la santé d’instaurer une collaboration franche avec les médias pour la promotion de la santé.
C’est à cela que doit s’atteler le CNESA, la structure nationale chargée de l’éducation pour la santé dans notre pays.

Lire l'article original : www.zedcom.bf/actualite/opinion_184/sante.htm

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