Le
rituel a une fois de plus été respecté : “ La Journée mondiale de
la tuberculose ”. L’espace Ficgayo à Yopougon a servi, samedi dernier,
de rampe de lancement et de sensibilisation à cette maladie infectieuse,
contagieuse, curable et non héréditaire provoquée par le BK (Bacille
de Koch).
Une
foule nombreuse, bigarrée, dont les composantes portaient des casquettes,
des tee-shirts où l’on pouvait lire : “ Vaincre la tuberculose,
c’est combattre la pauvreté ”, thème de l’édition 2002. L’événement
qui prenait avec les populations de Yopougon et certaines personnes
présentes en ce lieu, un caractère festif, a vite recouvré sa véritable
couleur : moment sérieux, solennel, marqué par l’intervention du
premier responsable du ministère de la Santé et la description faite
du contexte (le décor à planter).
Selon
le ministre Abouo N’Dori, cette maladie qui se transmet d’une personne
malade (tuberculeuse) à une personne saine par la toux et les éternuements,
connaît une recrudescence dans tous les pays du monde. La maladie
tue environ 3 millions de personnes chaque année dont 10% d’enfants,
soit environ 69.000 décès par semaine. Elle tue davantage de personnes
que le sida, le paludisme et les autres affections tropicales réunies.
En
Côte d’Ivoire, le tableau n’est guère reluisant. En effet, au dire
du premier responsable du département de la santé, malgré les efforts
du gouvernement, la tuberculose reste un problème majeur de santé
publique. Le nombre de cas augmenterait de 10% chaque année (voir
tableau). Cette augmentation serait en partie en rapport avec la
pandémie du Vih. Pour sûr, la tuberculose apparaît comme la première
infection opportuniste au cours de l’infection au Vih.
Les
spécialistes sont formels : environ un tuberculeux sur 2 est co-infecté
par le bacille de la tuberculose et le virus de l’immunodéficience
humaine (Vih). Autre donnée : il existerait une corrélation entre
tuberculose et pauvreté. Plus de 95% des cas de tuberculose dans
le monde sont observés dans les pays en développement où 30 à 40%
de la population est touchée par la pauvreté. De plus, 98% des décès
liés à la tuberculose sont également enregistrés dans les pays du
tiers monde. En
terre ivoirienne, plus de la moitié des malades atteints de tuberculose
ont un niveau socio-économique bas, la majorité d’entre eux étant
des personnes sur lesquelles reposent les charges familiales.
A
retenir : entre 1991 et 1996, le Professeur Abouo indique que l’Etat
de Côte d’Ivoire a dépensé plus de 110 millions de FCFA pour les
fonctionnaires atteints de tuberculose en repos de longues durée
de 6 mois et qui étaient par conséquent non productifs au plan économique.
Il est établi qu’un malade tuberculeux, correctement soigné et guéri
en Côte d’Ivoire, fait économiser 6.600.000 FCFA à l’Etat ivoirien.
Un diagnostic précoce et un traitement correct de la tuberculose
permettraient aux malades de reprendre des activités économiques
génératrices de revenus et partant, de devenir des membres productifs
de la société.
Pour reconnaître un tuberculeux ? Il y a des signes qui ne trompent
pas : toux qui persiste depuis plus de 3 semaines avec quelquefois
des crachats striés de sang (hémoptysie), une perte d’appétit (anorexie),
un amaigrissement, une fièvre vespérale, une fatigue (asthénie),
des sueurs nocturnes, etc. Parce qu’on guérit de la tuberculose,
il faut à l’apparition d’un de ces signes précités se rendre dans
l’un des 79 centres de santé répartis sur toute l’étendue du territoire
national où se réalise aisément le diagnostic microscopique de la
tuberculose. Traitement ambulatoire, gratuit, protocole thérapeutique
standardisé sur les 322.462 km2 ivoiriens… sont autant de moyens
à l’instar de la stratégie “ Dots ” (traitement court directement
observé) recommandés par l’OMS, qui permettent de réduire la transmission
de la tuberculose et les décès qu’elle provoque. DOUH-L-PATRICE
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